Kritische Edition des Libretto-Erstdrucks Wien 1786 (Libretto) | Kritische Edition der Vorlage von Beaumarchais, Kehl 1785 (Vorlage) | ||
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SCENA IV
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SCÈNE XV
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Il Conte, Marcellina, Don Curzio, Figaro, Bartolo; poi Susanna.
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Les acteurs précedents, Antonio, les valets du château, les paysans et paysannes en habits de fête; le Comte s'assied sur le grand fauteuil, Brid’oison sur une chaise à côté; le Greffier sur le tabouret derrière sa table; les juges, les advocats sur les banquettes; Marceline à côté de Bartholo; Figaro sur l'autre banquette; les paysans et valets debout derrière.
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Brid'oison, à Double-Main.
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Double-Main, a-appelez les causes.
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Double-Mainlit un papier.
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Noble, très noble, infiniment noble, Dom Pedro George, Hidalgo, baron de Los Altos, y Montes Fieros, y otros montes ; contre Alonzo Calderon, jeune auteur dramatique. Il est question d'une comédie mort-née, que chacun désavoue et rejette sur l'autre.
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Le Comte
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Ils ont raison tous deux. Hors de Cour. S'ils font ensemble un autre ouvrage, pour qu'il marque un peu dans le grand monde, ordonné que le noble y mettra son nom, le poète son talent.
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Double-Mainlit un autre papier.
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André Petrutchio, laboureur ; contre le receveur de la province. Il s'agit d'un forcement arbitraire.
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Le Comte
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L'affaire n'est pas de mon ressort. Je servirai mieux mes vassaux en les protégeant près du Roi. Passez.
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Double-Mainen prend un troisième.
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(Bartholo et Figaro se lèvent.)
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Barbe-Agar-Raab-Magdelène-Nicole-Marceline de Verte-Allure, fille majeure ; (Marceline se lève et salue.) contre Figaro… nom de baptême en blanc ?
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Figaro
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Anonyme.
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Brid'oison
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A-anonyme ! Què-el patron est-ce-là ?
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Figaro
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C'est le mien.
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Double-Mainécrit.
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Contre anonyme Figaro. Qualités ?
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Figaro
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Gentilhomme.
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Le Comte
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Vous êtes gentilhomme ? (Le greffier écrit.)
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Figaro
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Si le Ciel l'eût voulu, je serais fils d'un prince.
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Le Comte, au greffier.
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Allez.
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L'Huissier, glapissant.
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Silence, messieurs.
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Double-Mainlit.
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…Pour cause d'opposition faite au mariage dudit Figaro, par ladite de Verte-Allure. Le docteur Bartholo plaidant pour la demanderesse, et ledit Figaro pour lui-même ; si la Cour le permet, contre le vœu de l'usage, et la jurisprudence du siège.
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Figaro
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L'usage, maître Double-Main, est souvent un abus ; le client un peu instruit sait toujours mieux sa cause que certains avocats qui, suant à froid, criant à tue tête, et connaissant tout, hors le fait, s'embarrassent aussi peu de ruiner le plaideur que d'ennuyer l'auditoire, et d'endormir Messieurs ; plus boursoufflés après que s'ils eussent composé l'Oratio pro Murena ; moi je dirai le fait en peu de mots. Messieurs…
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Double-Main
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En voilà beaucoup d'inutiles, car vous n'êtes pas demandeur et n'avez que la défense. Avancez, docteur, et lisez la promesse.
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Figaro
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Oui, promesse !
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Bartholo, mettant ses lunettes.
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Elle est précise.
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Brid'oison
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I-il faut la voir.
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Double-Main
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Silence donc, messieurs.
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L'Huissier, glapissant.
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Silence.
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Barthololit.
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« Je soussigné reconnais avoir reçu de damoiselle, etc., Marceline de Verte-Allure, dans le château d'Aguas-Frescas, la somme de deux mille piastres fortes cordonnées ; laquelle somme je lui rendrai à sa réquisition, dans ce château, et je l'épouserai, par forme de reconnaissance, etc. » Signé Figaro, tout court. Mes conclusions sont au payement du billet, et à l'exécution de la promesse, avec dépens. (Il plaide.) Messieurs… jamais cause plus intéressante ne fut soumise au jugement de la Cour ! et depuis Alexandre le Grand, qui promit mariage à la belle Thalestris…
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Le Comte, interrompant.
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Avant d'aller plus loin, avocat… convient-on de la validité du titre ?
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Brid'oison, à Figaro.
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Qu'oppo… qu'oppo-osez-vous à cette lecture ?
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Figaro
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Qu'il y a, messieurs, malice, erreur, ou distraction dans la manière dont on a lu la pièce ; car il n'est pas dit dans l'écrit : « laquelle somme je lui rendrai et je l'épouserai » ; mais : « laquelle somme je lui rendrai ou je l'épouserai » ; ce qui est bien différent.
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Le Comte
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Y a-t-il et dans l'acte, ou bien ou ?
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Bartholo
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Il y a et.
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Figaro
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Il y a ou.
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Brid'oison
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Dou-ouble-Main, lisez vous-même.
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Double-Main, prenant le papier.
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Et c'est le plus sûr ; car souvent les parties déguisent en lisant. (Il lit.) « E, e, e, damoiselle e, e, e, de Verte-allure e, e, e… Ha ! laquelle somme je lui rendrai à sa réquisition, dans ce château… et… ou… et… ou… » Le mot est si mal écrit… il y a un pâté.
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Brid'oison
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Un pâ-âté ? je sais ce que c'est.
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Bartholo, plaidant.
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Je soutiens, moi, que c'est la conjonction copulative et qui lie les membres corrélatifs de la phrase : je paierai la demoiselle et je l'épouserai.
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Figaro, plaidant.
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Je soutiens, moi, que c'est la conjonction alternative ou qui sépare lesdits membres ; je payerai la donzelle ou je l'épouserai : à pédant, pédant et demi ; qu'il s'avise de parler latin, j'y suis grec ; je l'extermine.
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Le Comte
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Comment juger pareille question ?
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Bartholo
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Pour la trancher, messieurs, et ne plus chicaner sur un mot, nous passons qu'il y ait ou.
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Figaro
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J'en demande acte.
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Bartholo
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Et nous y adhérons. Un si mauvais refuge ne sauvera pas le coupable : examinons le titre en ce sens. (Il lit.) « Laquelle somme je lui rendrai dans ce château où je l'épouserai ». C'est ainsi qu'on dirait, messieurs : « vous vous ferez saigner dans ce lit où vous resterez chaudement », c'est « dans lequel ».
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« Il prendra deux gros de rhubarbe où vous mêlerez un peu de tamarin » ; dans lesquels on mêlera. Ainsi « château où je l'épouserai », messieurs, c'est « château dans lequel »…
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Figaro
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Point du tout : la phrase est dans le sens de celle-ci : « ou la maladie vous tuera, ou ce sera le médecin ; ou bien le médecin » ; c'est incontestable. Autre exemple : « ou vous n'écrirez rien qui plaise, ou les sots vous dénigreront ; ou bien les sots » ; le sens est clair ; car, audit cas, « sots ou méchants » sont le substantif qui gouverne. Maître Bartholo croit-il donc que j'aie oublié ma syntaxe ? Ainsi, je la payerai dans ce château, virgule ; ou je l'épouserai…
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Bartholo, vite.
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Sans virgule.
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Figaro, vîte.
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Elle y est. C'est virgule, messieurs, ou bien je l'épouserai.
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Bartholo, regardant le papier; vite.
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Sans virgule, messieurs.
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Figaro, vite.
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Elle y était, messieurs. D'ailleurs, l'homme qui épouse est-il tenu de rembourser ?
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Bartholo, vite.
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Oui ; nous nous marions séparés de biens.
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Figaro, vite.
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Et nous de corps, dès que mariage n'est pas quittance. (Les juges se lèvent et opinent tout bas.)
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Bartholo
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Plaisant acquittement !
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Double-Main
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Silence, messieurs.
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L'Huissier, glapissant.
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Silence.
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Bartholo
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Un pareil fripon appelle cela payer ses dettes !
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Figaro
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Est-ce votre faute, avocat, que vous plaidez ?
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Bartholo
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Je défends cette demoiselle.
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Figaro
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Continuez à déraisonner ; mais cessez d'injurier. Lorsque, craignant l'emportement des plaideurs, les tribunaux ont toléré qu'on appelât des tiers, ils n'ont pas entendu que ces défenseurs modérés deviendraient impunément des insolents privilégiés. C'est dégrader le plus noble institut. (Les juges continuent d'opiner bas.)
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Antonio, à Marceline, montrant les juges.
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Qu'ont-ils tant à balbucifier ?
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Marceline
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On a corrompu le grand juge, il corrompt l'autre, et je perds mon procès.
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Bartholo, bas, d'un ton sombre.
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J'en ai peur.
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Figaro, gaiement.
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Courage, Marceline.
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Double-Mainse lève; à Marceline.
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Ah, c'est trop fort ! je vous dénonce ; et pour l'honneur du tribunal, je demande qu'avant faire droit sur l'autre affaire, il soit prononcé sur celle-ci.
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Le Comtes'assied.
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Non, greffier, je ne prononcerai point sur mon injure personnelle : un juge espagnol n'aura point à rougir d'un excès digne au plus des tribunaux asiatiques : c'est assez des autres abus ! J'en vais corriger un second en vous motivant mon arrêt : tout juge qui s'y refuse est un grand ennemi des lois ! Que peut requérir la demanderesse ? mariage à défaut de paiement ; les deux ensemble impliqueraient.
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Double-Main
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Silence, messieurs !
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L'Huissier, glapissant.
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Silence !
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Le Comte
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Que nous répond le défendeur ? qu'il veut garder sa personne ; à lui permis.
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Figaro, avec joie.
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J'ai gagné.
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Don Curzio
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Le Comte
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È decisa la lite.
