Kritische Edition des vertonten Textes (Partiturtext)   Kritische Edition der Vorlage von Beaumarchais, Kehl 1785 (Vorlage)  
SCENA XI
SCÈNE V
I detti, il Conte ed Antonio.
Les jeunes filles, Chérubin au milieu d'elles, Fanchette, Antonio, le Comte, la Comtesse, Suzanne.
(Antonio ha il cappello di Cherubino, entra in scena pian piano, gli cava la cuffia di donna e gli mette in testa il cappello stesso.)
Antonio
Antonio
Eh! Cospettaccio! È questi l'uffiziale.
Moi je vous dis, Monseigneur, qu'il y est ; elles l'ont habillé chez ma fille ; toutes ses hardes y sont encore, et voilà son chapeau d'ordonnance que j'ai retiré du paquet. (Il s'avance, et regardant toutes les filles, il reconnaît Chérubin, lui enlève son bonnet de femme, ce qui fait retomber ses longs cheveux en cadenette. Il lui met sur la tête le chapeau d'ordonnance et dit :.) Eh ! parguenne, v'là notre officier.
La Contessa
La Comtesserecule.
1365
(Oh stelle!)
Ah ! Ciel !
Susanna
Suzanne
(Malandrino!)
Ce friponneau !
Antonio
Quand je disais là-haut que c'était lui !…
Il Conte
Le Comte, en colère.
Ebben, madama?…
Eh bien, madame !
La Contessa
La Comtesse
Io sono, o signor mio,
Eh bien, monsieur ! vous me voyez plus surprise que vous, et, pour le moins, aussi fâchée.
irritata e sorpresa al par di voi.
Il Conte
Le Comte
Ma stamane?…
Oui ; mais tantôt, ce matin ?
La Contessa
La Comtesse
Stamane…
Je serais coupable en effet, si je dissimulais encore. Il était descendu chez moi. Nous entamions le badinage que ces enfants viennent d'achever ; vous nous avez surprises l'habillant ; votre premier mouvement est si vif ! il s'est sauvé, je me suis troublée, l'effroi général a fait le reste.
per l'odierna festa
1370
volevam travestirlo al modo stesso
che l'han vestito adesso.
Il Conte
Le Comte, avec dépit, à Chérubin.
(A Cherubino.)
E perché non partisti?
Pourquoi n'êtes-vous pas parti ?
Cherubino
Chérubin, ôtant son chapeau brusquement.
(Cavandosi il cappello bruscamente.)
Signor!…
Monseigneur…
Il Conte
Le Comte
Saprò punire
Je punirai ta désobéissance.
la tua disubbidienza.
Barbarina
Fanchette, étourdiment.
1375
Eccellenza, eccellenza,
Ah ! Monseigneur, entendez-moi ! Toutes les fois que vous venez m'embrasser, vous savez bien que vous dites toujours : « Si tu veux m'aimer, petite Fanchette, je te donnerai ce que tu voudras. »
voi mi dite sì spesso
qualvolta m'abbracciate e mi baciate:
"Barbarina, se m'ami
ti darò quel che brami…"
Il Conte
Le Comte, rougissant.
1380
Io dissi questo?…
Moi ! j'ai dit cela ?
Barbarina
Fanchette
Voi.
Oui, Monseigneur. Au lieu de punir Chérubin, donnez-le-moi en mariage, et je vous aimerai à la folie.
Or datemi, padrone,
in sposo Cherubino,
e v'amerò com'amo il mio gattino.
Le Comte, à part.
Être ensorcelé par un page !
La Contessa
La Comtesse
(Al Conte.)
Ebbene, or tocca a voi.
Eh bien ! monsieur, à votre tour ; l'aveu de cette enfant, aussi naïf que le mien, atteste enfin deux vérités : que c'est toujours sans le vouloir si je vous cause des inquiétudes, pendant que vous épuisez tout pour augmenter et justifier les miennes.
Antonio
Antonio
Brava, figliuola!
Vous aussi, Monseigneur ? Dame ! je vous la redresserai comme feue sa mère, qui est morte… Ce n'est pas pour la conséquence ; mais c'est que Madame sait bien que les petites filles, quand elles sont grandes…
1385
Hai buon maestro che ti fa la scola.
