Kritische Edition der Vorlage von Beaumarchais, Kehl 1785 | Diplomatische Übertragung der Vorlage von Beaumarchais, Kehl 1785 | |||
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SCÈNE XII
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SCENE XII.
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Le Comte, la Comtesse.
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LE COMTE, LA COMTESSE.
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Le Comte, un peu sévère.
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LE COMTE, un peu sévère.
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La Comtesse, troublée.
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LA COMTESSE troublée.
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Suzanne ; elle est passée un moment chez elle. |
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Le Comtel'examine.
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LE COMTE l'examine.
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La Comtesse
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FLA COMTESSE.
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Cela n'est pas étonnant… pas étonnant du tout… je vous assure… nous parlions de vous… elle est passée, comme je vous dis.
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Cela n'est pas étonnant… pas étonnant du tout…
je vous assure… nous parlions de vous… elle est passée, comme je vous dis. |
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Le Comte
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LE COMTE.
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Vous parliez de moi !… Je suis ramené par l'inquiétude : en montant à cheval, un billet qu'on m'a remis, mais auquel je n'ajoute aucune foi, m'a… pourtant agité.
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Vous parliez de moi !… Je suis ramené par l'inquié-
tude ; en montant à cheval, un billet qu'on m'a remis, mais auquel je n'ajoute aucune foi, m'a… pourtant agité. |
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Le Comte
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LE COMTE.
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Il faut avouer, madame, que vous ou moi sommes entourés d'êtres… bien méchants ! On me donne avis que dans la journée quelqu'un, que je crois absent, doit chercher à vous entretenir.
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Il faut avouer, Madame, que vous ou moi sommes
entourés d'êtres… bien méchans ! On me donne avis que dans la journée quelqu'un, que je crois absent, doit chercher à vous entretenir. |
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Quel que soit cet audacieux, il faudra qu'il pénètre ici ; car mon projet est de ne pas quitter ma chambre de tout le jour.
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Quel que soit cet audacieux, il faudra qu'il pénètre
ici ; car mon projet est de ne pas quitter ma chambre de tout le jour. |
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Le Comte
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LE COMTE.
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Ce soir, pour la noce de Suzanne ?
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Ce soir, pour la noce de Suzanne ?
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Pour rien au monde ; je suis très incommodée.
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Pour rien au monde ; je suis très-incommodée.
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Le Comte
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LE COMTE.
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Heureusement le docteur est ici.
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Heureusement le Docteur est ici.
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(Le page fait tomber une chaise dans le cabinet.)
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(le Page fait tomber une chaise dans le cabinet.)
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Quel bruit entends-je ?
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Quel bruit entends-je ?
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La Comtesse, plus troublée.
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LA COMTESSE plus troublée.
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Du bruit ?
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Du bruit ?
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Le Comte
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FLE COMTE.
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Je… je n'ai rien entendu, pour moi.
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Je… je n'ai rien entendu, pour moi.
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Le Comte
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LE COMTE.
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Il faut que vous soyez furieusement préoccupée !
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Il faut que vous soyez furieusement préoccupée !
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Préoccupée ! de quoi ?
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Préoccupée ! de quoi ?
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Le Comte
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LE COMTE.
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Il y a quelqu'un dans ce cabinet, madame.
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Il y a quelqu'un dans ce cabinet, Madame.
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Eh… qui voulez-vous qu'il y ait, monsieur ?
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Hé… qui voulez-vous qu'il y ait, Monsieur ?
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Le Comte
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LE COMTE.
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Eh mais… Suzanne apparemment qui range.
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Hé mais… Suzanne apparemment qui range.
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Le Comte
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LE COMTE.
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Vous avez dit qu'elle était passée chez elle !
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Vous avez dit qu'elle était passée chez elle !
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Passée… ou entrée là ; je ne sais lequel.
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Passée… ou entrée là ; je ne sais lequel.
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Le Comte
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LE COMTE.
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vois ? |
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Du trouble pour ma camariste ?
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Du trouble pour ma camariste ?
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Le Comte
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LE COMTE.
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assurément. |
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La Comtesse
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FLA COMTESSE.
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occupe beaucoup plus que moi. |
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Le Comte, en colère.
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LE COMTE en colère.
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Elle m'occupe à tel point, madame, que je veux la voir à l'instant.
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Elle m'occupe à tel point, Madame, que je veux la
voir à l'instant. |
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Je crois en effet, que vous le voulez souvent ; mais voilà bien les soupçons les moins fondés…
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Je crois en effet que vous le voulez souvent ; mais voilà
bien les soupçons les moins fondés… |
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SCÈNE XIII
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SCENE XIII.
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Le Comte, la Comtesse; Suzanne entre avec des hardes et pousse la porte du fond.
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LE COMTE, LA COMTESSE, SUZANNE
entre avec des hardes et pousse la porte du fond. |
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Le Comte
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LE COMTE.
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cabinet.) – Sortez Suzon ; je vous l'ordonne. |
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(Suzanne s'arrête auprès de l'alcôve dans le fond.)
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(Suzanne s'arrête auprès de l'alcove dans le fond.)
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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ainsi des femmes dans leur retraite ? Elle essayait des hardes que je lui donne en la mariant ; elle s'est enfuie, quand elle vous a entendu. |
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Le Comte
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LE COMTE.
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parler. (il se tourne vers la porte du cabinet.) Répondez- moi, Suzanne ; êtes-vous dans ce cabinet ? |
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(Suzanne, restée au fond, se jette dans l'alcôve et s'y cache.)
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(Suzanne, restée au fond, se jette dans l'alcove et s'y cache.)
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La Comtesse, vivement, parlant au cabinet.
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FLA COMTESSE vivement, parlant au cabinet.
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n'a jamais poussé si loin la tyrannie ! |
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Le Comtes'avance au cabinet.
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LE COMTE s'avance au cabinet.
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Oh bien, puisqu'elle ne parle pas, vêtue ou non, je la verrai.
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Oh bien, puisqu'elle ne parle pas, vêtue ou non,
je la verrai. |
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La Comtessese met au-devant.
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LA COMTESSE se met au devant.
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aussi que chez moi… |
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Le Comte
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LE COMTE.
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cette Suzanne mystérieuse. Vous demander la clef serait, je le vois, inutile ! mais il est un moyen sûr de jeter en dedans cette légère porte. Holà quelqu'un ! |
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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soupçon qui nous rendrait la fable du château ? |
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Le Comte
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LE COMTE.
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l'instant prendre chez moi ce qu'il faut… (il marche pour sortir et revient.) Mais pour que tout reste au même état, voudrez-vous bien m'accompagner sans scandale et sans bruit, puisqu'il vous déplaît tant ?… une chose aussi simple, apparemment, ne me sera pas refusée ! |
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La Comtesse, troublée.
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LA COMTESSE troublée.
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Eh ! monsieur, qui songe à vous contrarier ?
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Eh ! Monsieur, qui songe à vous contrarier ?
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Le Comte
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LE COMTE.
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faut que je la ferme aussi pour que vous soyez pleine- ment justifiée. (il va fermer la porte du fond et en ôte la clef.) |
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La Comtesse, à part.
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FLA COMTESSE à part.
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Ô Ciel ! étourderie funeste !
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O ciel ! étourderie funeste !
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Le Comte, revenant à elle.
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LE COMTE revenant à elle.
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mon bras, je vous prie ; (il élève la voix) et quant à la Suzanne du cabinet, il faudra qu'elle ait la bonté de m'attendre, et le moindre mal qui puisse lui arriver à mon retour… |
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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En vérité, monsieur, voilà bien la plus odieuse aventure… (Le Comte l'emmène et ferme la porte à la clef.)
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En vérité, Monsieur, voilà bien la plus odieuse
aventure… (le comte l'emmène et ferme la porte à la clef.) |
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SCÈNE XIV
|
SCENE XIV.
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Suzanne, Chérubin.
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SUZANNE, CHERUBIN.
