ACTE PREMIER
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Le théâtre représente une chambre à demi démeublée; un grand fauteuil de malade est au milieu. Figaro, avec une toise, mesure le plancher. Suzanne attache à sa tête, devant une glace, le petit bouquet de fleurs d'orange appelé chapeau de la mariée.
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SCÈNE PREMIÈRE
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Figaro, Suzanne.
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Figaro
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Suzanne
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Figarolui prend les mains.
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Suzannese retire.
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Figaro
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Suzanne
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Dans cette chambre ?
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Figaro
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Suzanne
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Et moi je n'en veux point.
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Figaro
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Pourquoi ?
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Suzanne
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Je n'en veux point.
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Figaro
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Mais encore ?
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Suzanne
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Elle me déplaît.
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Figaro
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On dit une raison.
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Suzanne
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Si je n'en veux pas dire ?
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Figaro
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Oh ! quand elles sont sûres de nous !
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Suzanne
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Prouver que j'ai raison serait accorder que je puis avoir tort. Es-tu mon serviteur, ou non ?
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Figaro
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Suzanne
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Figaro
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Qu'entendez-vous par ces paroles ?
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Suzanne
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Il faudrait m'écouter tranquillement.
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Figaro
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Eh qu'est-ce qu'il y a ? bon Dieu !
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Suzanne
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Figaro
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Bazile ! ô mon mignon ! si jamais volée de bois vert appliquée sur une échine a dûment redressé la mœlle épinière à quelqu'un…
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Suzanne
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Figaro
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J'avais assez fait pour l'espérer.
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Suzanne
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Que les gens d'esprit sont bêtes !
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Figaro
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On le dit.
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Suzanne
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Mais c'est qu'on ne veut pas le croire.
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Figaro
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On a tort.
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Suzanne
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Figaro
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Suzanne
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Figaro, se frottant la tête.
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Suzanne
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Ne le frotte donc pas !
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Figaro
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Quel danger ?
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Suzanne, riant.
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S'il y venait un petit bouton… des gens superstitieux…
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Figaro
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Tu ris, friponne ! Ah ! s'il y avait moyen d'attrapper ce grand trompeur, de le faire donner dans un bon piège, et d'empocher son or !
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Suzanne
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De l'intrigue et de l'argent ; te voilà dans ta sphère.
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Figaro
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Ce n'est pas la honte qui me retient.
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Suzanne
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La crainte ?
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Figaro
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Suzanne
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Voilà Madame éveillée ; elle m'a bien recommandé d'être la première à lui parler le matin de mes noces.
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Figaro
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Y a-t-il encore quelque chose là-dessous ?
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Suzanne
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Figaro
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Pour m'ouvrir l'esprit, donne un petit baiser.
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Suzanne
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À mon amant aujourd'hui ? Je t'en souhaite ! Et qu'en dirait demain mon mari ?
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Figaro l'embrasse.
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Suzanne
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Eh bien ! eh bien !
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Figaro
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C'est que tu n'as pas d'idée de mon amour.
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Suzanne, se défrippant.
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Quand cesserez-vous, importun, de m'en parler du matin au soir ?
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Figaro, mystérieusement.
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Quand je pourrai te le prouver du soir jusqu'au matin. (On sonne une seconde fois.)
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Suzanne, de loin, les doigts unis sur sa bouche.
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Voilà votre baiser, monsieur ; je n'ai plus rien à vous.
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Figarocourt après elle.
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Oh ! mais ce n'est pas ainsi que vous l'avez reçu…
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SCÈNE II
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Figaro, seul.
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SCÈNE III
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Marceline, Bartholo, Figaro.
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Figaros'interrompt.
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…Héééé, voilà le gros docteur, la fête sera complète. Hé bonjour, cher docteur de mon cœur. Est-ce ma noce avec Suzon qui vous attire au château ?
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Bartholo, avec dédain.
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Ah ! mon cher monsieur, point du tout.
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Figaro
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Cela serait bien généreux !
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Bartholo
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Certainement, et par trop sot.
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Figaro
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Moi qui eus le malheur de troubler la vôtre !