Il Conte
Le Comte, déconcerté, à part.
(Non so qual uom, qual demone, qual dio
Il y a un mauvais génie qui tourne tout ici contre moi !
rivolga tutto quanto a torto mio.)
SCENA XII
SCÈNE VI
I detti, Figaro.
Les jeunes filles, Chérubin, Antonio, Figaro, le Comte, la Comtesse, Suzanne.
Figaro
Figaro
Signor… se trattenete
Monseigneur, si vous retenez nos filles, on ne pourra commencer ni la fête ni la danse.
tutte queste ragazze,
1390
addio festa… addio danza…
Il Conte
Le Comte
E che? Vorresti
Vous, danser ! vous n'y pensez pas. Après votre chute de ce matin, qui vous a foulé le pied droit !
ballar col piè stravolto?
Figaro
Figaro, remuant la jambe.
(Finge di dirizzarsi la gamba e poi si pruova a ballare.)
Eh non mi duol più molto.
Je souffre encore un peu ; ce n'est rien. (Aux jeunes filles.) Allons, mes belles, allons !
Andiam, belle fanciulle…
(Chiama tutte le giovani, vuol partire, il Conte lo richiama.)
La Contessa
(A Susanna.)
Come si caverà dall'imbarazzo?
Susanna
(A la Contessa.)
1395
Lasciate fare a lui.
Il Conte
Le Comtele retourne.
Per buona sorte
Vous avez été fort heureux que ces couches ne fussent que du terreau bien doux !
i vasi eran di creta.
Figaro
Figaro
Senza fallo.
Très heureux, sans doute ; autrement…
Antoniole retourne.
Puis il s'est pelotonné en tombant jusqu'en bas.
Figaro
Andiamo, dunque, andiamo.
Un plus adroit, n'est-ce pas, serait resté en l'air ! (Aux jeunes filles.) Venez-vous, mesdemoiselles ?
(Come sopra: Antonio lo richiama.)
Antonio
Antoniole retourne.
E intanto a cavallo
Et pendant ce temps, le petit page galopait sur son cheval à Séville ?
di galoppo a Siviglia andava il paggio.
Figaro
Figaro
1400
Di galoppo o di passo… buon viaggio.
Galopait ou marchait au pas…
Venite, o belle giovani.
(Come sopra.)
Il Conte
Le Comtele retourne.
(Torna a ricondurlo in mezzo.)
E a te la sua patente
Et vous aviez son brevet dans la poche ?
era in tasca rimasta…
Figaro
Figaro, un peu étonné.
Certamente,
Assurément, mais quelle enquête ? (Aux jeunes filles.) Allons donc, jeunes filles !
che razza di domande!
Antonio
Antonio, attirant Chérubin par le bras.
(A Susanna, che fa de' motti a Figaro.)
1405
Via, non gli far più motti, ei non t'intende.
(Prende per mano Cherubino e lo presenta a Figaro.)
Ed ecco chi pretende
En voici une qui prétend que mon neveu futur n'est qu'un menteur.
che sia un bugiardo il mio signor nipote.
Figaro
Figaro, surpris.
Cherubino?
Chérubin !… (À part.) Peste du petit fat !
Antonio
Antonio
Or ci sei.
Y es-tu maintenant ?
Figaro
Figaro, cherchant.
(Al Conte.)
Che diamin canta?
J'y suis… j'y suis… Eh ! qu'est-ce qu'il chante ?
Il Conte
Le Comte, sèchement.
Non canta, no, ma dice
Il ne chante pas ; il dit que c'est lui qui a sauté sur les giroflées.
1410
ch'egli saltò stamane in sui garofani…
Figaro
Figaro, rêvant.
Ei lo dice!… Sarà… Se ho saltato io
Ah ! s'il le dit… cela se peut ; je ne dispute pas de ce que j'ignore.
si può dare ch'anch'esso
abbia fatto lo stesso.
Il Conte
Le Comte
Anch'esso?
Ainsi vous et lui ?…
Figaro
Figaro
Perché no?…
Pourquoi non ? la rage de sauter peut gagner : voyez les moutons de Panurge ; et quand vous êtes en colère, il n'y a personne qui n'aime mieux risquer…
1415
Io non impugno mai quel che non so.