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Suzannesort de l'alcôve, accourt au cabinet et parle à la serrure.
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SUZANNE sort de l'alcove, accourt au cabinet et/parle à la serrure.
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ouvrez et sortez. |
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(Chérubin, Suzanne.)
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Chérubin.
Suzanne. |
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Chérubinsort.
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CHERUBIN sort.
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Ah ! Suzon, quelle horrible scène !
|
Ah ! Suzon, quelle horrible scène !
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Suzanne
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SUZANNE.
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Sortez, vous n'avez pas une minute.
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Sortez, vous n'avez pas une minute.
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Chérubin, effrayé.
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CHERUBIN effrayé.
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Eh ! par où sortir ?
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Eh par où sortir ?
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Suzanne
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SUZANNE.
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Je n'en sais rien, mais sortez.
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Je n'en sais rien, mais sortez.
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Chérubin
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CHERUBIN.
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Suzanne
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FSUZANNE.
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Après la rencontre de tantôt il vous écraserait ! et nous serions perdues. – Courez conter à Figaro…
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Après la rencontre de tantôt il vous écraserait ! et
nous serions perdues. – Courez conter à Figaro… |
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Chérubin
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CHERUBIN.
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(Il court y regarder.)
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(il court y regarder.)
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Suzanne, avec effroi.
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SUZANNE avec effroi.
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et mon mariage, ô Ciel ! |
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Chérubinrevient.
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CHERUBIN revient.
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couche ou deux. |
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Suzannele retient et s'écrie.
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SUZANNE le retient et s'écrie.
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Il va se tuer !
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Il va se tuer !
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Chérubin, exalté.
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CHERUBIN exalté.
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Dans un gouffre allumé, Suzon ! oui je m'y jetterais
plutôt que de lui nuire… Et ce baiser va me porter bonheur. (il l'embrasse et court sauter par la fenêtre.) |
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SCÈNE XV
|
SCENE XV.
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Suzanne, seule, un cri de frayeur.
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SUZANNE seule, un cri de frayeur.
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ment regarder à la fenêtre et revient.) Il est déjà bien loin. O le petit garnement ! aussi leste que joli ! si celui-là manque de femmes… Prenons sa place au plutôt. (en entrant dans le cabinet.) Vous pouvez à présent, monsieur le Comte, rompre la cloison si cela vous amuse ; au diantre qui répond un mot. (elle s'y enferme.) |
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SCÈNE XVI
|
FSCENE XVI.
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Le Comte, la Comtesse rentrent dans la chambre.
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LE COMTE, LA COMTESSE rentrent
dans la chambre. |
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Le Comte, une pince à la main, qu'il jette sur le fauteuil.
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LE COMTE, une pince à la main, qu'il jette sur le fauteuil.
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m'exposant à briser cette porte, réfléchissez aux suites : encore une fois, voulez-vous l'ouvrir ? |
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Eh, monsieur, quelle horrible humeur peut altérer ainsi les égards entre deux époux ? Si l'amour vous dominait au point de vous inspirer ces fureurs, malgré leur déraison je les excuserais ; j'oublierais peut-être, en faveur du motif, ce qu'elles ont d'offensant pour moi. Mais la seule vanité peut-elle jeter dans cet excès un galant homme ?
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Eh, Monsieur, quelle horrible humeur peut altérer
ainsi les égards entre deux époux ? Si l'amour vous dominait au point de vous inspirer ces fureurs, malgré leur déraison je les excuserais ; j'oublierais, peut-être en faveur du motif, ce qu'elles ont d'offensant pour moi. Mais la seule vanité peut-elle jeter dans cet excès un galant homme ? |
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Le Comte
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LE COMTE.
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Amour ou vanité, vous ouvrirez la porte ; ou je vais à l'instant…
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Amour ou vanité, vous ouvrirez la porte ; ou je
vais à l'instant… |
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La Comtesse, au-devant.
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LA COMTESSE au devant.
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capable de manquer à ce que je me dois ? |
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Le Comte
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LE COMTE.
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qui est dans ce cabinet. |
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La Comtesse, effrayée.
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LA COMTESSE effrayée.
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tranquillement. |
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Le Comte
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FLE COMTE.
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Ce n'est donc pas Suzanne ?
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Ce n'est donc pas Suzanne ?
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La Comtesse, timidement.
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LA COMTESSE timidement.
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dont vous deviez rien redouter… nous disposions une plaisanterie… bien innocente en vérité, pour ce soir… et je vous jure… |
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Le Comte
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LE COMTE.
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Et vous me jurez ?
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Et vous me jurez ?
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Que nous n'avions pas plus dessein de vous offenser l'un que l'autre.
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Que nous n'avions pas plus dessein de vous offenser
l'un que l'autre. |
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Le Comte, vite.
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LE COMTE vite.
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L'un que l'autre ? c'est un homme ?
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L'un que l'autre ? c'est un homme.
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Un enfant, monsieur.
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Un enfant, Monsieur.
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Le Comte
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LE COMTE.
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Eh qui donc ?
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Hé qui donc ?
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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À peine osé-je le nommer !
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A peine osai-je le nommer !
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Le Comte, furieux.
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LE COMTE furieux.
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Je le tuerai.
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Je le tuerai.
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Grands dieux !
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Grands Dieux !
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Le Comte
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LE COMTE.
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Parlez donc !
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Parlez donc.
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Le Comte
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FLE COMTE.
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Chérubin ! l'insolent ! voilà mes soupçons et le billet expliqués.
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Chérubin ! l'insolent ! voilà mes soupçons et le billet
expliqués. |
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La Comtesse, joignant les mains.
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LA COMTESSE joignant les mains.
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Ah ! monsieur, gardez de penser…
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Ah ! Monsieur, gardez de penser…
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Le Comte, frappant du pied.
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LE COMTE frappant du pied.
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(haut.) Allons, Madame, ouvrez ; je sais tout mainte- nant. Vous n'auriez pas été si émue en le congédiant ce matin ; il serait parti quand je l'ai ordonné ; vous n'auriez pas mis tant de fausseté dans votre conte de Suzanne ; il ne se serait pas si soigneusement caché, s'il n'y avait rien de criminel. |
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Il a craint de vous irriter en se montrant.
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Il a craint de vous irriter en se montrant.
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Le Comte, hors de lui, crie au cabinet.
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LE COMTE, hors de lui, crie au cabinet.
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La Comtessele prend à bras le corps, en l'éloignant.
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LA COMTESSE le prend à bras le corps, en/l'éloignant.
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pour lui. N'en croyez pas un injuste soupçon, de grace ; et que le désordre où vous l'allez trouver… |
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Le Comte
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LE COMTE.
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Du désordre !
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Du désordre !
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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Hélas oui ; prêt à s'habiller en femme, une coiffure à moi sur la tête, en veste et sans manteau, le col ouvert, les bras nus ; il allait essayer…
|
Hélas oui ; prêt à s'habiller en femme, une coiffure
à moi sur la tête, en veste et sans manteau, le col ouvert, les bras nus, il allait essayer… |
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Le Comte
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FLE COMTE.
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ah ! vous la garderez… long-temps ; mais il faut avant que j'en chasse un insolent, de manière à ne plus le rencontrer nulle part. |
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La Comtessese jette à genoux les bras élevés.
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LA COMTESSE se jette à genoux les bras élevés.
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consolerais pas d'avoir causé… |
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Le Comte
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LE COMTE.
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Vos frayeurs aggravent son crime.
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Vos frayeurs aggravent son crime.
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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fait appeler. |
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Le Comte, furieux.
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LE COMTE furieux.
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d'oser me parler pour un autre. |
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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|||
Eh bien ! je m'ôterai, monsieur, je me lèverai ; je vous remettrai même la clef du cabinet : mais, au nom de votre amour…
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Eh bien ! je m'ôterai, Monsieur, je me lèverai ; je
vous remettrai même la clef du cabinet ; mais au nom de votre amour… |
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Le Comte
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LE COMTE.