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Mais comme le texte dit : « laquelle femme je payerai à la première réquisition, ou bien j'épouserai, etc. », la Cour condamne le défendeur à payer deux mille piastres fortes à la demanderesse, ou bien à l'épouser dans le jour. (Il se lève.)
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"O pagarla o sposarla." Ora ammutite.
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Figaro, stupéfait.
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J'ai perdu.
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Antonio, avec joie.
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Superbe arrêt.
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Figaro
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En quoi superbe ?
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Antonio
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En ce que tu n'es plus mon neveu. Grand merci, Monseigneur.
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L'Huissier, glapissant.
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Passez, messieurs. (Le peuple sort.)
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Antonio
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Je m'en vas tout conter à ma nièce. (Il sort.)
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SCÈNE XVI
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Le Comte, allant de côté et d'autre; Marceline, Bartholo, Figaro, Brid’oison.
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Marcellina
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Marcelines'assied.
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Io respiro.
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Ah ! je respire.
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Figaro
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Figaro
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Ed io moro.
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Et moi, j'étouffe.
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Le Comte, à part.
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Au moins je suis vengé, cela soulage.
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Marcellina
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1155 |
(Alfin sposa io sarò d'un uom che adoro.)
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Figaro
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Figaro, à part.
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Eccellenza, m'appello…
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Et ce Bazile qui devait s'opposer au mariage de Marceline ; voyez comme il revient ! – (Au Comte qui sort.) Monseigneur, vous nous quittez ?
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Il Conte
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Le Comte
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È giusta la sentenza.
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Tout est jugé.
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||
O pagar o sposar. Bravo, Don Curzio.
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||
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Figaro, à Brid'oison.
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C'est ce gros enflé de conseiller…
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Brid'oison
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Moi, gro-os enflé !
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Don Curzio
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Bontà di Sua Eccellenza.
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Bartolo
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1160 |
Che superba sentenza!
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Figaro
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In che superba?
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Bartolo
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||
Siam tutti vendicati.
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||
Figaro
|
Figaro
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||
Io non la sposerò.
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Sans doute. Et je ne l'épouserai pas : je suis gentilhomme une fois. (Le Comte s'arrête.)
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||
Bartolo
|
Bartholo
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La sposerai.
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Vous l'épouserez.
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Don Curzio
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O pagarla o sposarla.
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Marcellina
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||
Io t'ho prestati
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1165 |
duemila pezzi duri.
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Figaro
|
Figaro
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Son gentiluomo, e senza
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Sans l'aveu de mes nobles parents ?
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l'assenso de' miei nobili parenti…
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Il Conte
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Bartholo
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Dove sono? Chi sono?…
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Nommez-les, montrez-les.
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Figaro
|
Figaro
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Lasciate ancor cercarli:
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Qu'on me donne un peu de temps : je suis bien près de les revoir ; il y a quinze ans que je les cherche.
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1170 |
dopo dieci anni io spero di trovarli.
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Bartolo
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Bartholo
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||
Qualche bambin trovato.
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Le fat ! c'est quelqu'enfant trouvé !
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Figaro
|
Figaro
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No, perduto, dottor, anzi rubato.
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Enfant perdu, docteur ; ou plutôt enfant volé.
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Il Conte
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||
Come?
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||
Marcellina
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|
||
Cosa?
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Bartolo
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Le Comterevient.
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La pruova?
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« Volé, perdu », la preuve ? il crierait qu'on lui fait injure !
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Don Curzio
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Il testimonio?
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||
Figaro
|
Figaro
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L'oro, le gemme e i ricamati panni
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Monseigneur, quand les langes à dentelles, tapis brodés et joyaux d'or trouvés sur moi par les brigands n'indiqueraient pas ma haute naissance, la précaution qu'on avait prise de me faire des marques distinctives témoignerait assez combien j'étais un fils précieux ; et cet hiéroglyphe à mon bras… (Il veut se dépouiller le bras droit.)
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1175 |
che ne' più teneri anni
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mi ritrovaro addosso i masnadieri
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||
sono gli indizi veri
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di mia nascita illustre, e sopra tutto
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questo al mio braccio impresso geroglifico…
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||
Marcellina
|
Marceline, se levant vivement.
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1180 |
Una spatola impressa al braccio destro…
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Une spatule à ton bras droit ?
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Figaro
|
Figaro
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E a voi chi 'l disse?
|
D'où savez-vous que je dois l'avoir ?
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Marcellina
|
Marceline
|
||
Oddio!
|
Dieux ! c'est lui !
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||
È egli…
|
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||
Figaro
|
Figaro
|
||
È ver, son io.
|
Oui, c'est moi.
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Don Curzio
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Bartholo, à Marceline.
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||
Chi?
|
Et qui ? lui !
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Il Conte
|
|
||
Chi?
|
|
||
Bartolo
|
|
||
Chi?
|
|
||
Marcellina
|
Marceline, vivement.
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||
Raffaello.
|
C'est Emmanuel.
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Bartolo
|
Bartholo, à Figaro.
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E i ladri ti rapir…
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Tu fus enlevé par des bohémiens ?
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||
Figaro
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Figaro, exalté.
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…presso un castello.
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Tout près d'un château. Bon docteur, si vous me rendez à ma noble famille, mettez un prix à ce service ; des monceaux d'or n'arrêteront pas mes illustres parents.
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||
Bartolo
|
Bartholo, montrant Marceline.
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1185 |
Ecco tua madre.
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Voilà ta mère.
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Figaro
|
Figaro
|
||
Balia…
|
…Nourrice ?
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||
Bartolo
|
Bartholo
|
||
No, tua madre.
|
Ta propre mère.
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||
Don Curzio, il Conte
|
Le Comte
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||
Sua madre!
|
Sa mère !
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||
Figaro
|
Figaro
|
||
Cosa sento!
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Expliquez-vous.
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||
Marcellina
|
Marceline, montrant Bartholo.
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Ecco tuo padre.
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Voilà ton père.
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|
Figaro, désolé.
|
||
|
Oh oh oh ! aïe de moi !
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||
|
Marceline
|
||
|
Est-ce que la nature ne te l'a pas dit mille fois ?
|
||
|
Figaro
|
||
|
Jamais.
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||
|
Le Comte, à part.
|
||
|
Sa mère !
|
||
Marcellina
|
|
||
(Corre ad abbracciar Figaro.)
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|
||
Riconosci in questo amplesso
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||
una madre, amato figlio!
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|
||
Figaro
|
|
||
(A Bartolo.)
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||
Padre mio, fate lo stesso,
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||
1190 |
non mi fate più arrossir.
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|
|
Bartolo
|
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||
(Abbraccia Figaro e restano così fino al verso "Lascia, iniquo".)
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|
||
Resistenza la coscienza
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||
far non lascia al tuo desir.
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||
|
|
||
Don Curzio
|
Brid'oison
|
||
Ei suo padre, ella sua madre:
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C'est clair, i-il ne l'épousera pas.
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||
l'imeneo non può seguir.
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||
|
Ce qui suit, enfermé entre ces deux index, a été retranché par les Comédiens-Français aux représentations de Paris.Bartholo
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||
|
Ni moi non plus.
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|
Marceline
|
||
|
Ni vous ! et votre fils ? vous m'aviez juré…
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||
|
Bartholo
|
||
|
J'étais fou. Si pareils souvenirs engageaient, on serait tenu d'épouser tout le monde.
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||
|
Brid'oison
|
||
|
E-et si l'on y regardait de si près, per-ersonne n'épouserait personne.
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||
|
Bartholo
|
||
|
Des fautes si connues ! une jeunesse déplorable !
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||
|
Marceline, s'échauffant par degrés.
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||
|
Oui, déplorable, et plus qu'on ne croit ! Je n'entends pas nier mes fautes, ce jour les a trop bien prouvées ! mais qu'il est dur de les expier après trente ans d'une vie modeste ! J'étais née, moi, pour être sage, et je la suis devenue sitôt qu'on m'a permis d'user de ma raison. Mais dans l'âge des illusions, de l'inexpérience et des besoins, où les séducteurs nous assiègent, pendant que la misère nous poignarde, que peut opposer une enfant à tant d'ennemis rassemblés ? Tel nous juge ici sévèrement, qui, peut-être, en sa vie a perdu dix infortunées !
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||
|
Figaro
|
||
|
Les plus coupables sont les moins généreux ! c'est la règle.
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||
|
Marceline, vivement.
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||
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Hommes plus qu'ingrats, qui flétrissez par le mépris les jouets de vos passions, vos victimes ! c'est vous qu'il faut punir des erreurs de notre jeunesse ; vous et vos magistrats, si vains du droit de nous juger, et qui nous laissent enlever, par leur coupable négligence, tout honnête moyen de subsister. Est-il un seul état pour les malheureuses filles ? Elles avaient un droit naturel à toute la parure des femmes : on y laisse former mille ouvriers de l'autre sexe.
|
||
|
Figaro, en colère.
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||
|
Ils font broder jusqu'aux soldats !
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||
|
Marceline, exaltée.
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||
|
Dans les rangs mêmes plus élevés, les femmes n'obtiennent de vous qu'une considération dérisoire ; leurrées de respects apparents, dans une servitude réelle ; traitées en mineures pour nos biens, punies en majeures pour nos fautes ! ah ! sous tous les aspects, votre conduite avec nous fait horreur ou pitié !
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||
|
Figaro
|
||
|
Elle a raison !
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||
|
Le Comte, à part.
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||
|
Que trop raison !
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|
Brid'oison
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||
|
Elle a, mon-on Dieu, raison.
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||
|
Marceline
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||
|
Mais que nous sont, mon fils, les refus d'un homme injuste ? ne regarde pas d'où tu viens, vois où tu vas ; cela seul importe à chacun. Dans quelques mois, ta fiancée ne dépendra plus que d'elle-même ; elle t'acceptera, j'en réponds : vis entre une épouse, une mère tendres qui te chériront à qui mieux mieux. Sois indulgent pour elles, heureux pour toi, mon fils ; gai, libre, et bon pour tout le monde : il ne manquera rien à ta mère.