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Bartholo
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Avez-vous autre chose à nous dire ?
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Figaro
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On n'aura pas pris soin de votre mule !
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Bartholo, en colère.
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Bavard enragé ! laissez-nous.
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Figaro
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Vous vous fâchez, docteur ? les gens de votre état sont bien durs ! pas plus de pitié des pauvres animaux… en vérité… que si c'était des hommes ! Adieu, Marceline : avez-vous toujours envie de plaider contre moi ?
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Pour n'aimer pas, faut-il qu'on se haïsse ?
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Je m'en rapporte au docteur.
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Bartholo
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Qu'est-ce que c'est ?
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Figaro
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Elle vous le contera de reste. (Il sort.)
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SCÈNE IV
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Marceline, Bartholo.
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Bartholole regarde aller.
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Ce drôle est toujours le même ! et à moins qu'on ne l'écorche vif, je prédis qu'il mourra dans la peau du plus fier insolent…
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Marcelinele retourne.
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Enfin vous voilà donc, éternel docteur ? toujours si grave et compassé qu'on pourrait mourir en attendant vos secours, comme on s'est marié jadis malgré vos précautions.
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Bartholo
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Toujours amère et provocante ! Eh bien, qui rend donc ma présence au château si nécessaire ? Monsieur le comte a-t-il eu quelque accident ?
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Marceline
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Non, docteur.
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Bartholo
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La Rosine, sa trompeuse comtesse, est-elle incommodée, Dieu merci ?
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Marceline
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Elle languit.
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Bartholo
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Et de quoi ?
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Marceline
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Son mari la néglige.
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Bartholo, avec joie.
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Ah, le digne époux qui me venge !
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Marceline
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On ne sait comment définir le Comte ; il est jaloux et libertin.
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Bartholo
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Libertin par ennui, jaloux par vanité ; cela va sans dire.
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Marceline
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Aujourd'hui, par exemple, il marie notre Suzanne à son Figaro qu'il comble en faveur de cette union…
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Bartholo
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Que Son Excellence a rendue nécessaire !
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Marceline
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Pas tout à fait ; mais dont Son Excellence voudrait égayer en secret l'événement avec l'épousée…
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Bartholo
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De monsieur Figaro ? C'est un marché qu'on peut conclure avec lui.
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Marceline
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Bazile assure que non.
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Bartholo
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Cet autre maraud loge ici ? C'est une caverne ! Eh, qu'y fait-il ?
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Marceline
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Tout le mal dont il est capable. Mais le pis que j'y trouve est cette ennuyeuse passion qu'il a pour moi depuis si longtemps.
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Bartholo
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Je me serais débarrassé vingt fois de sa poursuite.
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Marceline
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De quelle manière ?
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Bartholo
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En l'épousant.
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Marceline
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Railleur fade et cruel, que ne vous débarrassez-vous de la mienne à ce prix ? ne le devez-vous pas ? où est le souvenir de vos engagements ? qu'est devenu celui de notre petit Emmanuel, ce fruit d'un amour oublié, qui devait nous conduire à des noces ?
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Bartholo, ôtant son chapeau.
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Est-ce pour écouter ces sornettes que vous m'avez fait venir de Séville ? Et cet accès d'hymen qui vous reprend si vif…
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Marceline
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Eh bien ! n'en parlons plus. Mais si rien n'a pu vous porter à la justice de m'épouser, aidez-moi donc du moins à en épouser un autre.
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Bartholo
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Ah ! volontiers : parlons. Mais quel mortel abandonné du Ciel et des femmes ?…
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Marceline
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Eh ! qui pourrait-ce être, docteur, sinon le beau, le gai, l'aimable Figaro ?
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Bartholo
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Ce fripon-là ?
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Marceline
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Jamais fâché, toujours en belle humeur ; donnant le présent à la joie, et s'inquiétant de l'avenir tout aussi peu que du passé ; semillant, généreux ! généreux…
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Bartholo
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Comme un voleur.
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Marceline
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Comme un seigneur. Charmant enfin ; mais c'est le plus grand monstre !
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Bartholo
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Et sa Suzanne ?