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|||
De mon amour ! Perfide !
|
De mon amour ! perfide !
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La Comtessese lève et lui présente la clef.
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LA COMTESSE se lève et lui présente la clef.
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|||
Promettez-moi que vous laisserez aller cet enfant sans lui faire aucun mal ; et puisse après tout votre courroux tomber sur moi, si je ne vous convaincs pas…
|
Promettez-moi que vous laisserez aller cet enfant sans
lui faire aucun mal ; et puisse après tout votre courroux tomber sur moi, si je ne vous convainc pas… |
|||
Le Comte, prenant la clef.
|
LE COMTE prenant la clef.
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Je n'écoute plus rien.
|
Je n'écoute plus rien.
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|||
La Comtessese jette sur une bergère, un mouchoir sur les yeux.
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LA COMTESSE se jette sur une bergère, un/mouchoir sur les yeux.
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O ciel ! Il va périr !
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Le Comteouvre la porte et recule.
|
LE COMTE ouvre la porte et recule.
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C'est Suzanne !
|
C'est Suzanne !
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SCÈNE XVII
|
FSCENE XVII.
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La Comtesse, le Comte, Suzanne.
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LA COMTESSE, LE COMTE, SUZANNE.
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|||
Suzannesort en riant.
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SUZANNE sort en riant.
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Le Comte, à part.
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LE COMTE à part.
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stupéfaite.) Et vous aussi ? vous jouez l'étonnement ?… Mais peut-être elle n'y est pas seule. (il entre.) |
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SCÈNE XVIII
|
SCENE XVIII.
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|||
La Comtesse assise, Suzanne.
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LA COMTESSE assise, SUZANNE.
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Suzanneaccourt à sa maîtresse.
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SUZANNE accourt à sa maîtresse.
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Remettez-vous, Madame, il est bien loin, il a
fait un saut… |
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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|||
Ah, Suzon, je suis morte.
|
Ah, Suzon, je suis morte.
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|||
SCÈNE XIX
|
SCENE XIX.
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|||
La Comtesse assise, Suzanne, le Comte.
|
LA COMTESSE assise, SUZANNE, LE COMTE.
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|||
Le Comtesort du cabinet d'un air confus. Après un court silence.
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LE COMTE sort du cabinet d'un air confus./Après un court silence.
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|||
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dame… vous jouez fort bien la comédie. |
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Suzanne, gaiement.
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SUZANNE gaiement.
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|||
Et moi, Monseigneur ?
|
Et moi, Monseigneur ?
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(La Comtesse, son mouchoir sur sa bouche pour se remettre, ne parle pas.)
|
FLA COMTESSE, son mouchoir sur sa bouche
pour se remettre, ne parle pas. |
|||
(Suzanne, la Comtesse assise, le Comte.)
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Suzanne.
La Comtesse assise. Le Comte. |
|||
Le Comtes'approche.
|
LE COMTE s'approche.
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|||
Quoi, madame, vous plaisantiez ?
|
Quoi, Madame, vous plaisantiez ?
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|||
La Comtesse, se remettant un peu.
|
LA COMTESSE se remettant un peu.
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|||
Eh ! pourquoi non, monsieur ?
|
Eh ! pourquoi non, Monsieur ?
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Le Comte
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LE COMTE.
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|||
|
prie ?… |
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La Comtesse
|
LA COMTESSE.
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|||
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|||
Le Comte
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LE COMTE.
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|||
Nommer folies ce qui touche à l'honneur !
|
Nommer folies ce qui touche à l'honneur !
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La Comtesse, assurant son ton par degrés.
|
LA COMTESSE assurant son ton par degrés.
|
|||
Me suis-je unie à vous pour être éternellement dévouée à l'abandon et à la jalousie, que vous seul osez concilier ?
|
Me suis-je unie à vous pour être éternellement dévouée
à l'abandon et à la jalousie, que vous seul osez concilier ? |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Ah ! madame, c'est sans ménagement.
|
Ah ! Madame, c'est sans ménagement.
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|||
Suzanne
|
SUZANNE.
|
|||
Madame n'avait qu'à vous laisser appeler les gens.
|
Madame n'avait qu'à vous laisser appeler les gens.
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Tu as raison, et c'est à moi de m'humilier… Pardon, je suis d'une confusion !…
|
Tu as raison, et c'est à moi de m'humilier… Pardon,
je suis d'une confusion !… |
|||
Suzanne
|
SUZANNE.
|
|||
Avouez, Monseigneur, que vous la méritez un peu !
|
Avouez, Monseigneur, que vous la méritez un peu !
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Le Comte
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LE COMTE.
|
|||
Pourquoi donc ne sortais-tu pas lorsque je t'appelais ? Mauvaise !
|
Pourquoi donc ne sortais-tu pas lorsque je t'appelais ?
mauvaise ! |
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Suzanne
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FSUZANNE.
|
|||
Je me rhabillais de mon mieux, à grand renfort d'épingles, et Madame qui me le défendait avait bien ses raisons pour le faire.
|
Je me r'habillais de mon mieux, à grand renfort
d'épingles, et Madame qui me le défendait avait bien ses raisons pour le faire. |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
|
l'apaiser. |
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La Comtesse
|
LA COMTESSE.
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Je vais me retirer aux Ursulines, et je vois trop qu'il en est temps. |
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Le Comte
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LE COMTE.
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|||
Le pourriez-vous sans quelques regrets ?
|
Le pourriez-vous sans quelques regrets ?
|
|||
Suzanne
|
SUZANNE.
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|||
Je suis sûre, moi, que le jour du départ serait la veille des larmes.
|
Je suis sure, moi, que le jour du départ serait la veille
des larmes. |
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La Comtesse
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LA COMTESSE.
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|||
Eh ! quand cela serait, Suzon ? j'aime mieux le regretter que d'avoir la bassesse de lui pardonner ; il m'a trop offensée.
|
Eh ! quand cela serait, Suzon ; j'aime mieux le regretter
que d'avoir la bassesse de lui pardonner ; il m'a trop offensée. |
|||
Le Comte
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LE COMTE.
|
|||
Rosine !…
|
Rosine !…
|
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La Comtesse
|
LA COMTESSE.
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poursuivie ! je suis la pauvre comtesse Almaviva, la triste femme délaissée, que vous n'aimez plus. |
|||
Suzanne
|
SUZANNE.
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|||
Madame !
|
Madame !
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|||
Le Comte, suppliant.
|
LE COMTE suppliant.
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|||
Par pitié !
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Par pitié.
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|||
La Comtesse
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FLA COMTESSE.
|
|||
|
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Mais aussi ce billet… Il m'a tourné le sang !
|
Mais aussi ce billet… il m'a tourné le sang !
|
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
Je n'avais pas consenti qu'on l'écrivît.
|
Je n'avais pas consenti qu'on l'écrivît.
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Vous le saviez ?
|
Vous le saviez ?
|
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
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|||
C'est cet étourdi de Figaro…
|
C'est cet étourdi de Figaro…
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Il en était ?
|
Il en était ?
|
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
…qui l'a remis à Bazile.
|
…Qui l'a remis à Bazile.
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Qui m'a dit le tenir d'un paysan. Ô perfide chanteur ! lame à deux tranchants ! c'est toi qui paieras pour tout le monde.
|
Qui m'a dit le tenir d'un paysan. O perfide chanteur !
lame à deux tranchans ! c'est toi qui paieras pour tout le monde. |
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
|
aux autres : voilà bien les hommes ! Ah ! si jamais je consentais à pardonner en faveur de l'erreur où vous a jeté ce billet, j'exigerais que l'amnistie fût générale. |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
|
ment réparer une faute aussi humiliante ? |
|||
La Comtessese lève.
|
LA COMTESSE se lève.
|
|||
Elle l'était pour tous deux.
|
Elle l'était pour tous deux.
|
|||
Le Comte
|
FLE COMTE.
|
|||
Ah ! dites pour moi seul. – Mais je suis encore à concevoir comment les femmes prennent si vite et si juste l'air et le ton des circonstances. Vous rougissiez, vous pleuriez, votre visage était défait… D'honneur il l'est encore.
|
Ah ! dites pour moi seul. – Mais je suis encore à
concevoir comment les femmes prennent si vite et si juste l'air et le ton des circonstances. Vous rougissiez, vous pleuriez, votre visage était défait… D'honneur il l'est encore. |
|||
La Comtesse, s'efforçant de sourire.
|
LA COMTESSE s'efforçant de sourire.
|
|||
Je rougissais… du ressentiment de vos soupçons. Mais les hommes sont-ils assez délicats pour distinguer l'indignation d'une âme honnête outragée, d'avec la confusion qui naît d'une accusation méritée ?
|
Je rougissais… du ressentiment de vos soupçons.