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||
|
Figaro
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||
|
Tu parles d'or, maman, et je me tiens à ton avis. Qu'on est sot, en effet ! il y a des mille, mille ans que le monde roule, et dans cet océan de durée où j'ai par hasard attrapé quelques chétifs trente ans qui ne reviendront plus, j'irais me tourmenter pour savoir à qui je les dois ! tant pis pour qui s'en inquiète ! Passer ainsi la vie à chamailler, c'est peser sur le collier sans relâche, comme les malheureux chevaux de la remonte des fleuves qui ne reposent pas, même quand ils s'arrêtent, et qui tirent toujours quoiqu'ils cessent de marcher. Nous attendrons… ←
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||
Il Conte
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Le Comte
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||
1195 |
Son deluso, son confuso;
|
Sot événement qui me dérange !
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|
meglio è assai di qua partir.
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|
||
(Il Conte va per partire, Susanna l'arresta.)
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|
||
|
Brid'oison, à Figaro.
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||
|
Et la noblesse et le château ? vous impo-osez à la justice ?
|
||
|
Figaro
|
||
|
Elle allait me faire faire une belle sottise, la justice ! après que j'ai manqué, pour ces maudits cent écus, d'assommer vingt fois monsieur, qui se trouve aujourd'hui mon père ! Mais, puisque le Ciel à sauvé ma vertu de ces dangers, mon père, agréez mes excuses… Et vous, ma mère, embrassez-moi… le plus maternellement que vous pourrez.
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(Marceline lui saute au cou.)
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SCÈNE XVII
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Bartholo, Figaro, Marceline, Brid’oison, Suzanne, Antonio, le Comte.
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||
Susanna
|
Suzanne, accourant une bourse à la main.
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Alto, alto, signor Conte,
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Monseigneur, arrêtez ; qu'on ne les marie pas : je viens payer madame avec la dot que ma maîtresse me donne.
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||
mille doppie son qui pronte:
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||
a pagar vengo per Figaro
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1200 |
ed a porlo in libertà.
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|
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|
Le Comte, à part.
|
||
|
Au diable la maîtresse ! Il semble que tout conspire…
|
||
|
(Il sort.)
|
||
|
SCÈNE XVIII
|
||
|
Bartholo, Antonio, Suzanne, Figaro, Marceline, Brid’oison.
|
||
Il Conte, Don Curzio
|
Antonio, voyant Figaro embrasser sa mère, dit à Suzanne.
|
||
Non sappiam com'è la cosa,
|
Ah ! oui, payer ! Tiens, tiens.
|
||
osservate un poco là.
|
|
||
|
Suzannese retourne.
|
||
|
J'en vois assez : sortons, mon oncle.
|
||
|
Figaro, l'arrêtant.
|
||
|
Non, s'il vous plaît. Que vois-tu donc ?
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Ma bêtise et ta lâcheté.
|
||
|
Figaro
|
||
|
Pas plus de l'une que de l'autre.
|
||
Susanna
|
Suzanne, en colère.
|
||
(Si volge e vede Figaro che abbraccia Marcellina.)
|
|
||
Già d'accordo ei se la sposa:
|
Et que tu l'épouses à gré, puisque tu la caresses.
|
||
giusto ciel, che infedeltà!
|
|
||
(Vuol partire.)
|
|
||
1205 |
Lascia, iniquo.
|
|
|
Figaro
|
Figaro, gaiement.
|
||
No, t'arresta.
|
Je la caresse ; mais je ne l'épouse pas.
|
||
Senti, o cara…
|
|
||
(Figaro la trattiene: ella fa forza, poi dà uno schiaffo a Figaro.)
|
(Suzanne veut sortir, Figaro la retient.)
|
||
Susanna
|
Suzannelui donne un soufflet.
|
||
Senti questa.
|
Vous êtes bien insolent d'oser me retenir !
|
||
|
|
||
Bartolo, Figaro, Marcellina
|
Figaro, à la compagnie.
|
||
È un effetto di bon core,
|
C'est-il çà de l'amour ? Avant de nous quitter, je t'en supplie, envisage bien cette chère femme-là.
|
||
tutto amore è quel che fa.
|
|
||
Il Conte, Don Curzio
|
|
||
Fremo|Freme, smanio|smania dal furore,
|
|
||
1210 |
il destino me la|gliela fa.
|
|
|
Susanna
|
Suzanne
|
||
Fremo, smanio dal furore,
|
Je la regarde.
|
||
|
Figaro
|
||
|
Et tu la trouves ?
|
||
|
Suzanne
|
||
una vecchia a me la fa.
|
Affreuse.
|
||
|
Figaro
|
||
|
Et vive la jalousie ! elle ne vous marchande pas.
|
||
|
|
||
Marcellina
|
Marceline, les bras ouverts.
|
||
(Corre ad abbracciar Susanna.)
|
|
||
Lo sdegno calmate,
|
Embrasse ta mère, ma jolie Suzanette. Le méchant qui te tourmente est mon fils.
|
||
mia cara figliuola,
|
|
||
1215 |
sua madre abbracciate
|
|
|
che vostra or sarà.
|
|
||
Susanna
|
Suzannecourt à elle.
|
||
Sua madre?
|
Vous sa mère ! (Elles restent dans les bras l'une de l'autre.)
|
||
|
Antonio
|
||
|
C'est donc de tout à l'heure ?
|
||
|
Figaro
|
||
|
…Que je le sais.
|
||
|
Marceline, exaltée.
|
||
|
Non, mon cœur entraîné vers lui ne se trompait que de motif ; c'était le sang qui me parlait.
|
||
|
Figaro
|
||
|
Et moi le bon sens, ma mère, qui me servait d'instinct quand je vous refusais, car j'étais loin de vous haïr ; témoin l'argent…
|
||
Tutti
|
|
||
(A Susanna.)
|
|
||
Sua madre.
|
|
||
Figaro
|
|
||
(A Susanna.)
|
|
||
E quello è mio padre
|
|
||
che a te lo dirà.
|
|
||
Susanna
|
|
||
1220 |
Suo padre?
|
|
|
Tutti
|
|
||
(A Susanna.)
|
|
||
Suo padre.
|
|
||
Figaro
|
|
||
(A Susanna.)
|
|
||
E quella è mia madre
|
|
||
che a te lo dirà.
|
|
||
(Corrono tutti quattro ad abbracciarsi.)
|
|
||
|
|
||
Susanna, Figaro, Bartolo, Marcellina
|
|
||
Al dolce diletto
|
|
||
che m'agita il petto
|
|
||
1225 |
quest'anima appena
|
|
|
resistere or sa.
|
|
||
Il Conte, Don Curzio
|
|
||
A l'ira, al dispetto
|
|
||
che m'agita il petto
|
|
||
quest'|quell'anima appena
|
|
||
1230 |
resistere or sa.
|
|
|
|
|
||
(Il Conte e Don Curzio partono.)
|
|
||
SCENA V
|
|
||
Marcellina, Bartolo, Figaro, Susanna.
|
|
||
Marcellina
|
|
||
(A Bartolo.)
|
|
||
Eccovi, o caro amico, il dolce frutto
|
|
||
de l'antico amor nostro…
|
|
||
Bartolo
|
|
||
Or non parliamo
|
|
||
di fatti sì rimoti; egli è mio figlio,
|
|
||
mia consorte voi siete,
|
|
||
1235 |
e le nozze farem quando volete.
|
|
|
Marcellina
|
Marcelinelui remet un papier.
|
||
Oggi, e doppie saranno:
|
|
||
(Dà il biglietto a Figaro.)
|
|
||
prendi, questo è il biglietto
|
Il est à toi : reprends ton billet, c'est ta dot.
|
||
del danar che a me devi, ed è tua dote.
|
|
||
Susanna
|
Suzannelui jette la bourse.
|
||
(Gitta per terra una borsa di danari.)
|
|
||
Prendi ancor questa borsa.
|
Prends encore celle-ci.
|
||
Bartolo
|
|
||
(Fa lo stesso.)
|
|
||
E questa ancora.
|
|
||
Figaro
|
Figaro
|
||
1240 |
Bravi, gittate pur ch'io piglio ognora.
|
Grand merci.
|
|
|
Marceline, exaltée.
|
||
|
Fille assez malheureuse, j'allais devenir la plus misérable des femmes et je suis la plus fortunée des mères ! Embrassez-moi, mes deux enfants ; j'unis dans vous toutes mes tendresses. Heureuse autant que je puis l'être, ah ! mes enfants, combien je vais aimer !
|
||
|
Figaro, attendri, avec vivacité.
|
||
|
Arrête donc, chère mère ! arrête donc ! voudrais-tu voir se fondre en eau mes yeux noyés des premières larmes que je connaisse ? elles sont de joie, au moins. Mais quelle stupidité ! j'ai manqué d'en être honteux : je les sentais couler entre mes doigts, regarde ; (Il montre ses doigts écartés.) et je les retenais bêtement ! va te promener, la honte ! je veux rire et pleurer en même temps ; on ne sent pas deux fois ce que j'éprouve. (Il embrasse sa mère d'un côté, Suzanne de l'autre.)
|
||
|
(Bartholo, Antonio, Suzanne, Figaro, Marceline, Brid'oison.)
|
||
|
Marceline
|
||
|
Ô mon ami !