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Marceline
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Elle ne l'aurait pas, la rusée, si vous vouliez m'aider, mon petit docteur, à faire valoir un engagement que j'ai de lui.
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Bartholo
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Marceline
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Bartholo
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En ont-elles pour le médecin du corps ?
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Marceline
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Bartholo
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Où cela mènera-t-il ?
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Marceline
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Bartholo
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Marceline, vite.
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Et qui croit ajouter à ses plaisirs en trompant mes espérances.
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||
Bartholo, vite.
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Et qui m'a volé dans le temps cent écus que j'ai sur le cœur.
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Marceline
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Ah ! quelle volupté !…
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Bartholo
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De punir un scélérat…
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Marceline
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De l'épouser, docteur, de l'épouser !
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SCÈNE V
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Marceline, Bartholo, Suzanne.
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Suzanne, un bonnet de femme avec un large ruban dans la main, une robe de femme sur le bras.
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||
L'épouser ! l'épouser ! qui donc ? mon Figaro ?
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Marceline, aigrement.
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Bartholo, riant.
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Le bon argument de femme en colère ! Nous parlions, belle Suzon, du bonheur qu'il aura de vous posséder.
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Marceline
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Sans compter Monseigneur dont on ne parle pas.
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Suzanne, une révérence.
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Votre servante, madame ; il y a toujours quelque chose d'amer dans vos propos.
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Marceline, une révérence.
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Suzanne
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Qu'il procure ?
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Marceline
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Oui, madame.
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Suzanne
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||
Heureusement la jalousie de madame est aussi connue que ses droits sur Figaro sont légers.
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Marceline
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On eût pu les rendre plus forts, en les cimentant à la façon de madame.
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Suzanne
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||
Oh ! cette façon, madame, est celle des dames savantes.
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Marceline
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Et l'enfant ne l'est pas du tout ! Innocente comme un vieux juge !
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Bartholo, attirant Marceline.
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||
Adieu, jolie fiancée de notre Figaro.
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||
Marceline, une révérence.
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||
L'accordée secrète de Monseigneur.
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||
Suzanne, une révérence.
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||
Qui vous estime beaucoup, madame.
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||
Marceline, une révérence.
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||
Me fera-t-elle aussi l'honneur de me chérir un peu, madame ?
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||
Suzanne, une révérence.
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||
À cet égard, madame n'a rien à désirer.
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||
Marceline, une révérence.
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||
C'est une si jolie personne que madame !
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Suzanne, une révérence.
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||
Eh ! mais assez pour désoler madame.
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||
Marceline, une révérence.
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||
Surtout bien respectable !
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||
Suzanne, une révérence.
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||
C'est aux duègnes à l'être.
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Marceline, outrée.
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Bartholo, l'arrêtant.
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||
Marceline !
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Marceline
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||
Allons, docteur ; car je n'y tiendrais pas. Bonjour, madame. (Une révérence.)
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SCÈNE VI
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Suzanne, seule.
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SCÈNE VII
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Suzanne, Chérubin.
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Chérubin, accourant.
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Ah, Suzon ! depuis deux heures j'épie le moment de te trouver seule. Hélas ! tu te maries, et moi je vais partir.
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||
Suzanne
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||
Comment mon mariage éloigne-t-il du château le premier page de Monseigneur ?
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Chérubin, piteusement.
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Suzanne, il me renvoie.
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Suzannele contrefait.
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||
Chérubin, quelque sottise !
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Chérubin
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||
Suzanne
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||
Chérubin
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||
Ah, Suzon, qu'elle est noble et belle ! mais qu'elle est imposante !
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Suzanne
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||
C'est-à-dire que je ne le suis pas, et qu'on peut oser avec moi…
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||
Chérubin
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Suzanne, raillant.
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||
Chérubin, vivement.
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Suzanne, le retirant.
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Chérubintourne autour du grand fauteuil.
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Suzannetourne après lui.
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||
Oh ! dans trois ou quatre ans, je prédis que vous serez le plus grand petit vaurien !… Rendez-vous le ruban ? (Elle veut le reprendre.)
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||
Chérubintire une romance de sa poche.
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||
Suzannearrache la romance.
