Kritische Edition der Vorlage von Beaumarchais, Kehl 1785       Diplomatische Übertragung der Vorlage von Beaumarchais, Kehl 1785 
SCÈNE XI
 
FSCENE XI.
Chérubin, Figaro, Bazile.
 
CHERUBIN, FIGARO, BAZILE.
(Pendant qu'on sort, Figaro les arrête tous deux et les ramène.)
 
(Pendant qu'on sort, Figaro les arrête tous deux et les ramène.)
Figaro
 
FIGARO.
Ah çà, vous autres ! la cérémonie adoptée, ma fête de ce soir en est la suite ; il faut bravement nous recorder : ne faisons point comme ces acteurs qui ne jouent jamais si mal que le jour où la critique est le plus éveillée. Nous n'avons point de lendemain qui nous excuse, nous. Sachons bien nos rôles aujourd'hui.
 
Ah çà, vous autres ! la cérémonie adoptée, ma fête
de ce soir en est la suite ; il faut bravement nous recorder :
ne fesons point comme ces acteurs qui ne jouent jamais
si mal que le jour où la critique est le plus éveillée. Nous
n'avons point de lendemain qui nous excuse, nous.
Sachons bien nos rôles aujourd'hui.
Bazile, malignement.
 
BAZILE malignement.
Le mien est plus difficile que tu ne crois.
 
Le mien est plus difficile que tu ne crois.
Figaro, faisant, sans qu'il le voie, le geste de le rosser.
 
FIGARO, fesant sans qu'il le voie le geste de le rosser.
Tu es loin aussi de savoir tout le succès qu'il te vaudra.
 
Tu es loin aussi de savoir tout le succès qu'il te vaudra.
Chérubin
 
CHERUBIN.
Mon ami, tu oublies que je pars.
 
Mon ami, tu oublies que je pars.
Figaro
 
FIGARO.
Et toi, tu voudrais bien rester !
 
Et toi tu voudrais bien rester !
Chérubin
 
CHERUBIN.
Ah ! si je le voudrais !
 
Ah ! si je le voudrais !
Figaro
 
FIGARO.
Il faut ruser. Point de murmure à ton départ. Le manteau de voyage à l'épaule ; arrange ouvertement ta trousse, et qu'on voie ton cheval à la grille ; un temps de galop jusqu'à la ferme ; reviens à pied par les derrières ; Monseigneur te croira parti : tiens-toi seulement hors de sa vue ; je me charge de l'apaiser après la fête.
 
Il faut ruser. Point de murmure à ton départ. Le
manteau de voyage à l'épaule ; arrange ouvertement ta
trousse, et qu'on voie ton cheval à la grille : un temps
de galop jusqu'à la Ferme : reviens à pied par les der-
rières ; Monseigneur te croira parti ; tiens-toi seulement
hors de sa vue ; je me charge de l'apaiser après la fête.
Chérubin
 
FCHERUBIN.
Mais Fanchette qui ne sait pas son rôle !
 
Mais Fanchette qui ne sait pas son rôle !
Bazile
 
BAZILE.
Que diable lui apprenez-vous donc, depuis huit jours que vous ne la quittez pas ?
 
Que diable lui apprenez-vous donc, depuis huit jours
que vous ne la quittez pas ?
Figaro
 
FIGARO.
Tu n'as rien à faire aujourd'hui, donne-lui par grâce une leçon.
 
Tu n'as rien à faire aujourd'hui, donne-lui par grace
une leçon.
Bazile
 
BAZILE.
Prenez garde, jeune homme, prenez garde ! le père n'est pas satisfait ; la fille a été souffletée ; elle n'étudie pas avec vous : Chérubin ! Chérubin ! vous lui causerez des chagrins ! « Tant va la cruche à l'eau… »
 
Prenez garde, jeune homme, prenez garde ! le père
n'est pas satisfait ; la fille a été souffletée ; elle n'étudie
pas avec vous : Chérubin ! Chérubin ! vous lui causerez
des chagrins ! tant va la cruche à l'eau
Figaro
 
FIGARO.
Ah ! voilà notre imbécile, avec ses vieux proverbes ! Eh bien ! pédant ! que dit la sagesse des nations ? « Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin… »
 
Ah voilà notre imbécille, avec ses vieux proverbes !
Hé bien, pédant ! que dit la sagesse des nations ? tant
va la cruche à l'eau, qu'à la fin
Bazile
 
BAZILE.
Elle s'emplit.
 
Elle s'emplit.
Figaro, en s'en allant.
 
FIGARO en s'en allant.
Pas si bête, pourtant, pas si bête…
 
Pas si bête, pourtant, pas si bête…
Fin du premier acte.
 
Fin du premier Acte.