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Mon cher ami !
|
||
|
Brid'oison, s'essuyant les yeux d'un mouchoir.
|
||
|
Eh bien ! moi ! je suis donc bê-ête aussi !
|
||
|
Figaro, exalté.
|
||
|
Chagrin, c'est maintenant que je puis te défier : atteins-moi, si tu l'oses, entre ces deux femmes chéries.
|
||
|
Antonio, à Figaro.
|
||
|
Pas tant de cajoleries, s'il vous plaît. En fait de mariage dans les familles, celui des parents va devant, savez. Les vôtres se baillent-ils la main ?
|
||
|
Bartholo
|
||
|
Ma main ! puisse-t-elle se dessécher et tomber, si jamais je la donne à la mère d'un tel drôle !
|
||
|
Antonio, à Bartholo.
|
||
|
Vous n'êtes donc qu'un père marâtre ? (À Figaro.) En ce cas, not' galant, plus de parole.
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Ah ! mon oncle…
|
||
|
Antonio
|
||
|
Irai-je donner l'enfant de not' sœur à sti qui n'est l'enfant de personne ?
|
||
|
Brid'oison
|
||
|
Est-ce que cela-a se peut, imbécile ? on-on est toujours l'enfant de quelqu'un.
|
||
|
Antonio
|
||
|
Tarare !… il ne l'aura jamais. (Il sort.)
|
||
|
SCÈNE XIX
|
||
|
Bartholo, Suzanne, Figaro, Marceline, Brid’oison.
|
||
|
Bartholo, à Figaro.
|
||
|
Et cherche à présent qui t'adopte. (Il veut sortir.)
|
||
|
Marceline, courant prendre Bartholo à bras le corps, le ramène.
|
||
|
Arrêtez, docteur, ne sortez pas.
|
||
|
Figaro, à part.
|
||
|
Non, tous les sots d'Andalousie sont, je crois, déchaînés contre mon pauvre mariage !
|
||
|
(Suzanne, Bartholo, Marceline, Figaro, Brid'oison.)
|
||
|
Suzanne, à Bartholo.
|
||
|
Bon petit papa, c'est votre fils.
|
||
|
Marceline, à Bartholo.
|
||
|
De l'esprit, des talents, de la figure.
|
||
|
Figaro, à Bartholo.
|
||
|
Et qui ne vous a pas coûté une obole.
|
||
|
Bartholo
|
||
|
Et les cent écus qu'il m'a pris ?
|
||
|
Marceline, le caressant.
|
||
|
Nous aurons tant de soin de vous, papa !
|
||
|
Suzanne, le caressant.
|
||
|
Nous vous aimerons tant, petit papa !
|
||
|
Bartholo, attendri.
|
||
|
Papa ! bon papa ! petit papa ! voilà que je suis plus bête encore que Monsieur, moi. (Montrant Brid'oison.) Je me laisse aller comme un enfant. (Marceline et Suzanne l'embrassent.) Oh ! non, je n'ai pas dit oui. (Il se retourne.) Qu'est donc devenu Monseigneur ?
|
||
Susanna
|
|
||
Voliamo ad informar d'ogni avventura
|
|
||
madama e nostro zio.
|
|
||
Chi al par di me contenta!
|
|
||
Figaro
|
|
||
Io.
|
|
||
Marcellina
|
|
||
Io.
|
|
||
Bartolo
|
|
||
Io.
|
|
||
A quattro
|
Figaro
|
||
E schiatti il signor Conte al gioir mio.
|
Courons le joindre ; arrachons-lui son dernier mot. S'il machinait quelqu'autre intrigue, il faudrait tout recommencer.
|
||
|
TOUS ENSEMBLE
|
||
|
Courons, courons.
|
||
(Partono abbracciati.)
|
(Ils entraînent Bartholo dehors.)
|
||
|
SCÈNE XX
|
||
|
Brid’oison, seul.
|
||
|
Plus bê-ête encore que Monsieur ! On peut se dire à soi-même ces-es sortes de choses-là, mais… I-ils ne sont pas polis du tout dan-ans cet endroit-ci. (Il sort.)
|
||
|
Fin du troisième acte.
|
||
|
ACTE IV
|
||
|
Le théâtre représente une galerie ornée de candélabres, de lustres allumés, de fleurs, de guirlandes, en un mot préparée pour donner une fête. Sur le devant à droite est une table avec une écritoire, un fauteuil derrière.
|
||
|
SCÈNE PREMIÈRE
|
||
|
Figaro, Suzanne.
|
||
|
Figaro, la tenant à bras-le-corps.
|
||
|
Eh bien ! amour, es-tu contente ? elle a converti son docteur, cette fine langue dorée de ma mère ! malgré sa répugnance il l'épouse, et ton bourru d'oncle est bridé ; il n'y a que Monseigneur qui rage, car enfin notre hymen va devenir le prix du leur. Ris donc un peu de ce bon résultat.
|
||
|
Suzanne
|
||
|
As-tu rien vu de plus étrange ?
|
||
|
Figaro
|
||
|
Ou plutôt d'aussi gai. Nous ne voulions qu'une dot arrachée à l'Excellence ; en voilà deux dans nos mains, qui ne sortent pas des siennes. Une rivale acharnée te poursuivait ; j'étais tourmenté par une furie ; tout cela s'est changé, pour nous, dans « la plus bonne » des mères. Hier j'étais comme seul au monde ; et voilà que j'ai tous mes parents ; pas si magnifiques, il est vrai, que je me les étais galonnés ; mais assez bien pour nous, qui n'avons pas la vanité des riches.
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Aucune des choses que tu avais disposées, que nous attendions, mon ami, n'est pourtant arrivée !
|
||
|
Figaro
|
||
|
Le hasard a mieux fait que nous tous, ma petite : ainsi va le monde ; on travaille, on projette, on arrange d'un côté ; la fortune accomplit de l'autre : et depuis l'affamé conquérant qui voudrait avaler la terre, jusqu'au paisible aveugle qui se laisse mener par son chien, tous sont le jouet de ses caprices ; encore l'aveugle au chien est-il souvent mieux conduit, moins trompé dans ses vues, que l'autre aveugle avec son entourage. – Pour cet aimable aveugle, qu'on nomme Amour… (Il la reprend tendrement à bras-le-corps.)
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Ah ! c'est le seul qui m'intéresse !
|
||
|
Figaro
|
||
|
Permets donc que, prenant l'emploi de la folie, je sois le bon chien qui le mène à ta jolie mignone porte ; et nous voilà logés pour la vie.
|
||
|
Suzanne, riant.
|
||
|
L'Amour et toi ?
|
||
|
Figaro
|
||
|
Moi et l'Amour.
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Et vous ne chercherez pas d'autre gîte ?
|
||
|
Figaro
|
||
|
Si tu m'y prends, je veux bien que mille millions de galants…
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Tu vas exagérer : dis ta bonne vérité.
|
||
|
Figaro
|
||
|
Ma vérité la plus vraie !
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Fi donc, vilain ! en a-t-on plusieurs ?
|
||
|
Figaro
|
||
|
Oh ! que oui. Depuis qu'on a remarqué qu'avec le temps vieilles folies deviennent sagesse, et qu'anciens petits mensonges, assez mal plantés, ont produit de grosses, grosses vérités, on en a de mille espèces ! Et celles qu'on sait, sans oser les divulguer : car toute vérité n'est pas bonne à dire ; et celles qu'on vante, sans y ajouter foi : car toute vérité n'est pas bonne à croire ; et les serments passionnés, les menaces des mères, les protestations des buveurs, les promesses des gens en place, le dernier mot de nos marchands ; cela ne finit pas. Il n'y a que mon amour pour Suzon qui soit une vérité de bon aloi.
|
||
|
Suzanne
|
||
|
J'aime ta joie, parce qu'elle est folle ; elle annonce que tu es heureux. Parlons du rendez-vous du Comte.
|
||
|
Figaro
|
||
|
Ou plutôt n'en parlons jamais ; il a failli me coûter Suzanne.
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Tu ne veux donc plus qu'il ait lieu ?
|
||
|
Figaro
|
||
|
Si vous m'aimez, Suzon, votre parole d'honneur sur ce point : qu'il s'y morfonde ; et c'est sa punition.
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Il m'en a plus coûté de l'accorder que je n'ai de peine à le rompre ; il n'en sera plus question.
|
||
|
Figaro
|
||
|
Ta bonne vérité ?
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Je ne suis pas comme vous autres savants ; moi, je n'en ai qu'une.
|
||
|
Figaro
|
||
|
Et tu m'aimeras un peu ?
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Beaucoup.
|
||
|
Figaro
|
||
|
Ce n'est guère.
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Et comment ?
|
||
|
Figaro
|
||
|
En fait d'amour, vois-tu, trop n'est pas même assez.
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Je n'entends pas toutes ces finesses ; mais je n'aimerai que mon mari.
|
||
|
Figaro
|
||
|
Tiens parole, et tu feras une belle exception à l'usage. (Il veut l'embrasser.)
|
||
|
SCÈNE II
|
||
|
Figaro, Suzanne, la Comtesse.
|
||
|
La Comtesse
|
||
|
Ah ! j'avais raison de le dire : en quelque endroit qu'ils soient, croyez qu'ils sont ensemble. Allons donc, Figaro, c'est voler l'avenir, le mariage et vous-même, que d'usurper un tête-à-tête. On vous attend, on s'impatiente.
|
||
|
Figaro
|
||
|
Il est vrai, madame, je m'oublie. Je vais leur montrer mon excuse.
|
||
|
(Il veut emmener Suzanne.)
|
||
|
La Comtessela retient.
|
||
|
Elle vous suit.
|
||
SCENA VI
|
|
||
Cherubino e Barbarina.
|
|
||
Barbarina
|
|
||
1245 |
Andiam, andiam, bel paggio; in casa mia
|
|
|
tutte ritroverai
|
|
||
le più belle ragazze del castello,
|
|
||
di tutte sarai tu certo il più bello.
|
|
||
Cherubino
|
|
||
Ah se il Conte mi trova,
|
|
||
1250 |
misero me! Tu sai
|
|
|
che partito ei mi crede per Siviglia.