Le Comte
Comment, deux à la fois !…
Figaro
On aurait sauté deux douzaines ; et qu'est-ce que cela fait, Monseigneur, dès qu'il n'y a personne de blessé ? (Aux jeunes filles.) Ah ça, voulez-vous venir, ou non ?
Le Comte, outré.
Jouons-nous une comédie ? (On entend un prélude de fanfare.)
(S'ode la marcia spagnuola da lontano e seguita il recitativo nella marcia.)
N° 23 Finale
Figaro
Figaro
Ecco la marcia… andiamo.
Voilà le signal de la marche. À vos postes, les belles, à vos postes. Allons, Suzanne, donne-moi le bras. (Tous s'enfuient, Chérubin reste seul la tête baissée.)
Ai vostri posti, o belle, a' vostri posti.
Susanna, dammi il braccio.
Susanna
Eccolo.
(Figaro prende per un braccio Antonio, per l'altro la Susanna, e partono tutti eccettuati il Conte e la Contessa.)
Il Conte
Temerari!
La Contessa
Io son di ghiaccio!
SCÈNE VII
Chérubin, le Comte, la Comtesse.
Le Comte, regardant aller Figaro.
En voit-on de plus audacieux ? (Au page.) Pour vous, monsieur le sournois, qui faites le honteux, allez vous rhabiller bien vite ; et que je ne vous rencontre nulle part de la soirée.
La Comtesse
Il va bien s'ennuyer.
Chérubin, étourdiment.
M'ennuyer ! j'emporte à mon front du bonheur pour plus de cent années de prison.
(Il met son chapeau et s'enfuit.)
SCENA XIII
SCÈNE VIII
Il Conte, la Contessa.
Le Comte, la Comtesse.
(La Comtesse s'évente fortement sans parler.)
Le Comte
Qu'a-t-il au front de si heureux ?
La Comtesse, avec embarras.
Son… premier chapeau d'officier, sans doute ; aux enfants tout sert de hochet.
(Elle veut sortir.)
Il Conte
Le Comte
1420
Contessa…
Vous ne nous restez pas, Comtesse ?
La Contessa
La Comtesse
Or non parliamo.
Vous savez que je ne me porte pas bien.
Le Comte
Un instant pour votre protégée, ou je vous croirais en colère.
La Comtesse
Ecco qui le due nozze,
Voici les deux noces, asseyons-nous donc pour les recevoir.
riceverle dobbiam: alfin si tratta
d'una vostra protetta.
Seggiamo.Im Erstdruck des Librettos "seggiam"; in Mozarts Vertonung "seggiamo", wodurch der ursprüngliche gebrochene Elfsilber "Seggiam2. / Seggia4mo (e meditiam8 vendet10ta.)" eine metrisch überzählige Silbe erhält.
Il Conte
Le Comte, à part.
Seggiamo (e meditiam vendetta.)
La noce ! il faut souffrir ce qu'on ne peut empêcher.
(Siedono.)
(Le Comte et la Comtesse s'assoient vers un des côtés de la galerie.)
(La marcia s'avvicina.)
SCENA XIV
SCÈNE IX
I sudetti. Cacciatori con fucile in spalla. Gente del foro. Contadini e contadine. Due giovinette che portano il cappello verginale con piume bianche, due altre un bianco velo, due altre i guanti e il mazzetto di fiori. Figaro con Marcellina. Due altre giovinette che portano un simile cappello per Susanna etc. Bartolo con Susanna. Due giovinette incominciano il coro che termina in ripieno. Bartolo conduce la Susanna al Conte e s'inginocchia per ricever da lui il cappello etc. Figaro conduce Marcellina alla Contessa e fa la stessa funzione.
Le Comte, la Comtesse, assis; l'on joue les «Folies d'espagne» d'un mouvement de marche. (Symphonie notée.)

MARCHE
Les gardes-chasse, fusil sur l'épaule.
L'alguazil, les prud'hommes, Brid’oison.
Les paysans et paysannes, en habits de fête.
Deux jeunes filles portant la toque virginale à plumes blanches.