Mais les hommes sont-ils assez délicats pour distinguer l'indignation d'une âme honnête outragée, d'avec la confusion qui naît d'une accusation méritée ? |
|||
Le Comte, souriant.
|
LE COMTE souriant.
|
|||
Et ce page en désordre, en veste et presque nu…
|
Et ce Page en désordre, en veste et presque nu…
|
|||
La Comtesse, montrant Suzanne.
|
LA COMTESSE montrant Suzanne.
|
|||
Vous le voyez devant vous. N'aimez-vous pas mieux l'avoir trouvé que l'autre ? en général, vous ne haïssez pas de rencontrer celui-ci.
|
Vous le voyez devant vous. N'aimez-vous pas mieux
l'avoir trouvé que l'autre ? en général, vous ne haïssez pas de rencontrer celui-ci. |
|||
Le Comte, riant plus fort.
|
LE COMTE riant plus fort.
|
|||
Et ces prières, ces larmes feintes…
|
Et ces prières, ces larmes feintes…
|
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
Vous me faites rire, et j'en ai peu d'envie.
|
Vous me faites rire, et j'en ai peu d'envie.
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Nous croyons valoir quelque chose en politique, et nous ne sommes que des enfants. C'est vous, c'est vous, madame, que le roi devrait envoyer en ambassade à Londres ! Il faut que votre sexe ait fait une étude bien réfléchie de l'art de se composer pour réussir à ce point !
|
Nous croyons valoir quelque chose en politique, et
nous ne sommes que des enfans. C'est vous, c'est vous, Madame, que le Roi devrait envoyer en ambassade à Londres ! Il faut que votre sexe ait fait une étude bien réfléchie de l'art de se composer pour réussir à ce point ! |
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
C'est toujours vous qui nous y forcez.
|
C'est toujours vous qui nous y forcez.
|
|||
Suzanne
|
FSUZANNE.
|
|||
Laissez-nous prisonniers sur parole, et vous verrez si nous sommes gens d'honneur.
|
Laissez-nous prisonniers sur parole, et vous verrez
si nous sommes gens d'honneur. |
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
Brisons là, Monsieur le Comte. J'ai peut-être été trop loin ; mais mon indulgence en un cas aussi grave doit au moins m'obtenir la vôtre.
|
Brisons là, monsieur le Comte. J'ai peut-être été
trop loin ; mais mon indulgence, en un cas aussi grave, doit au moins m'obtenir la vôtre. |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Mais vous répéterez que vous me pardonnez.
|
Mais vous répéterez que vous me pardonnez.
|
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
Est-ce que je l'ai dit, Suzon ?
|
Est-ce que je l'ai dit, Suzon ?
|
|||
Suzanne
|
SUZANNE.
|
|||
Je ne l'ai pas entendu, madame.
|
Je ne l'ai pas entendu, Madame.
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Eh bien ! que ce mot vous échappe.
|
Hé bien, que ce mot vous échappe.
|
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
Le méritez-vous donc, ingrat ?
|
Le méritez-vous donc, ingrat ?
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Oui, par mon repentir.
|
Oui, par mon repentir.
|
|||
Suzanne
|
SUZANNE.
|
|||
Soupçonner un homme dans le cabinet de Madame !
|
Soupçonner un homme dans le cabinet de Madame !
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Elle m'en a si sévèrement puni !
|
Elle m'en a si sévèrement puni !
|
|||
Suzanne
|
SUZANNE.
|
|||
Ne pas s'en fier à elle quand elle dit que c'est sa camariste !
|
Ne pas s'en fier à elle quand elle dit que c'est sa
camariste ! |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
|
|
|||
La Comtesse
|
FLA COMTESSE.
|
|||
|
donne ! (tendant la main au Comte.) On ne croira plus à la colère des femmes. |
|||
Suzanne
|
SUZANNE.
|
|||
|
venir là ? |
|||
Le Comtebaise ardemment la main de sa femme.
|
LE COMTE baise ardemment la main de sa femme.
|
|||
SCÈNE XX
|
SCENE XX.
|
|||
Suzanne, Figaro, la Comtesse, Le Comte.
|
SUZANNE, FIGARO, LA COMTESSE,
LE COMTE. |
|||
Figaro, arrivant tout essoufflé.
|
FIGARO arrivant tout essoufflé.
|
|||
On disait Madame incommodée. Je suis vite accouru… je vois avec joie qu'il n'en est rien.
|
On disait Madame incommodée. Je suis vîte accouru…
je vois avec joie qu'il n'en est rien. |
|||
Le Comte, sèchement.
|
LE COMTE sèchement.
|
|||
Vous êtes fort attentif !
|
Vous êtes fort attentif !
|
|||
Figaro
|
FIGARO.
|
|||
|
Monseigneur, tous vos jeunes vassaux des deux sexes sont en bas avec les violons et les cornemuses, attendant pour m'accompagner, l'instant où vous permettrez que je mène ma fiancée… |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Et qui surveillera la Comtesse au château ?
|
Et qui surveillera la Comtesse au château ?
|
|||
Figaro
|
FIGARO.
|
|||
La veiller ! elle n'est pas malade.
|
La veiller ! elle n'est pas malade.
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
|
|
|||
Figaro
|
FFIGARO.
|
|||
Quel homme absent ?
|
Quel homme absent ?
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
L'homme du billet que vous avez remis à Bazile.
|
L'homme du billet que vous avez remis à Bazile.
|
|||
Figaro
|
FIGARO.
|
|||
Qui dit cela ?
|
Qui dit cela ?
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
|
physionomie qui t'accuse me prouverait déjà que tu mens. |
|||
Figaro
|
FIGARO.
|
|||
S'il est ainsi, ce n'est pas moi qui mens, c'est ma physionomie.
|
S'il est ainsi, ce n'est pas moi qui mens, c'est ma
physionomie. |
|||
Suzanne
|
SUZANNE.
|
|||
|
en défaites ; nous avons tout dit. |
|||
Figaro
|
FIGARO.
|
|||
Et quoi dit ? vous me traitez comme un Bazile !
|
Et quoi dit ? vous me traitez comme un Bazile !
|
|||
Suzanne
|
SUZANNE.
|
|||
Que tu avais écrit le billet de tantôt pour faire accroire à Monseigneur, quand il entrerait, que le petit page était dans ce cabinet où je me suis enfermée.
|
Que tu avais écrit le billet de tantôt pour faire
accroire à Monseigneur, quand il entrerait, que le petit Page était dans ce cabinet où je me suis enfermée. |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Qu'as-tu à répondre ?
|
Qu'as-tu à répondre ?
|
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
|
consommé. |
|||
Figaro, cherchant à deviner.
|
FIGARO cherchant à deviner.
|
|||
Le badinage… est consommé ?
|
Le badinage… est consommé ?