|
|
||
Barbarina
|
|
||
Oh ve' che maraviglia! E se ti trova
|
|
||
non sarà cosa nova… Odi… Vogliamo
|
|
||
vestirti come noi:
|
|
||
1255 |
tutte insieme andrem poi
|
|
|
a presentar de' fiori a madamina;
|
|
||
fidati, o Cherubin, di Barbarina.
|
|
||
Cherubino
|
|
||
Se così brami
|
|
||
teco verrò:
|
|
||
1260 |
so che tu m'ami,
|
|
|
fidar mi vo'.
|
|
||
(A parte.)
|
|
||
Purché il bel ciglio
|
|
||
riveggia ancor,
|
|
||
nessun periglio
|
|
||
1265 |
mi fa timor.
|
|
|
(Partono.)
|
|
||
SCENA VII
|
|
||
La Contessa sola.
|
|
||
La Contessa
|
|
||
E Susanna non vien! Sono ansiosa
|
|
||
di saper come il Conte
|
|
||
accolse la proposta: alquanto ardito
|
|
||
il progetto mi par, e ad uno sposo
|
|
||
1270 |
sì vivace e geloso…
|
|
|
Ma che mal c'è?
|
|
||
Cangiando i miei vestiti
|
|
||
con quelli di Susanna e i suoi co' miei…
|
|
||
al favor de la notte… Oh cielo, a quale
|
|
||
umil stato fatale io son ridotta
|
|
||
1275 |
da un consorte crudel che, dopo avermi
|
|
|
con un misto inaudito
|
|
||
d'infedeltà, di gelosie, di sdegni
|
|
||
prima amata, indi offesa e alfin tradita,
|
|
||
fammi or cercar da una mia serva aita!
|
|
||
1280 |
Dove sono i bei momenti
|
|
|
di dolcezza e di piacer,
|
|
||
dove andaro i giuramenti
|
|
||
di quel labbro menzogner?
|
|
||
Perché mai se in pianti e in pene
|
|
||
1285 |
per me tutto si cangiò,
|
|
|
la memoria di quel bene
|
|
||
dal mio sen non trapassò?
|
|
||
Ah se almen la mia costanza,
|
|
||
nel languire amando ognor,
|
|
||
1290 |
mi portasse una speranza
|
|
|
di cangiar l'ingrato cor!
|
|
||
(Parte.)
|
|
||
SCENA VIII
|
|
||
Antonio con cappello in mano e il Conte.
|
|
||
Antonio
|
|
||
Io vi dico, signor, che Cherubino
|
|
||
è ancora nel castello,
|
|
||
e vedete per prova il suo cappello.
|
|
||
Il Conte
|
|
||
1295 |
Ma come, se a quest'ora
|
|
|
esser giunto a Siviglia egli dovria?
|
|
||
Antonio
|
|
||
Scusate, oggi Siviglia è a casa mia.
|
|
||
Là vestissi da donna e là lasciati
|
|
||
ha gli altri abiti suoi.
|
|
||
Il Conte
|
|
||
1300 |
Perfidi!
|
|
|
Antonio
|
|
||
Andiam, e li vedrete voi.
|
|
||
(Partono.)
|
|
||
SCENA IX
|
SCÈNE III
|
||
Susanna, la Contessa.
|
Suzanne, la Comtesse.
|
||
|
La Comtesse
|
||
|
As-tu ce qu'il nous faut pour troquer de vêtement ?
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Il ne faut rien, madame ; le rendez-vous ne tiendra pas.
|
||
|
La Comtesse
|
||
|
Ah ! vous changez d'avis ?
|
||
|
Suzanne
|
||
|
C'est Figaro.
|
||
|
La Comtesse
|
||
|
Vous me trompez.
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Bonté divine !
|
||
|
La Comtesse
|
||
|
Figaro n'est pas homme à laisser échapper une dot.
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Madame ! eh ! que croyez-vous donc ?
|
||
|
La Comtesse
|
||
|
Qu'enfin, d'accord avec le Comte, il vous fâche à présent de m'avoir confié ses projets. Je vous sais par cœur. Laissez-moi. (Elle veut sortir.)
|
||
|
Suzannese jette à genoux.
|
||
|
Au nom du Ciel, espoir de tous ! vous ne savez pas, madame, le mal que vous faites à Suzanne ! après vos bontés continuelles et la dot que vous me donnez !…
|
||
|
La Comtessela relève.
|
||
|
Eh mais… je ne sais ce que je dis ! En me cédant ta place au jardin, tu n'y vas pas, mon cœur ; tu tiens parole à ton mari ; tu m'aides à ramener le mien.
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Comme vous m'avez affligée !
|
||
La Contessa
|
|
||
Cosa mi narri! E che ne disse il Conte?
|
|
||
Susanna
|
|
||
Gli si leggeva in fronte
|
|
||
il dispetto e la rabbia.
|
|
||
La Contessa
|
La Comtesse
|
||
Piano, che meglio or lo porremo in gabbia.
|
C'est que je ne suis qu'une étourdie. (Elle la baise au front.) Où est ton rendez-vous ?
|
||
1305 |
Dov'è l'appuntamento
|
|
|
che tu gli proponesti?
|
|
||
Susanna
|
Suzannelui baise la main.
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||
Nel giardino.
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Le mot de jardin m'a seul frappée.
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||
La Contessa
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La Comtesse, montrant la table.
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||
Fissiamgli un loco. Scrivi.
|
Prends cette plume, et fixons un endroit.
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||
Susanna
|
Suzanne
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||
Ch'io scriva… Ma signora…
|
Lui écrire !
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||
La Contessa
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La Comtesse
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||
Eh scrivi, dico;
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Il le faut.
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||
|
Suzanne
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||
|
Madame ! au moins, c'est vous…
|
||
|
La Comtesse
|
||
e tutto
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Je mets tout sur mon compte. (Suzanne s'assied, la Comtesse dicte.)
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||
1310 |
io prendo su me stessa.
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|
|
(Susanna siede e scrive.)
|
|
||
|
« Chanson nouvelle, sur l'air :… Qu'il fera beau ce soir sous les grands maronniers !… Qu'il fera beau, ce soir… »
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||
La Contessa
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||
(Detta.)
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||
"Che soave zeffiretto…"
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|
||
"…verso sera spirerà…"
|
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||
Susanna
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|
||
(Ripete le parole della Contessa.)
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|
||
"…verso sera spirerà…"
|
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||
La Contessa
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|
||
"…sotto i pini del boschetto."
|
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||
Susanna
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||
|
Suzanneécrit.
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||
1315 |
"…sotto i pini del boschetto."
|
« Sous les grands maronniers !… » Après ?
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|
|
||
La Contessa
|
La Comtesse
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||
Ei già il resto capirà.
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Crains-tu qu'il ne t'entende pas ?
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||
Susanna
|
Suzannerelit.
|
||
Certo, certo, il capirà.
|
C'est juste. (Elle plie le billet.) Avec quoi cacheter ?
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||
|
|
||
Susanna
|
|
||
(Piega la lettera.)
|
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||
Piegato è il foglio… Or come si sigilla?…
|
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||
La Contessa
|
La Comtesse
|
||
(Si cava una spilla e gliela dà.)
|
|
||
Ecco… prendi una spilla:
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Une épingle, dépêche : elle servira de réponse. Écris sur le revers : « Renvoyez-moi le cachet ».
|
||
1320 |
servirà di sigillo. Attendi… Scrivi
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sul riverso del foglio:
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||
"Rimandate il sigillo."
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||
Susanna
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Suzanneécrit en riant.
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È più bizzarro
|
Ah !… « le cachet »… Celui-ci, madame, est plus gai que celui du brevet.
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||
di quel della patente.
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|
||
|
La Comtesse, avec un souvenir douloureux.
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||
|
Ah !
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||
|
Suzannecherche sur elle.
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||
|
Je n'ai pas d'épingle à présent !
|
||
|
La Comtessedétache sa lévite.
|
||
|
Prends celle-ci. (Le ruban du page tombe de son sein à terre.) Ah ! mon ruban !
|
||
|
Suzannele ramasse.
|
||
|
C'est celui du petit voleur ! vous avez eu la cruauté ?…
|
||
|
La Comtesse
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||
|
Fallait-il le laisser à son bras ? c'eût été joli ! Donnez donc !
|
||
|
Suzanne
|
||
|
Madame ne le portera plus, taché du sang de ce jeune homme.
|
||
|
La Comtessele reprend.
|
||
|
Excellent pour Fanchette… Le premier bouquet qu'elle m'apportera.
|
||
La Contessa
|
|
||
Presto, nascondi: io sento venir gente.
|
|
||
(Susanna si mette il biglietto nel seno.)
|
|
||
SCENA X
|
SCÈNE IV
|
||
Cherubino vestito da contadinella, Barbarina e alcune altre contadinelle vestite nel medesimo modo, con mazzetti di fiori.
|
Une jeune Bergère, Chérubin en fille, Fanchette, et beaucoup de jeunes filles habillées comme elle et tenant des bouquets. La Comtesse, Suzanne.
|
||
Coro
|
Fanchette
|
||
1325 |
Ricevete, o padroncina,
|
Madame, ce sont les filles du bourg qui viennent vous présenter des fleurs.
|
|
queste rose e questi fior,
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|
||
che abbiam colti stamattina
|
|
||
per mostrarvi il nostro amor.
|
|
||
Siamo tante contadine
|
|
||
1330 |
e siam tutte poverine,
|
|
|
ma quel poco che rechiamo
|
|
||
ve lo diamo di bon cor.
|
|
||
Barbarina
|
|
||
Queste sono, madama,
|
|
||
le ragazze del loco,
|
|
||
1335 |
che il poco ch'han vi vengono ad offrire
|
|
|
e vi chiedon perdon del loro ardire.
|
|
||
La Contessa
|
La Comtesse, serrant vite son ruban.
|
||
Oh brave! Vi ringrazio.
|
|
||
Susanna
|
|
||
Come sono vezzose!
