Kritische Edition des vertonten Textes (Partiturtext)   Kritische Edition des deutschen Libretto-Drucks Wien 1786 (Deutsches Libretto)   Kritische Edition der Vorlage von Beaumarchais, Kehl 1785 (Vorlage)  
SCENA XIII
Dreizehnter Auftritt
SCÈNE VIII
Il Conte, la Contessa.
Der Graf, die Gräfin.
Le Comte, la Comtesse.
(Der Marsch nimmt nach und nach auf.)
(La Comtesse s'évente fortement sans parler.)
Le Comte
Qu'a-t-il au front de si heureux ?
La Comtesse, avec embarras.
Son… premier chapeau d'officier, sans doute ; aux enfants tout sert de hochet.
(Elle veut sortir.)
Il Conte
Der Graf
Le Comte
1420
Contessa…
Gräfin – –
Vous ne nous restez pas, Comtesse ?
La Contessa
Die Gräfin
La Comtesse
Or non parliamo.
Lassen wir das beiseite – – Da sind sie die zwei Verlobnisse, wir müssen ihnen willfahren. Man handelt ja von einer, die unter deinem Schutze steht. Setzen wir uns nieder.
Vous savez que je ne me porte pas bien.
Le Comte
Un instant pour votre protégée, ou je vous croirais en colère.
La Comtesse
Ecco qui le due nozze,
Voici les deux noces, asseyons-nous donc pour les recevoir.
riceverle dobbiam: alfin si tratta
d'una vostra protetta.
Seggiamo.Im Erstdruck des Librettos "seggiam"; in Mozarts Vertonung "seggiamo", wodurch der ursprüngliche gebrochene Elfsilber "Seggiam2. / Seggia4mo (e meditiam8 vendet10ta.)" eine metrisch überzählige Silbe erhält.
Il Conte
Der Graf
Le Comte, à part.
Seggiamo (e meditiam vendetta.)
Setzen wir uns, um über die Art der Sache sich zu besinnen.
La noce ! il faut souffrir ce qu'on ne peut empêcher.
(Siedono.)
(Le Comte et la Comtesse s'assoient vers un des côtés de la galerie.)
(La marcia s'avvicina.)
SCENA XIV
Vierzehnter Auftritt
SCÈNE IX
I sudetti. Cacciatori con fucile in spalla. Gente del foro. Contadini e contadine. Due giovinette che portano il cappello verginale con piume bianche, due altre un bianco velo, due altre i guanti e il mazzetto di fiori. Figaro con Marcellina. Due altre giovinette che portano un simile cappello per Susanna etc. Bartolo con Susanna. Due giovinette incominciano il coro che termina in ripieno. Bartolo conduce la Susanna al Conte e s'inginocchia per ricever da lui il cappello etc. Figaro conduce Marcellina alla Contessa e fa la stessa funzione.
Jäger mit Flinten auf der Schulter, viele Leute von der Gegend, Bauern; zwei Mädchen, welche jungfräuliche Hüte, zwei andere, welche einen weißen Schleier, und noch zwei, welche die Handschuh und den Blumenbuschen tragen. Figaro mit Marzellina. Zwei andere Mädchen, welche einen ähnlichen Hut für die Susanna tragen. Barhtolo mit der Susanna. Nun beginnt folgende Strophe, welche von zwei Mädchen angefangen und von allen geschlossen wird. Bartholo führet die Susanna zu dem Grafen, sie kniet vor ihm nieder und empfängt von ihm den Hut und den Blumenbuschen. Figaro führt die Marzellina zu der Gräfin, die das nämliche tut.
Le Comte, la Comtesse, assis; l'on joue les «Folies d'espagne» d'un mouvement de marche. (Symphonie notée.)

MARCHE
Les gardes-chasse, fusil sur l'épaule.
L'alguazil, les prud'hommes, Brid’oison.
Les paysans et paysannes, en habits de fête.
Deux jeunes filles portant la toque virginale à plumes blanches.
Deux autres, le voile blanc.
Deux autres, les gants et le bouquet de côté.
Antonio donne la main à Suzanne, comme étant celui qui la marie à Figaro.
D'autres jeunes filles portent une autre toque, un autre voile, un autre bouquet blanc, semblables aux premiers, pour Marceline.
Figaro donne la main à Marceline, comme celui qui doit la remettre au docteur, lequel ferme la marche, un gros bouquet au côté. Les jeunes filles, en passant devant le Comte, remettent à ses valets tous les ajustements destinés à Suzanne et à Marceline.
Les Paysans et Paysannes s'étant rangés sur deux colonnes à chaque côté du salon, on danse une reprise du fandango (air noté) avec des castagnettes; puis on joue la ritournelle du duo, pendant laquelle
Antonio conduit Suzanne au Comte; elle se met à genoux devant lui.