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Oui, consommé. Que dis-tu là-dessus ?
|
Oui, consommé. Que dis-tu là-dessus ?
|
|||
Figaro
|
FFIGARO.
|
|||
|
dire autant de mon mariage ; et si vous l'ordonnez… |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Tu conviens donc enfin du billet ?
|
Tu conviens donc enfin du billet ?
|
|||
Figaro
|
FIGARO.
|
|||
Puisque Madame le veut, que Suzanne le veut, que vous le voulez vous-même, il faut bien que je le veuille aussi : mais à votre place, en vérité, Monseigneur, je ne croirais pas un mot de tout ce que nous vous disons.
|
Puisque Madame le veut, que Suzanne le veut,
que vous le voulez vous-même, il faut bien que je le veuille aussi : mais à votre place, en vérité, Monsei- gneur, je ne croirais pas un mot de tout ce que nous vous disons. |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Toujours mentir contre l'évidence ! à la fin cela m'irrite.
|
Toujours mentir contre l'évidence ! à la fin cela
m'irrite. |
|||
La Comtesse, en riant.
|
LA COMTESSE en riant.
|
|||
Eh, ce pauvre garçon ! pourquoi voulez-vous, monsieur, qu'il dise une fois la vérité ?
|
Eh, ce pauvre garçon ! pourquoi voulez-vous,
Monsieur, qu'il dise une fois la vérité ? |
|||
Figaro, bas, à Suzanne.
|
FIGARO bas à Suzanne.
|
|||
Je l'avertis de son danger ; c'est tout ce qu'un honnête homme peut faire.
|
Je l'avertis de son danger ; c'est tout ce qu'un honnête
homme peut faire. |
|||
Suzanne, bas.
|
SUZANNE bas.
|
|||
As-tu vu le petit page ?
|
As-tu vu le petit Page ?
|
|||
Figaro, bas.
|
FIGARO bas.
|
|||
Encore tout froissé.
|
Encore tout froissé.
|
|||
Suzanne, bas.
|
SUZANNE bas.
|
|||
Ah, Pécaïre !
|
Ah, Pécaïre !
|
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
Allons, Monsieur le Comte, ils brûlent de s'unir : leur impatience est naturelle ! entrons pour la cérémonie.
|
Allons, monsieur le Comte, ils brûlent de s'unir :
leur impatience est naturelle ! entrons pour la cérémonie. |
|||
Le Comte, à part.
|
FLE COMTE à part.
|
|||
|
au moins vêtu. |
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
Pour nos gens ! Est-ce que je le suis ?
|
Pour nos gens ! est-ce que je le suis ?
|
|||
SCÈNE XXI
|
SCENE XXI.
|
|||
Figaro, Suzanne, la Comtesse, Le Comte, Antonio.
|
FIGARO, SUZANNE, LA COMTESSE,
LE COMTE, ANTONIO. |
|||
Antonio, demi-gris, tenant un pot de giroflées écrasées.
|
ANTONIO, demi-gris, tenant un pot de giroflées écrasées.
|
|||
Monseigneur ! Monseigneur !
|
Monseigneur ! Monseigneur !
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Que me veux-tu, Antonio ?
|
Que me veux-tu, Antonio ?
|
|||
Antonio
|
ANTONIO.
|
|||
|
sur mes couches. On jette toutes sortes de choses par ces fenêtres ; et tout à l'heure encore on vient d'en jeter un homme. |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Par ces fenêtres ?
|
Par ces fenêtres ?
|
|||
Antonio
|
ANTONIO.
|
|||
Regardez comme on arrange mes giroflées.
|
Regardez comme on arrange mes giroflées.
|
|||
Suzanne, bas, à Figaro.
|
SUZANNE bas à Figaro.
|
|||
Alerte, Figaro ! alerte.
|
Alerte, Figaro ! alerte.
|
|||
Figaro
|
FIGARO.
|
|||
Monseigneur, il est gris dès le matin.
|
Monseigneur, il est gris dès le matin.
|
|||
Antonio
|
FANTONIO.
|
|||
Vous n'y êtes pas. C'est un petit reste d'hier. Voilà comme on fait des jugements… ténébreux.
|
Vous n'y êtes pas. C'est un petit reste d'hier. Voilà
comme on fait des jugemens… ténébreux. |
|||
Le Comte, avec feu.
|
LE COMTE avec feu.
|
|||
Cet homme ! cet homme ! où est-il ?
|
Cet homme ! cet homme ! où est-il ?
|
|||
Antonio
|
ANTONIO.
|
|||
Où il est ?
|
Où il est ?
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Oui.
|
Oui.
|
|||
Antonio
|
ANTONIO.
|
|||
|
votre domestique ; il n'y a que moi qui prends soin de votre jardin ; il y tombe un homme, et vous sentez… que ma réputation en est effleurée. |
|||
Suzanne, bas, à Figaro.
|
SUZANNE bas à Figaro.
|
|||
Détourne, détourne.
|
Détourne, détourne.
|
|||
Figaro
|
FIGARO.
|
|||
Tu boiras donc toujours ?
|
Tu boiras donc toujours ?
|
|||
Antonio
|
ANTONIO.
|
|||
Et si je ne buvais pas, je deviendrais enragé.
|
Et si je ne buvais pas, je deviendrais enragé.
|
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
Mais en prendre ainsi sans besoin…
|
Mais en prendre ainsi sans besoin…
|
|||
Antonio
|
ANTONIO.
|
|||
Boire sans soif et faire l'amour en tout temps, madame ; il n'y a que ça qui nous distingue des autres bêtes.
|
Boire sans soif et faire l'amour en tout temps,
Madame ; il n'y a que çà qui nous distingue des autres bêtes. |
|||
Le Comte, vivement.
|
LE COMTE vivement.
|
|||
Répons-moi donc ou je vais te chasser.
|
Répons-moi donc, ou je vais te chasser.
|
|||
Antonio
|
ANTONIO.
|
|||
Est-ce que je m'en irais ?
|
Est-ce que je m'en irais ?
|
|||
Le Comte
|
FLE COMTE.
|
|||
Comment donc ?
|
Comment donc ?
|
|||
Antonio, se touchant le front.
|
ANTONIO se touchant le front.
|
|||
Si vous n'avez pas assez de ça pour garder un bon domestique, je ne suis pas assez bête, moi, pour renvoyer un si bon maître.
|
Si vous n'avez pas assez de çà pour garder un bon
domestique, je ne suis pas assez bête, moi, pour renvoyer un si bon maître. |
|||
Le Comtele secoue avec colère.
|
LE COMTE le secoue avec colère.
|
|||
On a, dis-tu, jeté un homme par cette fenêtre ?
|
On a, dis-tu, jeté un homme par cette fenêtre ?
|
|||
Antonio
|
ANTONIO.
|
|||
Oui, Mon Excellence ; tout à l'heure, en veste blanche, et qui s'est enfui, jarni, courant…
|
Oui, mon Excellence ; tout à l'heure, en veste blanche,
et qui s'est enfui, jarni, courant… |
|||
Le Comte, impatienté.
|
LE COMTE impatienté.
|
|||
Après ?
|
Après ?
|
|||
Antonio
|
ANTONIO.
|
|||
J'ai bien voulu courir après ; mais je me suis donné contre la grille une si fière gourde à la main, que je ne peux plus remuer ni pied ni patte de ce doigt-là.
|
J'ai bien voulu courir après ; mais je me suis donné
contre la grille une si fière gourde à la main, que je ne peux plus remuer ni pied ni patte de ce doigt-là. |
|||
|
(levant le doigt.)