|
Elles sont charmantes : je me reproche, mes belles petites, de ne pas vous connaître toutes. (Montrant Chérubin.) Quelle est cette aimable enfant qui a l'air si modeste ?
|
||
La Contessa
|
|
||
E chi è, narratemi,
|
|
||
quell'amabil fanciulla
|
|
||
1340 |
ch'ha l'aria sì modesta?
|
|
|
Barbarina
|
Une Bergère
|
||
Ella è una mia cugina, e per le nozze
|
C'est une cousine à moi, madame, qui n'est ici que pour la noce.
|
||
è venuta ier sera.
|
|
||
La Contessa
|
La Comtesse
|
||
Onoriamo la bella forestiera.
|
Elle est jolie. Ne pouvant porter vingt bouquets, faisons honneur à l'étrangère. (Elle prend le bouquet de Chérubin et le baise au front.) Elle en rougit ! (À Suzanne.) Ne trouves-tu pas, Suzon… qu'elle ressemble à quelqu'un ?
|
||
Venite qui…
|
|
||
Datemi i vostri fiori.
|
|
||
(Prende i fiori di Cherubino e lo bacia in fronte.)
|
|
||
1345 |
Come arrossì!… Susanna, e non ti pare…
|
|
|
che somigli ad alcuno?…
|
|
||
Susanna
|
Suzanne
|
||
Al naturale.
|
À s'y méprendre, en vérité.
|
||
|
Chérubin, à part, les mains sur son cœur.
|
||
|
Ah ! Ce baiser-là m'a été bien loin !
|
||
SCENA XI
|
SCÈNE V
|
||
I sudetti, il Conte e Antonio.
|
Les jeunes filles, Chérubin au milieu d'elles, Fanchette, Antonio, le Comte, la Comtesse, Suzanne.
|
||
(Antonio ha il cappello di Cherubino, entra in scena pian piano, gli cava la cuffia di donna e gli mette in testa il cappello stesso.)
|
|
||
Antonio
|
Antonio
|
||
Eh! Cospettaccio! È questi l'uffiziale.
|
Moi je vous dis, Monseigneur, qu'il y est ; elles l'ont habillé chez ma fille ; toutes ses hardes y sont encore, et voilà son chapeau d'ordonnance que j'ai retiré du paquet. (Il s'avance, et regardant toutes les filles, il reconnaît Chérubin, lui enlève son bonnet de femme, ce qui fait retomber ses longs cheveux en cadenette. Il lui met sur la tête le chapeau d'ordonnance et dit :.) Eh ! parguenne, v'là notre officier.
|
||
La Contessa
|
La Comtesserecule.
|
||
(Oh stelle!)
|
Ah ! Ciel !
|
||
Susanna
|
Suzanne
|
||
(Malandrino!)
|
Ce friponneau !
|
||
|
Antonio
|
||
|
Quand je disais là-haut que c'était lui !…
|
||
Il Conte
|
Le Comte, en colère.
|
||
Ebben, madama?…
|
Eh bien, madame !
|
||
La Contessa
|
La Comtesse
|
||
Io sono, o signor mio,
|
Eh bien, monsieur ! vous me voyez plus surprise que vous, et, pour le moins, aussi fâchée.
|
||
1350 |
irritata e sorpresa al par di voi.
|
|
|
Il Conte
|
Le Comte
|
||
Ma stamane?…
|
Oui ; mais tantôt, ce matin ?
|
||
La Contessa
|
La Comtesse
|
||
Stamane…
|
Je serais coupable en effet, si je dissimulais encore. Il était descendu chez moi. Nous entamions le badinage que ces enfants viennent d'achever ; vous nous avez surprises l'habillant ; votre premier mouvement est si vif ! il s'est sauvé, je me suis troublée, l'effroi général a fait le reste.
|
||
per l'odierna festa
|
|
||
volevam travestirlo al modo stesso
|
|
||
che l'han vestito adesso.
|
|
||
Il Conte
|
Le Comte, avec dépit, à Chérubin.
|
||
(A Cherubino.)
|
|
||
1355 |
E perché non partiste?
|
Pourquoi n'êtes-vous pas parti ?
|
|
Cherubino
|
Chérubin, ôtant son chapeau brusquement.
|
||
(Cavandosi il cappello bruscamente.)
|
|
||
Signor…
|
Monseigneur…
|
||
Il Conte
|
Le Comte
|
||
Saprò punire
|
Je punirai ta désobéissance.
|
||
la sua disobbedienza.
|
|
||
Barbarina
|
Fanchette, étourdiment.
|
||
Eccellenza, eccellenza,
|
Ah ! Monseigneur, entendez-moi ! Toutes les fois que vous venez m'embrasser, vous savez bien que vous dites toujours : « Si tu veux m'aimer, petite Fanchette, je te donnerai ce que tu voudras. »
|
||
voi mi dite sì spesso
|
|
||
1360 |
qualvolta m'abbracciate e mi baciate:
|
|
|
"Barbarina, se m'ami
|
|
||
ti darò quel che brami…"
|
|
||
Il Conte
|
Le Comte, rougissant.
|
||
Io dissi questo?…
|
Moi ! j'ai dit cela ?
|
||
Barbarina
|
Fanchette
|
||
Voi.
|
Oui, Monseigneur. Au lieu de punir Chérubin, donnez-le-moi en mariage, et je vous aimerai à la folie.
|
||
Or datemi, padrone,
|
|
||
1365 |
in sposo Cherubino,
|
|
|
e v'amerò com'amo il mio gattino.
|
|
||
|
Le Comte, à part.
|
||
|
Être ensorcelé par un page !
|
||
La Contessa
|
La Comtesse
|
||
(Al Conte.)
|
|
||
Adesso tocca a voi.
|
Eh bien ! monsieur, à votre tour ; l'aveu de cette enfant, aussi naïf que le mien, atteste enfin deux vérités : que c'est toujours sans le vouloir si je vous cause des inquiétudes, pendant que vous épuisez tout pour augmenter et justifier les miennes.
|
||
Antonio
|
Antonio
|
||
Brava, figliuola!
|
Vous aussi, Monseigneur ? Dame ! je vous la redresserai comme feue sa mère, qui est morte… Ce n'est pas pour la conséquence ; mais c'est que Madame sait bien que les petites filles, quand elles sont grandes…
|
||
Hai buon maestro che ti fa la scola.
|
|
||
Il Conte
|
Le Comte, déconcerté, à part.
|
||
(Non so qual uom, qual demone, qual dio
|
Il y a un mauvais génie qui tourne tout ici contre moi !
|
||
1370 |
rivolga tutto quanto a torto mio.)
|
|
|
SCENA XII
|
SCÈNE VI
|
||
I sudetti, Figaro.
|
Les jeunes filles, Chérubin, Antonio, Figaro, le Comte, la Comtesse, Suzanne.
|
||
Figaro
|
Figaro
|
||
Signor… se trattenete
|
Monseigneur, si vous retenez nos filles, on ne pourra commencer ni la fête ni la danse.
|
||
tutte queste ragazze,
|
|
||
addio festa… addio danza…
|
|
||
Il Conte
|
Le Comte
|
||
E che? Vorresti
|
Vous, danser ! vous n'y pensez pas. Après votre chute de ce matin, qui vous a foulé le pied droit !
|
||
ballar col piè stravolto?
|
|
||
Figaro
|
Figaro, remuant la jambe.
|
||
(Finge di dirizzarsi la gamba e poi si pruova a ballare.)
|
|
||
1375 |
Eh non mi duol più molto.
|
Je souffre encore un peu ; ce n'est rien. (Aux jeunes filles.) Allons, mes belles, allons !
|
|
Andiam, belle fanciulle…
|
|
||
(Chiama tutte le giovani, vuol partire, il Conte lo richiama.)
|
|
||
La Contessa
|
|
||
(A Susanna.)
|
|
||
Come si caverà da l'imbarazzo?
|
|
||
Susanna
|
|
||
(Alla Contessa.)
|
|
||
Lasciate fare a lui.
|
|
||
Il Conte
|
Le Comtele retourne.
|
||
Per buona sorte
|
Vous avez été fort heureux que ces couches ne fussent que du terreau bien doux !
|
||
i vasi eran di creta.
|
|
||
Figaro
|
Figaro
|
||
Senza fallo.
|
Très heureux, sans doute ; autrement…
|
||
|
Antoniole retourne.
|
||
|
Puis il s'est pelotonné en tombant jusqu'en bas.
|
||
|
Figaro
|
||
1380 |
Andiamo, dunque, andiamo.
|
Un plus adroit, n'est-ce pas, serait resté en l'air ! (Aux jeunes filles.) Venez-vous, mesdemoiselles ?
|
|
(Come sopra: Antonio lo richiama.)
|
|
||
Antonio
|
Antoniole retourne.
|
||
Ed intanto a cavallo
|
Et pendant ce temps, le petit page galopait sur son cheval à Séville ?
|
||
di galoppo a Siviglia andava il paggio.
|
|
||
Figaro
|
Figaro
|
||
Di galoppo o di passo… buon viaggio.
|
Galopait ou marchait au pas…
|
||
Venite, o belle giovani.
|
|
||
(Come sopra.)
|
|
||
Il Conte
|
Le Comtele retourne.
|
||
(Torna a ricondurlo in mezzo.)
|
|
||
1385 |
E a te la sua patente
|
Et vous aviez son brevet dans la poche ?
|
|
era in tasca rimasta…
|
|
||
Figaro
|
Figaro, un peu étonné.
|
||
Certamente,
|
Assurément, mais quelle enquête ? (Aux jeunes filles.) Allons donc, jeunes filles !
|
||
che razza di domande!
|
|
||
Antonio
|
Antonio, attirant Chérubin par le bras.
|
||
(A Susanna, che fa de' motti a Figaro.)
|
|
||
Via, non gli far più motti, ei non t'intende.
|
|
||
(Prende per mano Cherubino e lo presenta a Figaro.)