Deux autres, le voile blanc.
Deux autres, les gants et le bouquet de côté.
Antonio donne la main à Suzanne, comme étant celui qui la marie à Figaro.
D'autres jeunes filles portent une autre toque, un autre voile, un autre bouquet blanc, semblables aux premiers, pour Marceline.
Figaro donne la main à Marceline, comme celui qui doit la remettre au docteur, lequel ferme la marche, un gros bouquet au côté. Les jeunes filles, en passant devant le Comte, remettent à ses valets tous les ajustements destinés à Suzanne et à Marceline.
Les Paysans et Paysannes s'étant rangés sur deux colonnes à chaque côté du salon, on danse une reprise du fandango (air noté) avec des castagnettes; puis on joue la ritournelle du duo, pendant laquelle
Antonio conduit Suzanne au Comte; elle se met à genoux devant lui.
Pendant que le Comte lui pose la toque, le voile, et lui donne le bouquet, deux jeunes filles chantent le duo suivant (air noté).
Coro
Due donne
1425
    Amanti costanti,
    Jeune épouse, chantez les bienfaits et la gloire
seguaci d'onor,
cantate, lodate
D'un maître qui renonce aux droits qu'il eut sur vous :
sì saggio signor.
    A un dritto cedendo
Préférant au plaisir la plus noble victoire,
1430
che oltraggia, che offende,
ei caste vi rende
Il vous rend chaste et pure aux mains de votre époux.
ai vostri amator.
Tutti
    Cantiamo, lodiamo
sì saggio signor.
(I figuranti ballano.)
(Susanna, essendo in ginocchio durante il duo, tira il Conte per l'abito, gli mostra il bigliettino, dopo passa la mano dal lato degli spettatori alla testa, dove pare che il Conte le aggiusti il cappello, e gli dà il biglietto. Il Conte se lo mette furtivamente in seno. Susanna s'alza, gli fa una riverenza. Figaro viene a riceverla, e si balla il fandango. Marcellina s'alza un po' più tardi. Bartolo viene a riceverla dalle mani della Contessa.)
Suzanne est à genoux, et, pendant les derniers vers du duo, elle tire le Comte par son manteau et lui montre le billet qu'elle tient; puis elle porte la main qu'elle a du côté des spectateurs à sa tête, où le Comte a l'air d'ajuster sa toque; elle lui donne le billet.
Le Comte le met furtivement dans son sein; on achève de chanter le duo; la fiancée se relève et lui fait une grande révérence.
Figaro vient la recevoir des mains du Comte et se retire avec elle, à l'autre côté du salon, près de Marceline.
(On danse une autre reprise du fandango, pendant ce temps.)
(Il Conte va da un lato, cava il biglietto e nell'aprirlo si punge il dito, lo scuote, lo preme, lo succhia e, vedendo il biglietto sigillato colla spilla, dice gittando la spilla a terra e intanto che la orchestra suona pianissimo:)
Le Comte, pressé de lire ce qu'il a reçu, s'avance au bord du théâtre et tire le papier de son sein; mais en le sortant il fait le geste d'un homme qui s'est cruellement piqué le doigt; il le secoue, le presse, le suce, et regardant le papier cacheté d'une épingle, il dit:
Il Conte
Le Comte
(Pendant qu'il parle, ainsi que Figaro, l'orchestre joue pianissimo.)
1435
Eh già, solita usanza!
Diantre soit des femmes, qui fourrent des épingles partout ! (Il la jette à terre, puis il lit le billet et le baise.)
Le donne ficcan gli aghi in ogni loco…
Ah ah, capisco il gioco.
Figaro
Figaro, qui a tout vu, dit à sa mère et à Suzanne:
(Vede tutto e dice a Susanna:)
Un biglietto amoroso
C'est un billet doux, qu'une fillette aura glissé dans sa main en passant. Il était cacheté d'une épingle, qui l'a outrageusement piqué.
che gli diè nel passar qualche galante
1440
ed era sigillato d'una spilla,
ond'ei si punse il dito.
(Il Conte legge, bacia il biglietto, cerca la spilla, la trova e se la mette alla manica del saio.)