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||
Amuser votre cœur, petit scélérat ! vous croyez parler à votre Fanchette ; on vous surprend chez elle ; et vous soupirez pour Madame ; et vous m'en contez à moi, par-dessus le marché !
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||
Chérubin, exalté.
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||
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||
Suzanne, riant.
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||
Ha, ha, ha, ha !
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||
Chérubin
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||
Pourquoi non ? elle est femme ! elle est fille ! une fille ! une femme ! ah que ces noms sont doux ! qu'ils sont intéressants !
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Suzanne
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||
Il devient fou !
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||
Chérubin
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||
Fanchette est douce ; elle m'écoute au moins ; tu ne l'es pas, toi !
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||
Suzanne
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||
C'est bien dommage ; écoutez donc, monsieur !
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||
(Elle veut arracher le ruban.)
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||
Chérubintourne en fuyant.
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||
Ah ! ouiche ! on ne l'aura, vois-tu, qu'avec ma vie, Mais, si tu n'es pas contente du prix, j'y joindrai mille baisers.
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||
(Il lui donne chasse à son tour.)
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||
Suzannetourne en fuyant.
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||
Mille soufflets si vous approchez. Je vais m'en plaindre à ma maîtresse ; et loin de supplier pour vous, je dirai moi-même à Monseigneur : C'est bien fait, Monseigneur ; chassez-nous ce petit voleur ; renvoyez à ses parents un petit mauvais sujet qui se donne les airs d'aimer Madame, et qui veut toujours m'embrasser par contrecoup.
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||
Chérubinvoit le Comte entrer; il se jette derrière le fauteuil avec effroi.
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||
Je suis perdu.
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Suzanne
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||
Quelle frayeur ?
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SCÈNE VIII
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Suzanne, le Comte, Chérubin caché.
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Suzanneaperçoit le Comte.
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Ah !… (Elle s'approche du fauteuil pour masquer Chérubin.)
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Le Comtes'avance.
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Suzanne, troublée.
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Le Comte
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Suzanne, vivement.
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Je n'écoute rien.
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||
Le Comtelui prend la main.
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Suzanne
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Ah ! si j'osais parler !
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||
Le Comtela rapproche de lui.
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||
Suzanne, effrayée.
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Le Comte
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||
Mais dis auparavant.
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||
Suzanne, en colère.
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||
Je ne sais plus ce que je disais.
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||
Le Comte
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||
Sur le devoir des femmes.
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||
Suzanne
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||
Eh bien ! lorsque Monseigneur enleva la sienne de chez le docteur, et qu'il l'épousa par amour, lorsqu'il abolit pour elle un certain affreux droit du seigneur…
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||
Le Comte, gaiement.
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||
Bazileparle en dehors.
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||
Il n'est pas chez lui, Monseigneur.
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Le Comtese lève.
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||
Quelle est cette voix ?
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Suzanne
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||
Que je suis malheureuse !
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Le Comte
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||
Sors, pour qu'on n'entre pas.
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Suzanne, troublée.
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||
Que je vous laisse ici ?
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Bazilecrie en dehors.
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||
Monseigneur était chez Madame, il en est sorti : je vais voir.
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||
Le Comte
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(Suzanne lui barre le chemin; il la pousse doucement, elle recule, et se met ainsi entre lui et le petit page; mais pendant que le Comte s'abaisse et prend sa place, Chérubin tourne et se jette effrayé sur le fauteuil à genoux, et s'y blottit. Suzanne prend la robe qu'elle apportait, en couvre le page et se met devant le fauteuil.)
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SCÈNE IX
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Le Comte et Chérubin cachés, Suzanne, Bazile.
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Bazile
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||
Suzanne, brusquement.
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Baziles'approche.
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||
Suzanne
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||
Le Comte, à part.
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||
Voyons un peu comme il me sert.
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Bazile
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||
Désirer du bien à une femme, est-ce vouloir du mal à son mari ?
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||
Suzanne
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||
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||
Bazile
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||
Que vous demande-t-on ici que vous n'alliez prodiguer à un autre ? Grâce à la douce cérémonie, ce qu'on vous défendait hier, on vous le prescrira demain.