|
|
||
Ed ecco chi pretende
|
En voici une qui prétend que mon neveu futur n'est qu'un menteur.
|
||
1390 |
che sia un bugiardo il mio signor nipote.
|
|
|
Figaro
|
Figaro, surpris.
|
||
Cherubino?
|
Chérubin !… (À part.) Peste du petit fat !
|
||
Antonio
|
Antonio
|
||
Or ci sei.
|
Y es-tu maintenant ?
|
||
Figaro
|
Figaro, cherchant.
|
||
(Al Conte.)
|
|
||
Che diamin canta?
|
J'y suis… j'y suis… Eh ! qu'est-ce qu'il chante ?
|
||
Il Conte
|
Le Comte, sèchement.
|
||
Non canta, no, ma dice
|
Il ne chante pas ; il dit que c'est lui qui a sauté sur les giroflées.
|
||
ch'egli saltò stamane in sui garofani…
|
|
||
Figaro
|
Figaro, rêvant.
|
||
Ei lo dice!… Sarà… Se ho saltato io
|
Ah ! s'il le dit… cela se peut ; je ne dispute pas de ce que j'ignore.
|
||
1395 |
si può dare che anch'esso
|
|
|
abbia fatto lo stesso.
|
|
||
Il Conte
|
Le Comte
|
||
Anch'esso?
|
Ainsi vous et lui ?…
|
||
Figaro
|
Figaro
|
||
Perché no?
|
Pourquoi non ? la rage de sauter peut gagner : voyez les moutons de Panurge ; et quand vous êtes en colère, il n'y a personne qui n'aime mieux risquer…
|
||
Io non impugno mai quel che non so.
|
|
||
|
Le Comte
|
||
|
Comment, deux à la fois !…
|
||
|
Figaro
|
||
|
On aurait sauté deux douzaines ; et qu'est-ce que cela fait, Monseigneur, dès qu'il n'y a personne de blessé ? (Aux jeunes filles.) Ah ça, voulez-vous venir, ou non ?
|
||
|
Le Comte, outré.
|
||
|
Jouons-nous une comédie ? (On entend un prélude de fanfare.)
|
||
(Si ode una marcia spagnuola da lontano.)
|
|
||
Figaro
|
Figaro
|
||
Ecco la marcia… andiamo.
|
Voilà le signal de la marche. À vos postes, les belles, à vos postes. Allons, Suzanne, donne-moi le bras. (Tous s'enfuient, Chérubin reste seul la tête baissée.)
|
||
1400 |
A' vostri posti, o belle, a' vostri posti.
|
|
|
Susanna, dammi il braccio.
|
|
||
Susanna
|
|
||
Eccolo.
|
|
||
(Figaro prende per un braccio Antonio, per l'altro la Susanna, e partono tutti eccettuati il Conte e la Contessa.)
|
|
||
Il Conte
|
|
||
Temerari!
|
|
||
La Contessa
|
|
||
Io son di ghiaccio!
|
|
||
|
SCÈNE VII
|
||
|
Chérubin, le Comte, la Comtesse.
|
||
|
Le Comte, regardant aller Figaro.
|
||
|
En voit-on de plus audacieux ? (Au page.) Pour vous, monsieur le sournois, qui faites le honteux, allez vous rhabiller bien vite ; et que je ne vous rencontre nulle part de la soirée.
|
||
|
La Comtesse
|
||
|
Il va bien s'ennuyer.
|
||
|
Chérubin, étourdiment.
|
||
|
M'ennuyer ! j'emporte à mon front du bonheur pour plus de cent années de prison.
|
||
|
(Il met son chapeau et s'enfuit.)
|
||
SCENA XIII
|
SCÈNE VIII
|
||
Il Conte, la Contessa.
|
Le Comte, la Comtesse.
|
||
(La marcia aumenta a poco a poco.)
|
(La Comtesse s'évente fortement sans parler.)
|
||
|
Le Comte
|
||
|
Qu'a-t-il au front de si heureux ?
|
||
|
La Comtesse, avec embarras.
|
||
|
Son… premier chapeau d'officier, sans doute ; aux enfants tout sert de hochet.
|
||
|
(Elle veut sortir.)
|
||
Il Conte
|
Le Comte
|
||
Contessa…
|
Vous ne nous restez pas, Comtesse ?
|
||
La Contessa
|
La Comtesse
|
||
Or non parliamo.
|
Vous savez que je ne me porte pas bien.
|
||
|
Le Comte
|
||
|
Un instant pour votre protégée, ou je vous croirais en colère.
|
||
|
La Comtesse
|
||
Ecco qui le due nozze,
|
Voici les deux noces, asseyons-nous donc pour les recevoir.
|
||
1405 |
riceverle dobbiam: alfin si tratta
|
|
|
d'una vostra protetta.
|
|
||
Seggiam.
|
|
||
Il Conte
|
Le Comte, à part.
|
||
Seggiamo (e meditiam vendetta.)
|
La noce ! il faut souffrir ce qu'on ne peut empêcher.
|
||
(Siedono.)
|
(Le Comte et la Comtesse s'assoient vers un des côtés de la galerie.)
|
||
SCENA XIV
|
SCÈNE IX
|
||
I sudetti. Cacciatori con fucile in spalla. Gente del foro. Contadini e contadine. Due giovinette che portano il cappello verginale con piume bianche, due altre un bianco velo, due altre i guanti e il mazzetto di fiori. Figaro con Marcellina. Due altre giovinette che portano un simile cappello per Susanna etc. Bartolo con Susanna. Due giovinette incominciano il coro che termina in ripieno. Bartolo conduce la Susanna al Conte e s'inginocchia per ricever da lui il cappello etc. Figaro conduce Marcellina alla Contessa e fa la stessa funzione.
|
Le Comte, la Comtesse, assis; l'on joue les «Folies d'espagne» d'un mouvement de marche. (Symphonie notée.)
MARCHE Les gardes-chasse, fusil sur l'épaule. L'alguazil, les prud'hommes, Brid’oison. Les paysans et paysannes, en habits de fête. Deux jeunes filles portant la toque virginale à plumes blanches. Deux autres, le voile blanc. Deux autres, les gants et le bouquet de côté. Antonio donne la main à Suzanne, comme étant celui qui la marie à Figaro. D'autres jeunes filles portent une autre toque, un autre voile, un autre bouquet blanc, semblables aux premiers, pour Marceline. Figaro donne la main à Marceline, comme celui qui doit la remettre au docteur, lequel ferme la marche, un gros bouquet au côté. Les jeunes filles, en passant devant le Comte, remettent à ses valets tous les ajustements destinés à Suzanne et à Marceline. Les Paysans et Paysannes s'étant rangés sur deux colonnes à chaque côté du salon, on danse une reprise du fandango (air noté) avec des castagnettes; puis on joue la ritournelle du duo, pendant laquelle Antonio conduit Suzanne au Comte; elle se met à genoux devant lui. Pendant que le Comte lui pose la toque, le voile, et lui donne le bouquet, deux jeunes filles chantent le duo suivant (air noté). |
||
Coro
|
|
||
Due giovani
|
|
||
Amanti costanti,
|
Jeune épouse, chantez les bienfaits et la gloire
|
||
seguaci d'onor,
|
|
||
1410 |
cantate, lodate
|
D'un maître qui renonce aux droits qu'il eut sur vous :
|
|
sì saggio signor.
|
|
||
A un dritto cedendo
|
Préférant au plaisir la plus noble victoire,
|
||
che oltraggia, che offende,
|
|
||
ei caste vi rende
|
Il vous rend chaste et pure aux mains de votre époux.
|
||
1415 |
ai vostri amator.
|
|
|
Tutti
|
|
||
Cantiamo, lodiamo
|
|
||
sì saggio signor.
|
|
||
|
|
||
(Susanna, essendo in ginocchio durante il duo, tira il Conte per l'abito, gli mostra il bigliettino, dopo passa la mano dal lato degli spettatori alla testa, dove pare che il Conte le aggiusti il cappello, e gli dà il biglietto. Il Conte se lo mette furtivamente in seno. Susanna s'alza, gli fa una riverenza. Figaro viene a riceverla, e si balla il fandango. Marcellina s'alza un po' più tardi. Bartolo viene a riceverla dalle mani della Contessa.)
|
Suzanne est à genoux, et, pendant les derniers vers du duo, elle tire le Comte par son manteau et lui montre le billet qu'elle tient; puis elle porte la main qu'elle a du côté des spectateurs à sa tête, où le Comte a l'air d'ajuster sa toque; elle lui donne le billet.
Le Comte le met furtivement dans son sein; on achève de chanter le duo; la fiancée se relève et lui fait une grande révérence. Figaro vient la recevoir des mains du Comte et se retire avec elle, à l'autre côté du salon, près de Marceline. (On danse une autre reprise du fandango, pendant ce temps.) |
||
(Il Conte va da un lato, cava il biglietto e fa l'atto d'un uom che rimase punto il dito: lo scuote, lo preme, lo succhia e, vedendo il biglietto sigillato colla spilla, dice gittando la spilla a terra e intanto che la orchestra suona pianissimo:)
|
Le Comte, pressé de lire ce qu'il a reçu, s'avance au bord du théâtre et tire le papier de son sein; mais en le sortant il fait le geste d'un homme qui s'est cruellement piqué le doigt; il le secoue, le presse, le suce, et regardant le papier cacheté d'une épingle, il dit:
|
||
Il Conte
|
Le Comte
|
||
|
(Pendant qu'il parle, ainsi que Figaro, l'orchestre joue pianissimo.)
|
||
Eh già, solita usanza!
|
Diantre soit des femmes, qui fourrent des épingles partout ! (Il la jette à terre, puis il lit le billet et le baise.)
|
||
Le donne ficcan gli aghi in ogni loco…
|
|
||
1420 |
Ah ah, capisco il gioco.