La danse reprend: le Comte qui a lu le billet le retourne; il y voit l'invitation de renvoyer le cachet pour réponse. Il cherche à terre, et retrouve enfin l'épingle qu'il attache à sa manche.
Figaro, à Suzanne et à Marceline.
Il narciso or la cerca: oh che stordito!
D'un objet aimé tout est cher. Le voilà qui ramasse l'épingle. Ah ! c'est une drôle de tête !
Il Conte
Andate, amici, e sia per questa sera
disposto l'apparato nuziale
1445
co la più ricca pompa: io vo' che sia
magnifica la festa, e canti e fochi,
e gran cena e gran ballo; e ognuno impari
com'io tratto color che a me son cari.
(Pendant ce temps, Suzanne a des signes d'intelligence avec la Comtesse. La danse finit, la ritournelle du duo recommence.)
Coro
    Amanti costanti,
1450
seguaci d'onor,
cantate, lodate
sì saggio signor.
    A un dritto cedendo
che oltraggia, che offende,
1455
ei caste vi rende
ai vostri amator.
    Cantiamo, lodiamo
sì saggio signor.
(Figaro conduit Marceline au Comte, ainsi qu'on a conduit Suzanne; à l'instant où le Comte prend la toque et où l'on va chanter le duo, on est interrompu par les cris suivants:)
L'Huissier, criant à la porte.
Arrêtez donc, messieurs ! vous ne pouvez entrer tous… Ici les gardes ! les gardes ! (Les gardes vont vite à cette porte.)
Le Comte, se levant.
Qu'est-ce qu'il y a ?
L'Huissier
Monseigneur, c'est monsieur Bazile, entouré d'un village entier, parce qu'il chante en marchant.
Le Comte
Qu'il entre seul.
La Comtesse
Ordonnez-moi de me retirer.
Le Comte
Je n'oublie pas votre complaisance.
La Comtesse
Suzanne !… elle reviendra. (À part, à Suzanne.) Allons changer d'habits. (Elle sort avec Suzanne.)
Marceline
Il n'arrive jamais que pour nuire.
Figaro
Ah ! je m'en vais vous le faire déchanter !
SCÈNE X
Tous les acteurs précédents, excepté la Comtesse et Suzanne; Bazile tenant sa guitare; Grippe-Soleil.
Bazileentre en chantant sur l'air du vaudeville de la fin (air noté):
    Cœurs sensibles, cœurs fidèles,
Qui blâmez l'amour léger,
Cessez vos plaintes cruelles :
Est-ce un crime de changer ?
Si l'Amour porte des ailes,
N'est-ce pas pour voltiger ?
N'est-ce pas pour voltiger ?
N'est-ce pas pour voltiger ?
Figaros'avance à lui.
Oui, c'est pour cela justement qu'il a des ailes au dos ; notre ami, qu'entendez-vous par cette musique ?
Bazile, montrant Grippe-Soleil.
Qu'après avoir prouvé mon obéissance à Monseigneur en amusant monsieur, qui est de sa compagnie, je pourrai, à mon tour, réclamer sa justice.
Grippe-Soleil
Bah ! Monsigneu ! il ne m'a pas amusé du tout : avec leux guenilles d'ariettes…
Le Comte
Enfin que demandez-vous, Bazile ?
Bazile
Ce qui m'appartient, Monseigneur, la main de Marceline ; et je viens m'opposer…
Figaros'approche.
Y a-t-il longtemps que monsieur n'a vu la figure d'un fou ?
Bazile
Monsieur, en ce moment même.
Figaro
Puisque mes yeux vous servent si bien de miroir, étudiez-y l'effet de ma prédiction. Si vous faites mine seulement d'approximer madame…
Bartholo, en riant.
Eh pourquoi ? laisse-le parler.
Brid'oisons'avance entre deux.
Fau-aut-il que deux amis ?…
Figaro
Nous, amis !
Bazile
Quelle erreur !
Figaro, vite.
Parce qu'il fait de plats airs de chapelle ?
Bazile, vite.
Et lui, des vers comme un journal ?
Figaro, vite.
Un musicien de guinguette !
Bazile, vite.
Un postillon de gazette !
Figaro, vite.