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||
Suzanne
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||
Indigne !
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Bazile
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||
De toutes les choses sérieuses le mariage étant la plus bouffonne, j'avais pensé…
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||
Suzanne, outrée.
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||
Des horreurs ! Qui vous permet d'entrer ici ?
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Bazile
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||
Suzanne, timidement.
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||
Don Chérubin ?
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||
Bazilela contrefait.
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||
Suzanne
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||
Bazile
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||
Suzanne, en colère.
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Ah ! oui, pour moi !…
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Bazile
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||
Suzanne, outrée.
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||
Bazile
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||
Le Comtese lève.
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||
Comment, tout le monde en parle !
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||
(Chérubin dans le fauteuil, le Comte, Suzanne, Basile.)
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Suzanne
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||
Ah Ciel !
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Bazile
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||
Ha, ha !
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||
Le Comte
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Bazile
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||
Ah, que je suis fâché d'être entré !
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||
Suzanne, troublée.
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||
|
||
Le Comte, à Bazile.
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||
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||
Suzannele repousse vivement.
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||
Je ne veux pas m'asseoir. Entrer ainsi librement, c'est indigne !
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||
Le Comte
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||
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||
Bazile
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||
|
||
Le Comte
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||
Cinquante pistoles, un cheval, et qu'on le renvoie à ses parents.
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||
Bazile
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||
Monseigneur, pour un badinage ?
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||
Le Comte
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||
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Bazile
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||
Avec Fanchette ?
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Le Comte
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||
Et dans sa chambre.
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||
Suzanne, outrée.
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||
Où Monseigneur avait sans doute affaire aussi !
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||
Le Comte, gaiement.
|
||
J'en aime assez la remarque.
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||
Bazile
|
||
Elle est d'un bon augure.
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||
Le Comte, gaiement.
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||
|
||
(Suzanne, Chérubin dans le fauteuil, le Comte, Bazile.)
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||
Bazile
|
||
Ha ! ha !
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||
Le Comte
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||
Ce tour-ci vaut l'autre.
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||
Bazile
|
||
Encore mieux.
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||
Le Comte, à Suzanne.
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||
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||
Suzanne, outrée.
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||
Il n'y a tromperie ni victime ; il était là lorsque vous me parliez.
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||
Le Comte, emporté.
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||
Puisses-tu mentir en le disant ! son plus cruel ennemi n'oserait lui souhaiter ce malheur.
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||
Suzanne
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||
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||
Le Comte, en colère.
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||
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Chérubin
|
||
Hélas, Monseigneur, j'étais tremblant derrière.
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||
Le Comte
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||
Autre fourberie ! je viens de m'y placer moi-même.
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||
Chérubin
|
||
Pardon, mais c'est alors que je me suis blotti dedans.
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||
Le Comte, plus outré.
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||
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||
Chérubin
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||
Au contraire, Monseigneur, j'ai fait ce que j'ai pu pour ne rien entendre.
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||
Le Comte
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||
Ô perfidie ! (À Suzanne.) Tu n'épouseras pas Figaro.
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||
Bazile
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||
Contenez-vous, on vient.
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Le Comte, tirant Chérubin du fauteuil et le mettant sur ses pieds.
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||
Il resterait là devant toute la terre !
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SCÈNE X
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Chérubin, Suzanne, Figaro, la Comtesse, Le Comte, Fanchette, Bazile; beaucoup de valets, paysannes, paysans vêtus en habits de fête.
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Figaro, tenant une toque de femme garnie de plumes blanches et de rubans blancs, parle à la Comtesse.
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||
Il n'y a que vous, madame, qui puissiez nous obtenir cette faveur.
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||
La Comtesse
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Vous les voyez, Monsieur le Comte, ils me supposent un crédit que je n'ai point : mais comme leur demande n'est pas déraisonnable…
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||
Le Comte, embarrassé.
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||
Il faudrait qu'elle le fût beaucoup…
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||
Figaro, bas, à Suzanne.
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||
Soutiens bien mes efforts.
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Suzanne, bas, à Figaro.