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Au moins tu reconnaîtrais l'homme ?
|
Au moins tu reconnaîtrais l'homme ?
|
|||
Antonio
|
ANTONIO.
|
|||
Oh ! que oui-dà !… si je l'avais vu pourtant.
|
Oh ! que oui-dà !… si je l'avais vu, pourtant.
|
|||
Suzanne, bas, à Figaro.
|
SUZANNE bas à Figaro.
|
|||
Il ne l'a pas vu.
|
Il ne l'a pas vu.
|
|||
Figaro
|
FIGARO.
|
|||
|
te faut-il, pleurard ! avec ta giroflée ? Il est inutile de chercher, Monseigneur ; c'est moi qui ai sauté. |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Comment ? c'est vous !
|
Comment c'est vous !
|
|||
Antonio
|
FANTONIO.
|
|||
|
grandi depuis ce temps-là ? car je vous ai trouvé beau- coup plus moindre et plus fluet ! |
|||
Figaro
|
FIGARO.
|
|||
Certainement ; quand on saute, on se pelotone…
|
Certainement ; quand on saute on se pelotone…
|
|||
Antonio
|
ANTONIO.
|
|||
M'est avis que c'était plutôt… qui dirait, le gringalet de page.
|
M'est avis que c'était plutôt… qui dirait, le
gringalet de Page. |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Chérubin, tu veux dire ?
|
Chérubin, tu veux dire ?
|
|||
Figaro
|
FIGARO.
|
|||
|
de Séville, où peut-être il est déjà. |
|||
Antonio
|
ANTONIO.
|
|||
|
pas vu sauter de cheval, car je le dirais de même. |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Quelle patience !
|
Quelle patience !
|
|||
Figaro
|
FIGARO.
|
|||
|
il fait un chaud !… J'attendais là ma Suzanette, quand j'ai ouï tout à coup la voix de Monseigneur et le grand bruit qui se fesait ; je ne sais quelle crainte m'a saisi à l'occasion de ce billet ; et s'il faut avouer ma bêtise, j'ai sauté sans réflexion sur les couches, où je me suis même un peu foulé le pied droit. (il frotte son pied.) |
|||
Antonio
|
ANTONIO.
|
|||
|
ce brinborion de papier qui a coulé de votre veste en tombant. |
|||
Le Comtese jette dessus.
|
FLE COMTE se jette dessus.
|
|||
Donne-le-moi. (Il ouvre le papier et le referme.)
|
Donne-le-moi. (il ouvre le papier et le referme.)
|
|||
Figaro, à part.
|
FIGARO, à part.
|
|||
Je suis pris.
|
Je suis pris.
|
|||
Le Comte, à Figaro.
|
LE COMTE à Figaro.
|
|||
La frayeur ne vous aura pas fait oublier ce que contient ce papier ni comment il se trouvait dans votre poche ?
|
La frayeur ne vous aura pas fait oublier ce que
contient ce papier ni comment il se trouvait dans votre poche ? |
|||
Figaro, embarrassé, fouille dans ses poches et en tire des papiers.
|
FIGARO embarrassé fouille dans ses poches et en/tire des papiers.
|
|||
Non sûrement… Mais c'est que j'en ai tant. Il faut répondre à tout… (Il regarde un des papiers.) Ceci ? ah ! c'est une lettre de Marceline, en quatre pages ; elle est belle !… Ne serait-ce pas la requête de ce pauvre braconnier en prison ?… non, la voici… J'avais l'état des meubles du petit château dans l'autre poche…
|
Non surement… mais c'est que j'en ai tant ; il faut
répondre à tout… (il regarde un des papiers.) Ceci ? ah ! c'est une lettre de Marceline en quatre pages ; elle est belle !… Ne serait-ce pas la requête de ce pauvre bra- connier en prison ?… non, la voici… J'avais l'état des meubles du petit château dans l'autre poche… |
|||
(Le Comte r'ouvre le papier qu'il tient.)
|
(Le Comte r'ouvre le papier qu'il tient.)
|
|||
La Comtesse, bas, à Suzanne.
|
LA COMTESSE, bas à Suzanne.
|
|||
Ah dieux ! Suzon, c'est le brevet d'officier.
|
Ah dieux ! Suzon, c'est le brevet d'officier.
|
|||
Suzanne, bas, à Figaro.
|
SUZANNE, bas à Figaro.
|
|||
Tout est perdu, c'est le brevet.
|
Tout est perdu, c'est le brevet.
|
|||
Le Comtereplie le papier.
|
LE COMTE replie le papier.
|
|||
Eh bien ! l'homme aux expédients, vous ne devinez pas ?
|
Hé bien ! l'homme aux expédiens, vous ne devinez
pas ? |
|||
(Antonio, Figaro, Suzanne, la Comtesse, le Comte.)
|
Antonio.
Figaro. Suzanne. La Comtesse. Le Comte. |
|||
Antonio, s'approchant de Figaro.
|
ANTONIO s'approchant de Figaro.
|
|||
Monseigneur dit si vous ne devinez pas !
|
Monseigneur dit si vous ne devinez pas ?
|
|||
Figarole repousse.
|
FIGARO le repousse.
|
|||
Fi donc ! vilain, qui me parle dans le nez !
|
Fi donc, vilain, qui me parle dans le nez !
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Vous ne vous rappelez pas ce que ce peut être ?
|
Vous ne vous rappelez pas ce que ce peut être ?
|
|||
Figaro
|
FFIGARO.
|
|||
|
reux enfant qu'il m'avait remis, et que j'ai oublié de lui rendre. Oh oh oh oh ! étourdi que je suis ! que fera-t-il sans son brevet ? Il faut courir… |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Pourquoi vous l'aurait-il remis ?
|
Pourquoi vous l'aurait-il remis ?
|
|||
Figaro, embarrassé.
|
FIGARO embarrassé.
|
|||
Il… désirait qu'on y fît quelque chose.
|
Il… désirait qu'on y fît quelque chose.
|
|||
Le Comteregarde son papier.
|
LE COMTE regarde son papier.
|
|||
Il n'y manque rien.
|
Il n'y manque rien.
|
|||
La Comtesse, bas, à Suzanne.
|
LA COMTESSE, bas à Suzanne.
|
|||
Le cachet.
|
Le cachet.
|
|||
Suzanne, bas, à Figaro.
|
SUZANNE, bas à Figaro.
|
|||
Le cachet y manque.
|
Le cachet y manque.
|
|||
Le Comte, à Figaro.
|
LE COMTE à Figaro.
|
|||
Vous ne répondez pas ?
|
Vous ne répondez pas ?
|
|||
Figaro
|
FIGARO.
|
|||
C'est… qu'en effet il y manque peu de chose. Il dit que c'est l'usage…
|
C'est… qu'en effet il y manque peu de chose. Il dit
que c'est l'usage. |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
L'usage ! l'usage ! l'usage de quoi ?
|
L'usage ! l'usage ! l'usage de quoi ?
|
|||
Figaro
|
FIGARO.
|
|||
D'y apposer le sceau de vos armes. Peut-être aussi que cela ne valait pas la peine.
|
D'y apposer le sceau de vos armes. Peut-être aussi
que cela ne valait pas la peine. |
|||
Le Comterouvre le papier et le chiffonne de colère.
|
LE COMTE r'ouvre le papier et le chiffonne de colère.
|
|||
|
ce Figaro qui les mène, et je ne m'en vengerais pas ! |
|||
(Il veut sortir avec dépit.)
|
(il veut sortir avec dépit.)
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|||
Figaro, l'arrêtant.
|
FIGARO l'arrêtant.
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|||
Vous sortez sans ordonner mon mariage ?
|
Vous sortez sans ordonner mon mariage ?
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|||
SCÈNE XXII
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FSCENE XXII.
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|||
Bazile, Bartholo, Marceline, Figaro, le Comte, Grippe-Soleil, La Comtesse, Suzanne, Antonio; valets du Comte, ses vassaux.
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BAZILE, BARTHOLO, MARCELINE,
FIGARO, LE COMTE, GRIPE- SOLEIL, LA COMTESSE, SUZANNE, ANTONIO, Valets du Comte, ses Vassaux. |
|||
Marceline, au Comte.
|
MARCELINE au Comte.
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|||
|
Ne l'ordonnez pas, Monseigneur ; avant de lui faire
grace, vous nous devez justice. Il a des engagemens avec moi. |
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Le Comte, à part.
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LE COMTE, à part.
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|||
Voilà ma vengeance arrivée.
|
Voilà ma vengeance arrivée.
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|||
Figaro
|
FIGARO.
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|||
|
|
|||
Marceline
|
MARCELINE.