Cuistre d'oratorio !
Bazile, vite.
Jockey diplomatique !
Le Comte, assis.
Insolents tous les deux !
Bazile
Il me manque en toute occasion.
Figaro
C'est bien dit, si cela se pouvait !
Bazile
Disant partout que je ne suis qu'un sot.
Figaro
Vous me prenez donc pour un écho ?
Bazile
Tandis qu'il n'est pas un chanteur que mon talent n'ait fait briller.
Figaro
Brailler.
Bazile
Il le répète !
Figaro
Et pourquoi non, si cela est vrai ? es-tu un prince, pour qu'on te flagorne ? souffre la vérité, coquin ! puisque tu n'as pas de quoi gratifier un menteur ; ou si tu la crains de notre part, pourquoi viens-tu troubler nos noces ?
Bazile, à Marceline.
M'avez-vous promis, oui ou non, si dans quatre ans vous n'étiez pas pourvue, de me donner la préférence ?
Marceline
À quelle condition l'ai-je promis ?
Bazile
Que si vous retrouviez un certain fils perdu, je l'adopterais par complaisance.
Tous ensemble
Il est trouvé.
Bazile
Qu'à cela ne tienne !
Tous ensemble, montrant Figaro.
Et le voici.
Bazile, reculant de frayeur.
J'ai vu le diable !
Brid'oison, à Bazile.
Et vou-ous renoncez à sa chère mère !
Bazile
Qu'y aurait-il de plus fâcheux que d'être cru le père d'un garnement ?
Figaro
D'en être cru le fils ; tu te moques de moi !
Bazile, montrant Figaro.
Dès que monsieur est de quelque chose ici, je déclare, moi, que je n'y suis plus de rien.
(Il sort.)
SCÈNE XI
Les acteurs précédents, excepté Bazile.
Bartholo, riant.
Ha ! ha ! ha ! ha !
Figaro, sautant de joie.
Donc à la fin j'aurai ma femme !
Le Comte, à part.
Moi, ma maîtresse. (Il se lève.)
Brid'oison, à Marceline.
Et tou-out le monde est satisfait.
Le Comte
Qu'on dresse les deux contrats ; j'y signerai.
Tous ensemble
Vivat ! (Ils sortent.)
Le Comte
J'ai besoin d'une heure de retraite.
(Il veut sortir avec les autres.)
SCÈNE XII
Grippe-Soleil, Figaro, Marceline, le Comte.
Grippe-Soleil, à Figaro.
Et moi, je vas aider à ranger le feu d'artifice sous les grands maronniers, comme on l'a dit.
Le Comterevient en courant.
Quel sot a donné un tel ordre ?
Figaro
Où est le mal ?
Le Comte, vivement.
Et la Comtesse qui est incommodée, d'où le verra-t-elle, l'artifice ? C'est sur la terrasse qu'il le faut, vis-à-vis son appartement.
Figaro
Tu l'entends, Grippe-Soleil ? la terrasse.
Le Comte
Sous les grands maronniers ! belle idée ! (En s'en allant, à part.) Ils allaient incendier mon rendez-vous !
SCÈNE XIII
Figaro, Marceline.
Figaro
Quel excès d'attention pour sa femme ! (Il veut sortir.)
Marcelinel'arrête.
Deux mots, mon fils. Je veux m'acquitter avec toi : un sentiment mal dirigé m'avait rendue injuste envers ta charmante femme : je la supposais d'accord avec le Comte, quoique j'eusse appris de Bazile qu'elle l'avait toujours rebuté.
Figaro
Vous connaissiez mal votre fils, de le croire ébranlé par ces impulsions féminines. Je puis défier la plus rusée de m'en faire accroire.
Marceline
Il est toujours heureux de le penser, mon fils ; la jalousie…
Figaro
…N'est qu'un sot enfant de l'orgueil, ou c'est la maladie d'un fou. Oh ! j'ai là-dessus, ma mère, une philosophie… imperturbable ; et si Suzanne doit me tromper un jour, je lui pardonne d'avance ; elle aura longtemps travaillé… (Il se retourne et aperçoit Fanchette qui cherche de côté et d'autre.)
Fine dell'atto terzo.