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Qui ne mèneront à rien.
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Figaro, bas.
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||
Va toujours.
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||
Le Comte, à Figaro.
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||
Que voulez-vous ?
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||
Figaro
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||
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Le Comte
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||
Eh bien, ce droit n'existe plus ; que veux-tu dire ?
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||
Figaro, malignement.
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||
Le Comte, plus embarrassé.
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||
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||
Figaro, tenant Suzanne par la main.
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||
Permettez donc que cette jeune créature, de qui votre sagesse a préservé l'honneur, reçoive de votre main publiquement la toque virginale, ornée de plumes et de rubans blancs, symbole de la pureté de vos intentions ; – adoptez-en la cérémonie pour tous les mariages, et qu'un quatrain chanté en chœur rappelle à jamais le souvenir…
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||
Le Comte, embarrassé.
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||
Si je ne savais pas qu'amoureux, poète et musicien sont trois titres d'indulgence pour toutes les folies…
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||
Figaro
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||
Joignez-vous à moi, mes amis !
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Tous ensemble
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Monseigneur ! Monseigneur !
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Suzanne, au Comte.
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||
Pourquoi fuir un éloge que vous méritez si bien ?
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Le Comte, à part.
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La perfide !
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Figaro
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Regardez-la donc, Monseigneur ; jamais plus jolie fiancée ne montrera la grandeur de votre sacrifice.
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Suzanne
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Laissen là ma figure, et ne vantons que sa vertu.
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Le Comte, à part.
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C'est un jeu que tout ceci.
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La Comtesse
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Je me joins à eux, Monsieur le Comte ; et cette cérémonie me sera toujours chère, puisqu'elle doit son motif à l'amour charmant que vous aviez pour moi.
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Le Comte
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Que j'ai toujours, madame ; et c'est à ce titre que je me rends.
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Tous ensemble
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Vivat !
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Le Comte, à part.
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Figaro, à Chérubin.
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Eh bien, espiègle ! vous n'applaudissez pas ?
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Suzanne
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La Comtesse
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Ah ! monsieur, je vous demande sa grâce.
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Le Comte
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Il ne la mérite point.
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La Comtesse
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Hélas ! il est si jeune !
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Le Comte
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Pas tant que vous le croyez.
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Chérubin, tremblant.
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Pardonner généreusement n'est pas le droit du seigneur auquel vous avez renoncé en épousant Madame.
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La Comtesse
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Il n'a renoncé qu'à celui qui vous affligeait tous.
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Suzanne
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Si Monseigneur avait cédé le droit de pardonner, ce serait sûrement le premier qu'il voudrait racheter en secret.
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Le Comte, embarrassé.
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Sans doute.
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La Comtesse
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Eh, pourquoi le racheter ?
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Chérubin, au Comte.
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Je fus léger dans ma conduite, il est vrai, Monseigneur ; mais jamais la moindre indiscrétion dans mes paroles…
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Le Comte, embarrassé.
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Eh bien, c'est assez…
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Figaro
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Qu'entend-il ?
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Le Comte, vivement.
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Tous ensemble
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Vivat !
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Le Comte
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Mais c'est à condition qu'il partira sur-le-champ pour joindre en Catalogne.
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Figaro
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Ah ! Monseigneur, demain.
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Le Comteinsiste.
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Je le veux.
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Chérubin
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J'obéis.
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Le Comte
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Saluez votre marraine, et demandez sa protection.
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(Chérubin met un genou en terre devant la Comtesse, et ne peut parler.)
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La Comtesse, émue.
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Puisqu'on ne peut vous garder seulement aujourd'hui, partez, jeune homme. Un nouvel état vous appelle ; allez le remplir dignement. Honorez votre bienfaiteur. Souvenez-vous de cette maison, où votre jeunesse a trouvé tant d'indulgence. Soyez soumis, honnête et brave ; nous prendrons part à vos succès. (Chérubin se relève et retourne à sa place.)
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Le Comte
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Vous êtes bien émue, madame !
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La Comtesse
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Je ne m'en défends pas. Qui sait le sort d'un enfant jeté dans une carrière aussi dangereuse ? Il est allié de mes parents ; et de plus, il est mon filleul.