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|||
Oui, je m'expliquerai, malhonnête !
|
Oui, je m'expliquerai, malhonnête !
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|||
(La Comtesse s'assied sur une bergère. Suzanne est derrière elle.)
|
(La Comtesse s'assied sur une bergère; Suzanne est derrière elle.)
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|||
Le Comte
|
LE COMTE.
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|||
|
|
|||
Marceline
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MARCELINE.
|
|||
D'une obligation de mariage.
|
D'une obligation de mariage.
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|||
Figaro
|
FIGARO.
|
|||
Un billet, voilà tout, pour de l'argent prêté.
|
Un billet, voilà tout, pour de l'argent prêté.
|
|||
Marceline, au Comte.
|
MARCELINE au Comte.
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|||
|
seigneur, le premier juge de la province… |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
|
le monde. |
|||
Bazile, montrant Marceline.
|
FBAZILE montrant Marceline.
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|||
|
valoir mes droits sur Marceline ? |
|||
Le Comte, à part.
|
LE COMTE, à part.
|
|||
Ah ! voilà mon fripon du billet.
|
Ah ! voilà mon fripon du billet.
|
|||
Figaro
|
FIGARO.
|
|||
Autre fou de la même espèce !
|
Autre fou de la même espèce !
|
|||
Le Comte, en colère, à Bazile.
|
LE COMTE en colère à Bazile.
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|||
|
devant moi, maître sot ! |
|||
Antonio, frappant dans sa main.
|
ANTONIO frappant dans sa main.
|
|||
Il ne l'a, ma foi, pas manqué du premier coup : c'est son nom.
|
Il ne l'a, ma foi, pas manqué du premier coup :
c'est son nom. |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Marceline, on suspendra tout jusqu'à l'examen de vos titres, qui se fera publiquement dans la grand-salle d'audience. Honnête Bazile ! agent fidèle et sûr ! allez au bourg chercher les gens du Siège.
|
Marceline, on suspendra tout jusqu'à l'examen de
vos titres, qui se fera publiquement dans la grand'salle d'audience. Honnête Bazile ! agent fidèle et sûr ! allez au bourg chercher les gens du siége. |
|||
Bazile
|
BAZILE.
|
|||
Pour son affaire ?
|
Pour son affaire ?
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Et vous m'amènerez le paysan du billet.
|
Et vous m'amènerez le paysan du billet.
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|||
Bazile
|
BAZILE.
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|||
Est-ce que je le connais ?
|
Est-ce que je le connais ?
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|||
Le Comte
|
LE COMTE.
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|||
Vous résistez !
|
Vous résistez !
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|||
Bazile
|
BAZILE.
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|||
Je ne suis pas entré au château pour en faire les commissions.
|
Je ne suis pas entré au château pour en faire les
commissions. |
|||
Le Comte
|
FLE COMTE.
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|||
Quoi donc ?
|
Quoi donc ?
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Bazile
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BAZILE.
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|||
Homme à talent sur l'orgue du village, je montre le clavecin à Madame, à chanter à ses femmes, la mandoline aux pages ; et mon emploi surtout est d'amuser votre compagnie avec ma guitare, quand il vous plaît de l'ordonner.
|
Homme à talent sur l'orgue du village, je montre
le clavecin à Madame, à chanter à ses femmes, la mandoline aux pages ; et mon emploi, surtout, est d'amuser votre compagnie avec ma guitare, quand il vous plaît me l'ordonner. |
|||
Grippe-Soleils'avance.
|
GRIPE-SOLEIL s'avance.
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|||
J'irai bien, Monsigneu, si cela vous plaira.
|
J'irai bien, Monsigneu, si cela vous plaira ?
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|||
Le Comte
|
LE COMTE.
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|||
Quel est ton nom, et ton emploi ?
|
Quel est ton nom et ton emploi ?
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|||
Grippe-Soleil
|
GRIPE-SOLEIL.
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|||
Je suis Grippe-Soleil, mon bon Signeu ; le petit patouriau des chèvres, commandé pour le feu d'artifice. C'est fête aujourd'hui dans le troupiau ; et je sais oùs-ce qu'est toute l'enragée boutique à procès du pays.
|
Je suis Gripe-Soleil, mon bon signeu ; le petit patou-
riau des chèvres, commandé pour le feu d'artifice. C'est fête aujourd'hui dans le troupiau ; et je sais ous-ce-qu'est toute l'enragée boutique à procès du pays. |
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
|
|||
Ton zèle me plaît, vas-y ; (À Bazile.) mais vous, accompagnez monsieur en jouant de la guitare, et chantant pour l'amuser en chemin. Il est de ma compagnie.
|
Ton zèle me plaît ; vas-y ; mais vous, (à Bazile)
accompagnez Monsieur en jouant de la guitare, et chan- tant pour l'amuser en chemin ; il est de ma compagnie. |
|||
Grippe-Soleil, joyeux.
|
GRIPE-SOLEIL joyeux.
|
|||
Oh ! moi, je suis de la… ?
|
Oh, moi, je suis de la…
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|||
(Suzanne l'apaise de la main, en lui montrant la Comtesse.)
|
(Suzanne l'apaise de la main en lui montrant la Comtesse.)
|
|||
Bazile, surpris.
|
BAZILE surpris.
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|||
Que j'accompagne Grippe-Soleil en jouant ?…
|
Que j'accompagne Gripe-Soleil en jouant ?
|
|||
Le Comte
|
LE COMTE.
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|||
C'est votre emploi ! Partez, ou je vous chasse. (Il sort.)
|
C'est votre emploi ! partez, ou je vous chasse.
(Il sort.) |
|||
SCÈNE XXIII
|
FSCENE XXIII.
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|||
Les acteurs précédents, excepté le Comte.
|
Les Acteurs précédens, excepté le Comte.
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|||
Bazile, à lui-même.
|
BAZILE à lui-même.
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|||
Ah ! je n'irai pas lutter contre le pot de fer, moi qui ne suis…
|
Ah ! je n'irai pas lutter contre le pot de fer, moi
qui ne suis… |
|||
Figaro
|
FIGARO.
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|||
Qu'une cruche.
|
Qu'une cruche.
|
|||
Bazile, à part.
|
BAZILE à part.
|
|||
Au lieu d'aider à leur mariage, je m'en vais assurer le mien avec Marceline. (À Figaro.) Ne conclus rien, crois-moi, que je ne sois de retour. (Il va prendre la guitare sur le fauteuil du fond.)
|
Au lieu d'aider à leur mariage, je m'en vais assurer
le mien avec Marceline. (à Figaro) Ne conclus rien, crois-moi, que je ne sois de retour. (il va prendre la guitare sur le fauteuil du fond.) |
|||
Figarole suit.
|
FIGARO le suit.
|
|||
Conclure ! oh ! va, ne crains rien ; quand même tu ne reviendrais jamais… Tu n'as pas l'air en train de chanter ; veux-tu que je commence ?… allons, gai ! haut, la-mi-la, pour ma fiancée. (Il se met en marche à reculons, danse en chantant la séguedille suivante. Bazile accompagne, et tout le monde le suit.)
|
Conclure ! oh ! va, ne crains rien ; quand même tu
ne reviendrais jamais… tu n'as pas l'air en train de chanter ; veux-tu que je commence ?… allons, gai ! haut la-mi-la pour ma fiancée. (il se met en marche à reculons, danse en chantant la Séguedille suivante ; Bazile accompagne, et tout le monde le suit.) |
|||
Séguedille (Air noté)
|
SEGUEDILLE: air noté.
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|||
Je préfère à richesse
|
Je préfère à richesse
|
|||
La sagesse
|
La sagesse
|
|||
De ma Suzon ;
|
De ma Suzon ;
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|||
Zon, zon, zon,
|
Zon, zon, zon,
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|||
Zon, zon, zon,
|
Zon, zon, zon,
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|||
Zon, zon, zon,
|
Zon, zon, zon,
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|||
Zon, zon, zon.
|
Zon, zon, zon.