Pendant que le Comte lui pose la toque, le voile, et lui donne le bouquet, deux jeunes filles chantent le duo suivant (air noté).
Coro
Due donne
1425
    Amanti costanti,

     Besinget, ihr Lieblinge! ihr standhafte Anhänger der Ehre, das Lob eines so vernünftigen Herrn, der sich seines alten Rechts entsetzet hat, welches so unbillig und schädlich war, um euch als reine Jungfrauen euren Liebhabern zukommen zu lassen.
    Jeune épouse, chantez les bienfaits et la gloire
seguaci d'onor,
cantate, lodate
D'un maître qui renonce aux droits qu'il eut sur vous :
sì saggio signor.
    A un dritto cedendo
Préférant au plaisir la plus noble victoire,
1430
che oltraggia, che offende,
ei caste vi rende
Il vous rend chaste et pure aux mains de votre époux.
ai vostri amator.
Tutti
Alle
    Cantiamo, lodiamo

     Lasst uns besingen. Lasst uns loben einen so vernünftigen Herrn.
sì saggio signor.
(I figuranti ballano.)
(Susanna, essendo in ginocchio durante il duo, tira il Conte per l'abito, gli mostra il bigliettino, dopo passa la mano dal lato degli spettatori alla testa, dove pare che il Conte le aggiusti il cappello, e gli dà il biglietto. Il Conte se lo mette furtivamente in seno. Susanna s'alza, gli fa una riverenza. Figaro viene a riceverla, e si balla il fandango. Marcellina s'alza un po' più tardi. Bartolo viene a riceverla dalle mani della Contessa.)
Bei den letzten zween Versen der Strophe ziehet Susanna, die vor dem Grafen noch kniet, ihn bei dem Rock, zeiget ihm das Billett, dann fährt sie von der Seite der Zuseher mit der Hand zu dem Kopfe, allwo es scheinet, als wollte ihr der Graf an dem Hut etwas richten, sie gibt ihm das Billett. Der Graf verstecket es heimlicherweise in dem Busen. Susanna stehet auf und machet vor dem Grafen eine tiefe Verbeugung. Marzellina steht etwas später auf. Figaro kommt, um von der Hand des Grafen die Susanna zu empfangen, und ziehet sich zurück. Bartholo nähert sich der Gräfin, um die Marzellina von ihrer Hand zu erhalten.
Suzanne est à genoux, et, pendant les derniers vers du duo, elle tire le Comte par son manteau et lui montre le billet qu'elle tient; puis elle porte la main qu'elle a du côté des spectateurs à sa tête, où le Comte a l'air d'ajuster sa toque; elle lui donne le billet.
Le Comte le met furtivement dans son sein; on achève de chanter le duo; la fiancée se relève et lui fait une grande révérence.
Figaro vient la recevoir des mains du Comte et se retire avec elle, à l'autre côté du salon, près de Marceline.
(On danse une autre reprise du fandango, pendant ce temps.)
(Il Conte va da un lato, cava il biglietto e nell'aprirlo si punge il dito, lo scuote, lo preme, lo succhia e, vedendo il biglietto sigillato colla spilla, dice gittando la spilla a terra e intanto che la orchestra suona pianissimo:)
Der Graf gehet auf die Seite, nimmt das Billett heraus und tut das, was ein Mensch tut, der sich an den Finger gestochen hat: beutlet ihn, drücket, sauget und, indem er sieht, dass das Billett mit einer Nadel versiegelt ist, sagt er, nachdem er die Nadel weggeworfen:
Le Comte, pressé de lire ce qu'il a reçu, s'avance au bord du théâtre et tire le papier de son sein; mais en le sortant il fait le geste d'un homme qui s'est cruellement piqué le doigt; il le secoue, le presse, le suce, et regardant le papier cacheté d'une épingle, il dit:
Il Conte
Der Graf
Le Comte
(Pendant qu'il parle, ainsi que Figaro, l'orchestre joue pianissimo.)
1435
Eh già, solita usanza!
Es ist schon der Gebrauch, die Frauenzimmer bringen überall die Nadeln an.
Diantre soit des femmes, qui fourrent des épingles partout ! (Il la jette à terre, puis il lit le billet et le baise.)
Le donne ficcan gli aghi in ogni loco…
Figaro
(der alles gesehen hat)
Ah ah, capisco il gioco.
No! No! Ich versteh das Gespiel. Ein Liebes–Billett: Eine Schöne hat ihm's im Vorbeigehen gegeben! Es war mit einer Nadel verschlossen, er hat sich in den Finger gestochen.