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Le Comte, à part.
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Figaro
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Suzanne
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Fi donc, l'horreur !
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La Comtesse
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Quel pronostic !
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Le Comte
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Où donc est Marceline ? Il est bien singulier qu'elle ne soit pas des vôtres !
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Fanchette
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Monseigneur, elle a pris le chemin du bourg, par le petit sentier de la ferme.
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Le Comte
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Et elle en reviendra ?
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Bazile
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Quand il plaira à Dieu.
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Figaro
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S'il lui plaisait qu'il ne lui plût jamais…
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Fanchette
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Monsieur le docteur lui donnait le bras.
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Le Comte, vivement.
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Le docteur est ici ?
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Bazile
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Elle s'en est d'abord emparée…
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Le Comte, à part.
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Il ne pouvait venir plus à propos.
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Fanchette
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Elle avait l'air bien échauffé, elle parlait tout haut en marchant, puis elle s'arrêtait, et faisait comme ça, de grand bras…et monsieur le docteur lui faisait comme ça de la main, en l'apaisant : elle paraissait si courroucée ! elle nommait mon cousin Figaro.
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Le Comtelui prend le menton.
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Cousin… futur.
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Fanchette, montrant Chérubin.
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Monseigneur, nous avez-vous pardonné d'hier ?…
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Le Comteinterrompt.
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Bonjour, bonjour, petite.
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Figaro
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C'est son chien d'amour qui la berce ; elle aurait troublé notre fête.
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Le Comte, à part.
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Elle la troublera, je t'en réponds. (Haut.) Allons, madame, entrons. Bazile, vous passerez chez moi.
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Suzanne, à Figaro.
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Tu me rejoindras, mon fils ?
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Figaro, bas, à Suzanne.
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Est-il bien enfilé ?
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Suzanne, bas.
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Charmant garçon !
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(Ils sortent tous.)
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SCÈNE XI
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Chérubin, Figaro, Bazile.
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(Pendant qu'on sort, Figaro les arrête tous deux et les ramène.)
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Figaro
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Ah çà, vous autres ! la cérémonie adoptée, ma fête de ce soir en est la suite ; il faut bravement nous recorder : ne faisons point comme ces acteurs qui ne jouent jamais si mal que le jour où la critique est le plus éveillée. Nous n'avons point de lendemain qui nous excuse, nous. Sachons bien nos rôles aujourd'hui.
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Bazile, malignement.
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Le mien est plus difficile que tu ne crois.
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Figaro, faisant, sans qu'il le voie, le geste de le rosser.
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Tu es loin aussi de savoir tout le succès qu'il te vaudra.
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Chérubin
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Mon ami, tu oublies que je pars.
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Figaro
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Et toi, tu voudrais bien rester !
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Chérubin
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Ah ! si je le voudrais !
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Figaro
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Il faut ruser. Point de murmure à ton départ. Le manteau de voyage à l'épaule ; arrange ouvertement ta trousse, et qu'on voie ton cheval à la grille ; un temps de galop jusqu'à la ferme ; reviens à pied par les derrières ; Monseigneur te croira parti : tiens-toi seulement hors de sa vue ; je me charge de l'apaiser après la fête.
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Chérubin
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Mais Fanchette qui ne sait pas son rôle !
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Bazile
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Que diable lui apprenez-vous donc, depuis huit jours que vous ne la quittez pas ?
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Figaro
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Tu n'as rien à faire aujourd'hui, donne-lui par grâce une leçon.
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Bazile
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Prenez garde, jeune homme, prenez garde ! le père n'est pas satisfait ; la fille a été souffletée ; elle n'étudie pas avec vous : Chérubin ! Chérubin ! vous lui causerez des chagrins ! « Tant va la cruche à l'eau… »
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Figaro
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Ah ! voilà notre imbécile, avec ses vieux proverbes ! Eh bien ! pédant ! que dit la sagesse des nations ? « Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin… »
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Bazile
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Elle s'emplit.
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Figaro, en s'en allant.
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Pas si bête, pourtant, pas si bête…
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Fin du premier acte.
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