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Figaro
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Figaro, qui a tout vu, dit à sa mère et à Suzanne:
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(Vede tutto e dice a Susanna:)
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Un biglietto amoroso
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C'est un billet doux, qu'une fillette aura glissé dans sa main en passant. Il était cacheté d'une épingle, qui l'a outrageusement piqué.
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che gli diè nel passar qualche galante
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ed era sigillato da una spilla,
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ond'ei si punse il dito.
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(Il Conte legge, bacia il biglietto, cerca la spilla, la trova e se la mette alla manica del saio.)
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La danse reprend: le Comte qui a lu le billet le retourne; il y voit l'invitation de renvoyer le cachet pour réponse. Il cherche à terre, et retrouve enfin l'épingle qu'il attache à sa manche.
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Figaro, à Suzanne et à Marceline.
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1425 |
Il narciso or la cerca: oh che stordito!
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D'un objet aimé tout est cher. Le voilà qui ramasse l'épingle. Ah ! c'est une drôle de tête !
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Il Conte
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Andate, amici, e sia per questa sera
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disposto l'apparato nuziale
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con la più ricca pompa: io vo' che sia
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magnifica la festa, e canti e fochi,
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1430 |
e gran ballo e gran cena; e ognuno impari
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com'io tratto color che a me son cari.
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(Il coro e la marciaAbweichend vom Libretto-Erstdruck nimmt Mozart in der ursprünglichen Fassung des Finales mit dem Ballo (Fandango) nur den Chor, nicht aber die Marcia am Ende von Atto terzo wieder auf. Vgl. dazu Ulrich Leisinger, Kritischer Bericht (Neue Mozart Ausgabe, Serie II: Bühnenwerke 5/16), Kassel 2007, S. 262, Fußnote 18.)
Eine wohl von Mozart stammende Alternativfassung des Finales ohne Fandango und mit Wiederaufnahme der Marcia anstelle des Chors am Schluss hat Ulrich Leisinger anhand des originalen Aufführungsmaterials und der Direktionspartitur der k. k. Wiener Hoftheater im Notenanhang des Kritischen Berichts (D/6: S. 389ff.) rekonstruiert. Zu weiteren Alternativfassungen des Finales von Atto terzo ohne Ballo vgl. ebenda, S. 14 (Punkt 5) und S. 261. si ripete, e tutti partono.) |
(Pendant ce temps, Suzanne a des signes d'intelligence avec la Comtesse. La danse finit, la ritournelle du duo recommence.)
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(Figaro conduit Marceline au Comte, ainsi qu'on a conduit Suzanne; à l'instant où le Comte prend la toque et où l'on va chanter le duo, on est interrompu par les cris suivants:)
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L'Huissier, criant à la porte.
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Arrêtez donc, messieurs ! vous ne pouvez entrer tous… Ici les gardes ! les gardes ! (Les gardes vont vite à cette porte.)
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Le Comte, se levant.
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Qu'est-ce qu'il y a ?
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L'Huissier
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Monseigneur, c'est monsieur Bazile, entouré d'un village entier, parce qu'il chante en marchant.
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Le Comte
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Qu'il entre seul.
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La Comtesse
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Ordonnez-moi de me retirer.
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Le Comte
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Je n'oublie pas votre complaisance.
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La Comtesse
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Suzanne !… elle reviendra. (À part, à Suzanne.) Allons changer d'habits. (Elle sort avec Suzanne.)
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Marceline
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Il n'arrive jamais que pour nuire.
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Figaro
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Ah ! je m'en vais vous le faire déchanter !
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SCÈNE X
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Tous les acteurs précédents, excepté la Comtesse et Suzanne; Bazile tenant sa guitare; Grippe-Soleil.
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Bazileentre en chantant sur l'air du vaudeville de la fin (air noté):
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Cœurs sensibles, cœurs fidèles,
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Qui blâmez l'amour léger,
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Cessez vos plaintes cruelles :
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Est-ce un crime de changer ?
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Si l'Amour porte des ailes,
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N'est-ce pas pour voltiger ?
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N'est-ce pas pour voltiger ?
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N'est-ce pas pour voltiger ?
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Figaros'avance à lui.
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Oui, c'est pour cela justement qu'il a des ailes au dos ; notre ami, qu'entendez-vous par cette musique ?
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Bazile, montrant Grippe-Soleil.
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Qu'après avoir prouvé mon obéissance à Monseigneur en amusant monsieur, qui est de sa compagnie, je pourrai, à mon tour, réclamer sa justice.
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Grippe-Soleil
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Bah ! Monsigneu ! il ne m'a pas amusé du tout : avec leux guenilles d'ariettes…
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Le Comte
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Enfin que demandez-vous, Bazile ?
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Bazile
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Ce qui m'appartient, Monseigneur, la main de Marceline ; et je viens m'opposer…
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Figaros'approche.
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Y a-t-il longtemps que monsieur n'a vu la figure d'un fou ?
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Bazile
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Monsieur, en ce moment même.
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Figaro
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Puisque mes yeux vous servent si bien de miroir, étudiez-y l'effet de ma prédiction. Si vous faites mine seulement d'approximer madame…
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Bartholo, en riant.
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Eh pourquoi ? laisse-le parler.
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Brid'oisons'avance entre deux.
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Fau-aut-il que deux amis ?…
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Figaro
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Nous, amis !
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Bazile
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Quelle erreur !
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Figaro, vite.
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Parce qu'il fait de plats airs de chapelle ?
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Bazile, vite.
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Et lui, des vers comme un journal ?
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Figaro, vite.
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Un musicien de guinguette !
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Bazile, vite.
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Un postillon de gazette !
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Figaro, vite.
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Cuistre d'oratorio !
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Bazile, vite.
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Jockey diplomatique !
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Le Comte, assis.
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Insolents tous les deux !
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Bazile
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Il me manque en toute occasion.
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Figaro
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C'est bien dit, si cela se pouvait !
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Bazile
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Disant partout que je ne suis qu'un sot.
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Figaro
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Vous me prenez donc pour un écho ?
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Bazile
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Tandis qu'il n'est pas un chanteur que mon talent n'ait fait briller.
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Figaro
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Brailler.
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Bazile
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Il le répète !
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Figaro
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Et pourquoi non, si cela est vrai ? es-tu un prince, pour qu'on te flagorne ? souffre la vérité, coquin ! puisque tu n'as pas de quoi gratifier un menteur ; ou si tu la crains de notre part, pourquoi viens-tu troubler nos noces ?
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Bazile, à Marceline.
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M'avez-vous promis, oui ou non, si dans quatre ans vous n'étiez pas pourvue, de me donner la préférence ?
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Marceline
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À quelle condition l'ai-je promis ?
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Bazile
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Que si vous retrouviez un certain fils perdu, je l'adopterais par complaisance.
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Tous ensemble
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Il est trouvé.
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Bazile
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Qu'à cela ne tienne !
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Tous ensemble, montrant Figaro.
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Et le voici.
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Bazile, reculant de frayeur.
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J'ai vu le diable !
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Brid'oison, à Bazile.
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Et vou-ous renoncez à sa chère mère !
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Bazile
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Qu'y aurait-il de plus fâcheux que d'être cru le père d'un garnement ?
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Figaro
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D'en être cru le fils ; tu te moques de moi !
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Bazile, montrant Figaro.
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Dès que monsieur est de quelque chose ici, je déclare, moi, que je n'y suis plus de rien.
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(Il sort.)
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SCÈNE XI
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Les acteurs précédents, excepté Bazile.
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Bartholo, riant.
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Ha ! ha ! ha ! ha !
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Figaro, sautant de joie.
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Donc à la fin j'aurai ma femme !
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Le Comte, à part.
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Moi, ma maîtresse. (Il se lève.)
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Brid'oison, à Marceline.
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Et tou-out le monde est satisfait.
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Le Comte
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Qu'on dresse les deux contrats ; j'y signerai.
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Tous ensemble
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Vivat ! (Ils sortent.)
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Le Comte
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J'ai besoin d'une heure de retraite.
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(Il veut sortir avec les autres.)
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SCÈNE XII
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Grippe-Soleil, Figaro, Marceline, le Comte.
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Grippe-Soleil, à Figaro.
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Et moi, je vas aider à ranger le feu d'artifice sous les grands maronniers, comme on l'a dit.
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Le Comterevient en courant.
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Quel sot a donné un tel ordre ?
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Figaro
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Où est le mal ?
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Le Comte, vivement.
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Et la Comtesse qui est incommodée, d'où le verra-t-elle, l'artifice ? C'est sur la terrasse qu'il le faut, vis-à-vis son appartement.
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Figaro
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Tu l'entends, Grippe-Soleil ? la terrasse.
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Le Comte
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Sous les grands maronniers ! belle idée ! (En s'en allant, à part.) Ils allaient incendier mon rendez-vous !
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SCÈNE XIII
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Figaro, Marceline.
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Figaro
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Quel excès d'attention pour sa femme ! (Il veut sortir.)
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Marcelinel'arrête.
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Deux mots, mon fils. Je veux m'acquitter avec toi : un sentiment mal dirigé m'avait rendue injuste envers ta charmante femme : je la supposais d'accord avec le Comte, quoique j'eusse appris de Bazile qu'elle l'avait toujours rebuté.
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Figaro
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Vous connaissiez mal votre fils, de le croire ébranlé par ces impulsions féminines. Je puis défier la plus rusée de m'en faire accroire.
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Marceline
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Il est toujours heureux de le penser, mon fils ; la jalousie…
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Figaro
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…N'est qu'un sot enfant de l'orgueil, ou c'est la maladie d'un fou. Oh ! j'ai là-dessus, ma mère, une philosophie… imperturbable ; et si Suzanne doit me tromper un jour, je lui pardonne d'avance ; elle aura longtemps travaillé… (Il se retourne et aperçoit Fanchette qui cherche de côté et d'autre.)
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Fine dell'atto terzo.
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