Figaro
Figaro, qui a tout vu, dit à sa mère et à Suzanne:
(Vede tutto e dice a Susanna:)
Un biglietto amoroso
C'est un billet doux, qu'une fillette aura glissé dans sa main en passant. Il était cacheté d'une épingle, qui l'a outrageusement piqué.
che gli diè nel passar qualche galante
1440
ed era sigillato d'una spilla,
ond'ei si punse il dito.
(Il Conte legge, bacia il biglietto, cerca la spilla, la trova e se la mette alla manica del saio.)
La danse reprend: le Comte qui a lu le billet le retourne; il y voit l'invitation de renvoyer le cachet pour réponse. Il cherche à terre, et retrouve enfin l'épingle qu'il attache à sa manche.
Figaro, à Suzanne et à Marceline.
Il narciso or la cerca: oh che stordito!
Jetzt suchet er sie, der schöne Ganimed, o welch ein Unsinniger!
D'un objet aimé tout est cher. Le voilà qui ramasse l'épingle. Ah ! c'est une drôle de tête !
Il Conte
Der Graf
Andate, amici, e sia per questa sera
Gehet nun, meine Freunde! Für heute abends soll alles zur Hochzeit angeordnet sein. Mit der reichesten Pracht soll dieser Tag gefeiert werden, mit Gesängen, mit Feuerwerke, ein herrliches Nachtmahl, ein prächtiger Ball. Es erfahre jedermann, wie gut ich jene Leute bewirte, die ich liebe. (Er wirft einen Blick auf Susanna.)
disposto l'apparato nuziale
1445
co la più ricca pompa: io vo' che sia
magnifica la festa, e canti e fochi,
e gran cena e gran ballo; e ognuno impari
com'io tratto color che a me son cari.

Man wiederholt von Neuem den Chor oder Marsch, und alle gehen ab.
(Pendant ce temps, Suzanne a des signes d'intelligence avec la Comtesse. La danse finit, la ritournelle du duo recommence.)
Coro
    Amanti costanti,
1450
seguaci d'onor,
cantate, lodate
sì saggio signor.
    A un dritto cedendo
che oltraggia, che offende,
1455
ei caste vi rende
ai vostri amator.
    Cantiamo, lodiamo
sì saggio signor.
(Figaro conduit Marceline au Comte, ainsi qu'on a conduit Suzanne; à l'instant où le Comte prend la toque et où l'on va chanter le duo, on est interrompu par les cris suivants:)
L'Huissier, criant à la porte.
Arrêtez donc, messieurs ! vous ne pouvez entrer tous… Ici les gardes ! les gardes ! (Les gardes vont vite à cette porte.)
Le Comte, se levant.
Qu'est-ce qu'il y a ?
L'Huissier
Monseigneur, c'est monsieur Bazile, entouré d'un village entier, parce qu'il chante en marchant.
Le Comte
Qu'il entre seul.
La Comtesse
Ordonnez-moi de me retirer.
Le Comte
Je n'oublie pas votre complaisance.
La Comtesse
Suzanne !… elle reviendra. (À part, à Suzanne.) Allons changer d'habits. (Elle sort avec Suzanne.)
Marceline
Il n'arrive jamais que pour nuire.
Figaro
Ah ! je m'en vais vous le faire déchanter !
SCÈNE X
Tous les acteurs précédents, excepté la Comtesse et Suzanne; Bazile tenant sa guitare; Grippe-Soleil.
Bazileentre en chantant sur l'air du vaudeville de la fin (air noté):
    Cœurs sensibles, cœurs fidèles,
Qui blâmez l'amour léger,
Cessez vos plaintes cruelles :
Est-ce un crime de changer ?
Si l'Amour porte des ailes,
N'est-ce pas pour voltiger ?
N'est-ce pas pour voltiger ?
N'est-ce pas pour voltiger ?
Figaros'avance à lui.
Oui, c'est pour cela justement qu'il a des ailes au dos ; notre ami, qu'entendez-vous par cette musique ?
Bazile, montrant Grippe-Soleil.
Qu'après avoir prouvé mon obéissance à Monseigneur en amusant monsieur, qui est de sa compagnie, je pourrai, à mon tour, réclamer sa justice.
Grippe-Soleil
Bah ! Monsigneu ! il ne m'a pas amusé du tout : avec leux guenilles d'ariettes…
Le Comte
Enfin que demandez-vous, Bazile ?
Bazile
Ce qui m'appartient, Monseigneur, la main de Marceline ; et je viens m'opposer…
Figaros'approche.
Y a-t-il longtemps que monsieur n'a vu la figure d'un fou ?
Bazile
Monsieur, en ce moment même.
Figaro
Puisque mes yeux vous servent si bien de miroir, étudiez-y l'effet de ma prédiction. Si vous faites mine seulement d'approximer madame…
Bartholo, en riant.