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|||
Aussi sa gentillesse
|
F Aussi sa gentillesse
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|||
Est maîtresse
|
Est maîtresse
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|||
De ma raison ;
|
De ma raison ;
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|||
Zon, zon, zon,
|
Zon, zon, zon,
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|||
Zon, zon, zon,
|
Zon, zon, zon,
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|||
Zon, zon, zon,
|
Zon, zon, zon,
|
|||
Zon, zon, zon.
|
Zon, zon, zon.
|
|||
(Le bruit s'éloigne, on n'entend pas le reste.)
|
(Le bruit s'éloigne, on n'entend pas le reste.)
|
|||
SCÈNE XXIV
|
SCENE XXIV.
|
|||
Suzanne, la Comtesse.
|
SUZANNE, LA COMTESSE.
|
|||
La Comtesse, dans sa bergère.
|
LA COMTESSE dans sa bergère.
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|||
Vous voyez, Suzanne, la jolie scène que votre étourdi m'a value avec son billet.
|
Vous voyez, Suzanne, la jolie scène que votre étourdi
m'a value avec son billet. |
|||
Suzanne
|
SUZANNE.
|
|||
Ah ! madame, quand je suis rentrée du cabinet, si vous aviez vu votre visage ! il s'est terni tout à coup ; mais ce n'a été qu'un nuage ; et par degrés vous êtes devenue rouge, rouge, rouge !
|
Ah ! Madame, quand je suis rentrée du cabinet, si
vous aviez vu votre visage ! il s'est terni tout à coup ; mais ce n'a été qu'un nuage ; et par degrés vous êtes devenue rouge, rouge, rouge ! |
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
Il a donc sauté par la fenêtre ?
|
Il a donc sauté par la fenêtre ?
|
|||
Suzanne
|
SUZANNE.
|
|||
Sans hésiter, le charmant enfant ! léger… comme une abeille.
|
Sans hésiter, le charmant enfant ! léger… comme
une abeille. |
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
Ah ! ce fatal jardinier ! Tout cela m'a remuée au point… que je ne pouvais rassembler deux idées.
|
Ah ce fatal jardinier ! Tout cela m'a remuée au
point… que je ne pouvais rassembler deux idées. |
|||
Suzanne
|
FSUZANNE.
|
|||
Ah ! madame, au contraire ; et c'est là que j'ai vu combien l'usage du grand monde donne d'aisance aux dames comme il faut, pour mentir sans qu'il y paraisse.
|
Ah ! Madame, au contraire ; et c'est-là que j'ai vu
combien l'usage du grand monde donne d'aisance aux dames comme il faut, pour mentir sans qu'il y paraisse. |
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
Crois-tu que le Comte en soit la dupe ? et s'il trouvait cet enfant au château !
|
Crois-tu que le Comte en soit la dupe ? et s'il trouvait
cet enfant au château ! |
|||
Suzanne
|
SUZANNE.
|
|||
Je vais recommander de le cacher si bien…
|
Je vais recommander de le cacher si bien…
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|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
|
croyez bien que je ne suis pas tentée de l'envoyer au jardin à votre place. |
|||
Suzanne
|
SUZANNE.
|
|||
Il est certain que je n'irai pas non plus. Voilà donc mon mariage encore une fois…
|
Il est certain que je n'irai pas non plus. Voilà donc
mon mariage encore une fois… |
|||
La Comtessese lève.
|
LA COMTESSE se lève.
|
|||
|
moi-même. |
|||
Suzanne
|
SUZANNE.
|
|||
Vous, madame ?
|
Vous, Madame ?
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|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
Il n'y aurait personne d'exposé… Le Comte alors ne pourrait nier… Avoir puni sa jalousie et lui prouver son infidélité ! cela serait… Allons : le bonheur d'un premier hasard m'enhardit à tenter le second. Fais-lui savoir promptement que tu te rendras au jardin. Mais surtout que personne…
|
Il n'y aurait personne d'exposé… le Comte alors
ne pourrait nier… Avoir puni sa jalousie et lui prouver son infidélité ! cela serait… Allons, le bonheur d'un premier hasard m'enhardit à tenter le second. Fais-lui savoir promptement que tu te rendras au jardin ; mais surtout que personne… |
|||
Suzanne
|
FSUZANNE
|
|||
Ah ! Figaro.
|
Ah ! Figaro.
|
|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
|
|||
Non, non. Il voudrait mettre ici du sien… Mon masque de velours et ma canne, que j'aille y rêver sur la terrasse. (Suzanne entre dans le cabinet de toilette.)
|
Non, non ; il voudrait mettre ici du sien… Mon
masque de velours et ma canne, que j'aille y rêver sur la terrasse. (Suzanne entre dans le cabinet de toilette.) |
|||
SCÈNE XXV
|
SCENE XXV.
|
|||
La Comtesse, seule.
|
LA COMTESSE seule.
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|||
Il est assez effronté mon petit projet ! (Elle se retourne.) Ah ! le ruban ! mon joli ruban ! je t'oubliais ! (Elle le prend sur sa bergère et le roule.) Tu ne me quitteras plus… tu me rappelleras la scène où ce malheureux enfant… Ah ! Monsieur le Comte, qu'avez-vous fait ?… Et moi, que fais-je en ce moment ?
|
Il est assez effronté mon petit projet ! (elle se retourne.)
Ah le ruban ! mon joli ruban ! je t'oubliais ! (elle le prend sur sa bergère et le roule.) Tu ne me quitteras plus… tu me rappelleras la scène où ce malheureux enfant… Ah ! monsieur le Comte, qu'avez-vous fait ?… et moi, que fais-je en ce moment ? |
|||
SCÈNE XXVI
|
SCENE XXVI.
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|||
La Comtesse, Suzanne.
|
LA COMTESSE, SUZANNE.
|
|||
(La Comtesse met furtivement le ruban dans son sein.)
|
(La Comtesse met furtivement le ruban dans son sein.)
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|||
Suzanne
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SUZANNE.
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|||
Voici la canne et votre loup.
|
Voici la canne et votre loup.
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|||
La Comtesse
|
LA COMTESSE.
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|||
Souviens-toi que je t'ai défendu d'en dire un mot à Figaro.
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Souviens-toi que je t'ai défendu d'en dire un mot
à Figaro. |
|||
Suzanne, avec joie.
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FSUZANNE avec joie.
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|||
Madame, il est charmant votre projet. Je viens d'y réfléchir. Il rapproche tout, termine tout, embrasse tout ; et, quelque chose qui arrive, mon mariage est maintenant certain. (Elle baise la main de sa maîtresse.)
|
Madame, il est charmant votre projet. Je viens d'y
réfléchir. Il rapproche tout, termine tout, embrasse tout ; et quelque chose qui arrive, mon mariage est maintenant certain. (elle baise la main de sa maîtresse.) |
|||
(Elles sortent.)
|
(Elles sortent.)
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|||
Fin du second acte.
|
Fin du second Acte.
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|||
Pendant l'entracte, des valets arrangent la salle d'audience: on apporte les deux banquettes à dossier des avocats, que l'on place aux deux côtés du théâtre, de façon que le passage soit libre par-derrière. On pose une estrade à deux marches dans le milieu du théâtre, vers le fond, sur laquelle on place le fauteuil du Comte. On met la table du greffier et son tabouret de côté sur le devant, et des sièges pour Brid'oison et d'autres juges, des deux côtés de l'estrade du Comte.
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Pendant l'entr'acte, des valets arrangent la salle d'au-
dience: on apporte les deux banquettes à dossier des avocats, que l'on place aux deux côtés du théâtre, de façon que le passage soit libre par derrière. On pose une estrade à deux marches dans le milieu du théâtre vers le fond, sur laquelle on place le fauteuil du Comte. On met la table du greffier et son tabouret de côté sur le devant, et des siéges pour Brid'oison et d'autres juges, des deux côtés de l'estrade du Comte. |