Eh pourquoi ? laisse-le parler.
Brid'oisons'avance entre deux.
Fau-aut-il que deux amis ?…
Figaro
Nous, amis !
Bazile
Quelle erreur !
Figaro, vite.
Parce qu'il fait de plats airs de chapelle ?
Bazile, vite.
Et lui, des vers comme un journal ?
Figaro, vite.
Un musicien de guinguette !
Bazile, vite.
Un postillon de gazette !
Figaro, vite.
Cuistre d'oratorio !
Bazile, vite.
Jockey diplomatique !
Le Comte, assis.
Insolents tous les deux !
Bazile
Il me manque en toute occasion.
Figaro
C'est bien dit, si cela se pouvait !
Bazile
Disant partout que je ne suis qu'un sot.
Figaro
Vous me prenez donc pour un écho ?
Bazile
Tandis qu'il n'est pas un chanteur que mon talent n'ait fait briller.
Figaro
Brailler.
Bazile
Il le répète !
Figaro
Et pourquoi non, si cela est vrai ? es-tu un prince, pour qu'on te flagorne ? souffre la vérité, coquin ! puisque tu n'as pas de quoi gratifier un menteur ; ou si tu la crains de notre part, pourquoi viens-tu troubler nos noces ?
Bazile, à Marceline.
M'avez-vous promis, oui ou non, si dans quatre ans vous n'étiez pas pourvue, de me donner la préférence ?
Marceline
À quelle condition l'ai-je promis ?
Bazile
Que si vous retrouviez un certain fils perdu, je l'adopterais par complaisance.
Tous ensemble
Il est trouvé.
Bazile
Qu'à cela ne tienne !
Tous ensemble, montrant Figaro.
Et le voici.
Bazile, reculant de frayeur.
J'ai vu le diable !
Brid'oison, à Bazile.
Et vou-ous renoncez à sa chère mère !
Bazile
Qu'y aurait-il de plus fâcheux que d'être cru le père d'un garnement ?
Figaro
D'en être cru le fils ; tu te moques de moi !
Bazile, montrant Figaro.
Dès que monsieur est de quelque chose ici, je déclare, moi, que je n'y suis plus de rien.
(Il sort.)
SCÈNE XI
Les acteurs précédents, excepté Bazile.
Bartholo, riant.
Ha ! ha ! ha ! ha !
Figaro, sautant de joie.
Donc à la fin j'aurai ma femme !
Le Comte, à part.
Moi, ma maîtresse. (Il se lève.)
Brid'oison, à Marceline.
Et tou-out le monde est satisfait.
Le Comte
Qu'on dresse les deux contrats ; j'y signerai.
Tous ensemble
Vivat ! (Ils sortent.)
Le Comte
J'ai besoin d'une heure de retraite.
(Il veut sortir avec les autres.)
SCÈNE XII
Grippe-Soleil, Figaro, Marceline, le Comte.
Grippe-Soleil, à Figaro.
Et moi, je vas aider à ranger le feu d'artifice sous les grands maronniers, comme on l'a dit.
Le Comterevient en courant.
Quel sot a donné un tel ordre ?
Figaro
Où est le mal ?
Le Comte, vivement.
Et la Comtesse qui est incommodée, d'où le verra-t-elle, l'artifice ? C'est sur la terrasse qu'il le faut, vis-à-vis son appartement.
Figaro
Tu l'entends, Grippe-Soleil ? la terrasse.
Le Comte
Sous les grands maronniers ! belle idée ! (En s'en allant, à part.) Ils allaient incendier mon rendez-vous !
SCÈNE XIII
Figaro, Marceline.
Figaro
Quel excès d'attention pour sa femme ! (Il veut sortir.)
Marcelinel'arrête.
Deux mots, mon fils. Je veux m'acquitter avec toi : un sentiment mal dirigé m'avait rendue injuste envers ta charmante femme : je la supposais d'accord avec le Comte, quoique j'eusse appris de Bazile qu'elle l'avait toujours rebuté.
Figaro
Vous connaissiez mal votre fils, de le croire ébranlé par ces impulsions féminines. Je puis défier la plus rusée de m'en faire accroire.
Marceline
Il est toujours heureux de le penser, mon fils ; la jalousie…
Figaro
…N'est qu'un sot enfant de l'orgueil, ou c'est la maladie d'un fou. Oh ! j'ai là-dessus, ma mère, une philosophie… imperturbable ; et si Suzanne doit me tromper un jour, je lui pardonne d'avance ; elle aura longtemps travaillé… (Il se retourne et aperçoit Fanchette qui cherche de côté et d'autre.)
Fine dell'atto terzo.
Ende des dritten Aufzuges.